Chapitre 8

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Pdv Wolfgang

Six jours...ou peut-être sept... Oui , c'est ça! Sept jours que j'étais enfermé dans mon appartement. Sept jours que je n'avais vu personne. Sept jours que j'avais arrêter de m'alimenter correctement.

Je n'avais aucune idée de ce qui m'avait mis dans cet état mais je n'avais aucune motivation. Je restais affalé dans mon lit toute la journée et quand un élan d'énergie me prenait, je me trainais jusqu'au canapé pour allumer la télé. J'étais vide, sans aucunes envies, mes sentiments et émotions me prenant toutes mes forces. J'avais appelé la maternelle en disant que j'étais malade et ils avaient accepté de me donner une semaine de congé .

Après réflexion, le départ précipité d'Antonio y était sûrement pour quelque chose mais mon état ne pouvait pas être entièrement dû à cela. Enfin quoique... Je m'étais même surpris à pleurer sous la douche il y a quelque jours... Non, cela ne pouvait pas être lié à Antonio. Ou alors, ma réaction était excessive. Après tout, j'avais déjà connu cette situation avec d'autres amants et j'y étais habitué.

Mais d'un autre côté, je ne voyais vraiment pas ce qui avait pu se passer d'autre pour me mettre dans cet état. Sérieusement?! M'étais-je attaché à ce point à Antonio?! Je ne devais pas m'attacher, je le savais. J'avais trop souffert en amour, que se soit par des femmes ou par des hommes, et je m'étais interdis de m'engager à nouveau avant d'avoir trouvé la bonne personne.

Seulement, Antonio était spécial. Il n'avait pas la prétention et l'hypocrisie de mes précédentes expériences. Il était gentil, drôle, talentueux, et surtout, il était attentionné et bienveillant. Du moins, c'est ce qu'il m'avait laissé penser avant notre dernière rencontre. Son départ busque, m'avait blessé, c'était certain. Et pourtant, je n'arrivais pas à lui en vouloir. J'avais un fond d'espoir que tout ceci soit un malentendu et qu'il voulait rester.

Mais la réalité m'emmenait vers des pensées bien plus sombres. Et si je lui avais fait peur? Et si c'était de ma faute? Après tout, il n'était pas de cette orientation. Et si je n'étais qu'un test pour lui? Je m'étais fais manipulé et utilisé tant de fois et l'idée de m'être fait avoir à nouveau me terrifiait.

Pfff... Pourquoi est ce que je me prenais autant la tête pour quelque chose qui n'aurait probablement jamais lieu?! Ce n'était sûrement qu'une nuit sans lendemain de plus. Mais je ne pouvais pas m'en contenter. J'étais rongé par les doutes et ne pas avoir le point de vue d'Antonio ne m'aidait pas, voire m'enfonçait. Pourtant, j'avais peur de l'appeler ou d'aller le voir, d'autant plus que je savais que j'allais être déçu.

Alors que j'étais encore et toujours étalé sur mon canapé, une sonnerie à mon interphone me tira de ma somnolence. Surpris, je me levai difficilement et marchai tel un zombie jusqu'à la petite machine à la droite de ma porte d'entrée.

- Qui c'est ?

- Wolfgang, c'est Constance.

Oh non... Avec ma chance, j'avais réussi à inquiéter les autres... Mais je n'avais pas tellement envie d'avoir de la compagnie maintenant.

- Constance, je suis pas trop en état là...

- S'il te plait, je ne resterai pas longtemps. Je veux juste m'assurer que ça va.

- D'accord je t'ouvre. soupirai-je.

J'étais incapable de lui dire non. Même si je ne l'aimais plus, elle restait un de mes plus gros point faible et c'était une des personnes les plus importantes dans ma vie. Cela ne servait à rien de l'inquiéter encore plus et de toute manière, têtue comme elle était, elle était capable d'attendre dans la rue devant la porte de l'immeuble jusqu'à ce que je lui ouvre.

J'appuyai sur le bouton de l'interphone et reparti m'allonger sur le canapé. Après une poignée de minutes, Constance poussa la porte sans toquer, comme elle en avait l'habitude et entra dans le salon. Elle posa un regard inquiet sur moi puis s'approcha en retirant ses chaussures et se coucha à mes côtés, entourant mon corps de ses bras.

Nous avions toujours été très tactile et j'avais toujours été très réceptif à son toucher, je le trouvais rassurant. Je lui rendis son étreinte et nous restâmes silencieux un long moment avant que je ne brise le silence.

- Pourquoi est-ce que tu es venue? demandai-je à voix douce.

- Je m'inquiétais. Tu ne répondais pas à nos appels. Quand j'ai appelé ton boulot, ils m'ont dis que tu étais malade. Mais je savais que c'était pas vrai.

Je fronçais les sourcils.

- Comment tu savais?

- D'habitude, quand tu es malade, tu nous appelles en nous disant que tu vas mourir et tu nous supplies de venir prendre soin de toi. dit-elle en riant.

Je baissai les yeux, un peu honteux. Il était vrai que lorsque j'étais malade, j'avais tendance à exagérer un peu... Elle ria de plus belle en voyant mes joues rougies par la gène. Elle releva la tête et m'embrassa le nez. Puis son regard se dégrada à nouveau.

- Bon. Racontes-moi.

- Non Constance... Ce n'est rien... tentai-je en lui caressant la joue.

- Wolfgang... je vois bien que quelque chose ne va pas...

Sur un coup de tête, je l'embrassai sur les lèvres, espérant lui changer les idées. Elle soupira dans le baiser et prit mon visage dans ses mains pour me repousser doucement puis me regarda avec une pointe d'appréhension.

- Wolfgang, tu as bu?

Je soupirai et baissai la tête.

- Non... Je voulais juste t'éloigner du sujet.

Elle soupira à son tour et passa une main dans mes cheveux avant d'attraper la mienne et de se redresser, m'entrainant avec elle. Sans me laisser le temps de réfléchir, elle s'assit sur mes genoux et prit mon menton entre ses doigts, me forçant à la regarder.

- Maintenant tu vas m'expliquer ce qu'il se passe. trancha-t-elle.

Un énième soupire m'échappa, traduisant ma capitulation. J'étais vraiment faible face à cette femme. Elle m'offrit un petit sourire satisfait et encourageant et c'est alors que mon monologue démarra.

Je lui racontai tout. De l'étrange sensation que j'avais eu à notre rencontre jusqu'à la déception que j'avais ressenti après son départ, en passant par l'attirance que j'avais pour lui et par mes tentatives d'approche. A la fin de mon récit, Constance hocha lentement la tête, un air de contenance sur le visage. Ses yeux étaient illisibles et cela me perturbait puisqu'elle n'avait pas l'air surprise, au contraire. Au bout de quelques secondes de silence, elle se mit à rire, à mon grand étonnement.

- Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle. me vexai-je.

- Oh Wolfy... désolé. s'excusa-t-elle en portant sa main à ma joue alors que ses yeux riaient toujours. C'est juste que je trouve cette situation un peu... ironique. Si tu voyais Antonio, je suis sûr que ton discours serait bien différent.

Je la regardai avec étonnement et ce fut à son tourde me raconter ce qu'il s'était passé du côté d'Antonio cette dernière semaine

Debout les fousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant