Pdv Antonio
Toute la détermination que j'avais réussi à accumuler pendant le trajet vers chez Wolfgang avait fondu en quelques secondes. Cela devait bien faire dix minutes que j'étais devant la porte de l'immeuble, à remettre en question les raisons de ma venue.
Je devais lui parler, c'était évident. Mais ce que j'allais lui dire, c'était une autre histoire. Comment allais-je arriver à mettre des mots sur mes sentiments alors que je n'en étais moi-même pas sûr? Je stressais. Je paniquais même! Devais-je vraiment y aller? J'avais vraiment peur de trouver un Wolfgang furieux contre moi, refusant le dialogue et me mettant à la porte. Mais, d'un autre côté, si je ne le faisais pas, j'allais être frustré et le regretter. Je ne pouvais pas repousser l'échéance indéfiniment. J'avais déjà attendu une semaine entière avant de me décider.
Le bruit de la porte me sortit de mes pensées. Une dame assez âgée en sortit et me tint gentiment la porte pour que je rentre à mon tour. Sous la pression, je rentrai dans le bâtiment en remerciant la femme et avançai dans le hall sans vraiment regarder où j'allais. Je failli trébuché trois fois dans les escaliers et arrivai instinctivement devant la porte d'entrée.
J'hésitais encore et toujours. Sans m'en rendre compte, je repartais dans une transe, à penser et à me remettre en question. Les mêmes doutes tournaient en boucle dans ma tête. Soudain, alors que je fixai toujours porte sans vraiment la regarder, un bruit de clé me réveilla à nouveau. Je vit la porte s'ouvrir et une tête blonde en sortit. Je reculai instinctivement de quelques pas et fixai Wolfgang qui semblait peiné à déplier un sac de courses.
Il releva alors la tête et tout son corps se figea quand ses yeux se posèrent sur moi. Mes yeux parcouraient son visage sur lequel, en regardant bien, on pouvait voir les séquelles de ces deux semaines. Ses joues étaient légèrement creusées, des cernes étaient formées sous ses yeux marqués par la fatigue. Nous restâmes ainsi cinq bonnes minutes avant qu'il ne détache ses yeux de moi.
- Euh... Sa... Salut. bégaya-t-il.
- Salut. Est ce qu'on peut parler? demandai-je étonnamment confiant.
Il remonta la tête, les yeux écarquillés avant de replier son sac.
- Euh... Ouais. J'allais aller faire des courses mais je suppose que ça peut attendre. Entre. dit-il confus.
Il me tint la porte puis la ferma avant de poser son sac à coté de celle-ci.
- Tu veux boire quelque chose ? me proposa-t-il, toujours embarrassé, en avançant vers le salon.
Je déclinai son offre et nous restâmes dans le silence pendant quelques instants.
- De quoi tu voulais parler? demanda-t-il en fixant le sol.
L'ambiance était tendue. Aucun de nous ne voulait se regarder dans les yeux. Il savait clairement de quoi nous allions parler, cela se voyait sur son visage. Mais visiblement, il n'avait pas envie de démarrer la conversation. En même temps, c'était moi qui étais venu le voir, c'était donc à moi de le faire.
- Je voulais parler de ce qu'il s'est passé la dernière fois. lançai-je en avançant d'un pas vers lui.
- Oh. D'accord.
Pdv Wolfgang
J'appréhendais énormément ce qu'il allait me dire. J'avais vraiment très peur qu'il rejette la faute sur moi ou quoi que ce soit. Florian m'avait pourtant répéter plusieurs fois que ça irait et qu'il fallait juste être un peu patient.
Quand Constance m'avait expliqué comment c'était passée la première semaine pour Antonio, j'avais tout de suite pensé que c'était de ma faute et qu'il fallait que je m'excuse. Mais finalement, je n'avais pas osé aller le voir par peur qu'il s'énerve. Maintenant qu'il était devant moi, je paniquai intérieurement. Et puis, il me fixai avec des yeux complètement illisibles, ce qui ne jouait pas en ma faveur.
Alors que le temps paraissait se rallonger et qu'aucun de nous n'avait encore décroché un mot, Antonio se racla la gorge. Mon cœur s'accéléra.
- Wolfgang je... je suis désolé. démarra-t-il. J'ai profité de toi alors que tu étais ivre et je suis parti sans rien dire. J'ai mal agi. Je m'excuse.
Je restai choqué, les yeux écarquillés, le fixant sans rien dire. J'étais vraiment surpris. Je m'attendais tellement à se qu'il m'en veuille que je n'avais même pas imaginé la possibilité qu'il s'excuse. Je le voyais qui me regardait avec interrogation. En même temps, vu le visage que je devais avoir, c'était tout à fait justifié. Je secouai alors la tête pour me réveiller et lui répondis enfin.
- Ne t'en fais pas pour ce qu'il s'est passé. Je ne t'en veux pas. Au contraire je suis plutôt content que tu ne sois pas en colère.
Bon, en vérité, je lui en avais un peu voulu. Mais cela ne servait à rien de le dire maintenant.
- Etre en colère? Pourquoi je le serai? me demanda-t-il plus surpris qu'autre chose.
Je me contentai de hausser les épaules et de baisser les yeux puis la pièce entière replongea dans le silence. Je profitais de ce temps pour réfléchir à tout ce qu'il venait que ce passer. Oh mon dieu, j'étais tellement heureux qu'il ne se soit pas énervé! Cet homme était vraiment incroyable... Soudain, une question assez essentiel remonta à mon cerveau.
- Et maintenant?
Il releva alors le regard vers moi sans pour autant me donner de réponse. Ses yeux étaient brillants d'une étincelle que je n'avais jamais vu jusqu'ici et son visage était totalement indéchiffrable. Il resta comme cela un long moment. Il commençait même à m'inquiéter.
- Antonio? l'appelai-je avec appréhension.
Sans que je ne puisse le voir venir, il s'approcha à grand pas et me saisi par les épaules, le regard toujours rivé sur moi. Il laissa une pause qui me donna l'impression que le temps s'était arrêté. Ses prunelles pétillantes firent accélérer mon cœur. C'était comme si plus rien n'existait autour de nous. Un moment indescriptible, comme jamais je n'en avais vécu auparavant. Juste lui et moi, les yeux dans les yeux, sans aucune parole, une atmosphère légère nous entourant.
Ce moment semblait durer des heures, des délicieuses heures. Sans même que nous nous en rendions compte, nos visage et nos corps se rapprochaient. Inconsciemment, nous savions tous les deux ce qu'il allait arriver. Mais nous faisions durer l'attente. Et c'était la sensation la plus grisante qu'il soit.
Ce fut lui qui engagea le baiser, le plus doux des baisers. Je fermai les yeux, envouté par la sensation de ses lèvres sur les miennes. Cela n'avait rien à voir avec l'autre nuit. Cette fois, c'était docile, délicat. Je senti sa main remonter sur ma joue et nous nous séparâmes à cause du manque d'air. Il replongea ses yeux dans les miens.
- J'aimerai être avec toi Wolfgang...
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Debout les fous
Fiction généraleSalut !! Voici une nouvelle histoire sur le ship Mozart/Salieri et inspiré de Mozart l'opéra Rock ( oui encore ! 😂 ). Je me suis basé sur les mêmes personnages mais j'ai quand même voulu faire un peu différent. En effet, on oublie le 18ème siècl...