Chapitre deux.

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Les cours passaient étrangement rapidement depuis qu'Hinata avait été déplacé à coté de son ami. En cause : son comportement. Avant, son bureau était au premier rang, près de la fenêtre. À sa droite était assis un lycéen étranger nommé Josès ( il venait du Brésil ) et derrière lui était assise cette fille énervante «  Kiyumi ». Ensembles, ils n'arrêtaient jamais de parler. Hinata ne pouvait pas s'empêcher de papoter avec ses deux voisins. Les deux étaient plutôt discrets mais lui, IL ETAIT P***** DE BRUYANT ! Du genre pas discret du tout. Puis il avait été déplacé à coté de Kageyama après que le professeur de physique-chimie lui ai jeté son stylo au visage. Malheureusement, on peut dire qu'il n'avait pas choisi le bon élève, ses reflexes incroyables lui ayant permis de l'attraper avant que le stylo n'atteigne son front.

Depuis ce moment, il n'avait jamais arrêté de le fixer, toujours à demander des choses stupides et parler de volleyball ainsi que de comment il était décidé à gagner les nationales pour leur dernière année. Effectivement, il ne la fermait jamais. Pourtant, ces petits moments entre les deux jeunes garçons, Kageyama essayait tant bien que mal de les fixer au plus profond dans sa mémoire. Par dessus tout, la chose qu'il souhaitait le moins du monde était de perdre ces souvenirs pourtant insignifiants. Pour lui, ces petits moments voulaient tout dire et devoir se passer de toutes leurs discussions en cours aurait été quelque chose de difficilement surmontable. Puisque contrairement aux attentes, le volley n'était pas leur unique sujet de discussion. Hinata adorait raconter ses aventures toujours invraisemblables et prenait un grand plaisir à parler de ses rêves et de ses objectifs. Bien qu'oralement Kageyama laissait transparaitre sa froideur, au fond de lui, le rayon de soleil qui brillait à ses cotés enjolivait son cœur trop dur. C'était un réel réconfort pour le garçon dont la vie et le quotidien étaient marqués de solitude.

Durant la pause de midi, les deux joueurs avaient l'habitude de manger leur bento ensembles. Pourtant, aujourd'hui, Hinata avait décidé de manger avec Josès. Quand Kageyama lui demanda pourquoi, il répondit simplement qu'il voulait parler de volleyball mais d'une autre manière. Qu'est-ce que cette phrase voulait dire ? Et puis, il ne lui avait pas proposé de se joindre à eux. En temps habituel, ils mangeaient sur un de leur bureau et préparaient leur entrainement du soir. Mais ce jour ci, Kageyama était seul. Cette absence, pourtant brève, lui parut étonnement dure à supporter et son affliction se développa subitement lorsqu'il entendit le rire d'Hinata. Même s'il se le cachait, un brin de jalousie s'immisçait en lui. Il était tellement seul qu'il ne pouvait qu'entendre son rire. Son merveilleux rire. Peu importe quand vous l'entendez, vous devenez heureux, ou plus heureux que vous ne l'étiez juste avant, pensait-il. Pour quelqu'un comme lui qui ne complimentait jamais personne, il s'avoua se sentir un peu honteux. Il admettait que lorsqu'il pensait à tout ce qui lui plaisait chez lui, sa fierté était touchée. Par dessus tout, il détestait ce sentiment qu'il pouvait ressentir lorsqu'il remarquait quelque chose qu'il aimait chez quelqu'un. Pour lui, ça signifiait qu'il comptait de plus en plus et bien évidement, il n'aimait guère montrer combien il était attaché à une personne. Peut être que c'est pour cela qu'il agissait ainsi avec lui. Peut être était-il devenu si important à ses yeux qu'il ne pouvait plus le supporter ? Peut être qu'après plus de deux ans et demi avec lui à ses côtés, ressentir ces choses signifiait qu'il devait simplement être plus sympa ? Après tout, ce n'est pas comme s'il ne le méritait pas. Mais comment faire ?

Il passa donc le reste du déjeuné à écouter de loin les bribes de conversation qu'il pouvait saisir tout en mangeant le bento qui se trouvait tous les matins dans le frigo. En l'espace d'une petite heure, il tenta de découvrir comment faire apparaitre plus clairement ses émotions sans se montrer agressif. Alors oui, il alla sur son téléphone et rechercha sur internet comment être gentil. Les résultats qui apparaissaient le surprenait. Il n'était pas vraiment habitué à penser à ce genre d'actions. Pour lui, acheter des fleurs ou nettoyer une tache sur la veste de son ami était bien loin d'être une action banale. Il se motiva cependant à tenter de mettre en application quelques conseils trouvés sur ces blogs et passa le restant de l'après midi à organiser un plan pour le lendemain.

Les cours finirent à 15h30. Hinata et son ami se dirigèrent aussi vite que possible au gymnase. Aujourd'hui, coach Ukai avait préparé un entrainement spécial. Ils avaient donc commencé par l'amélioration de leur block, puis leurs services (c'était spécialement pour Hinata ). Enfin ils avaient terminé par travailler leurs attaques ce qui fut une véritable délivrance pour les deux. Après ça, ils décidèrent de rester jusqu'à 7h comme à leur habitude pour apporter des améliorations à leur tendue rapide. Souvent, Mitorya, ne nouveau libero de l'équipe restait avec eux pour s'entrainer à réceptionner mais aujourd'hui, ils étaient seuls.

Quand 19h arriva, ce fut un soulagement pour le passeur. Il faisait des allers-retours entre le terrain et la remise lorsque qu'il vit Hinata dans une attitude plutôt concernée. Il ne parlait pas autant que d'habitude et son cerveau semblait loin, très très loin de son corps. Alors qu'il venait de finir de ranger, Kageyama éteignit la lumière de la remise et par ailleurs du gymnase. Il prit la clef pour fermer la petite pièce mais quelque chose attrapa mon bras. Au fond, il savait évidement que c'était lui mais il se demandait juste quelle raison le pousserai à faire une telle chose.

« Kageyama ? Je..., j'aime beaucoup tes passes tu le sais n'est-ce pas ? » commença-t'il, d'une voix faible et pas autant enjouée qu'à son habitude.

« Imbécile, bien sur que je le sais, mes passes sont les meilleures » Renchéri-t'il d'un ton supérieur.

« Kageyama ? En fait, pourquoi tu es toujours si dur avec moi, si froid, si loin... » Le silence de la nuit d'hiver donnait un air dramatique à la scène qui, du point de vue de kageyama s'était figée. L'écoute de cette simple phrase lui donna l'impression de s'effondrer. Puis, il ajouta « on n'est pas censés être... amis ? »

Ses mots étaient plutôt durs à attendre. Beaucoup d'émotions différentes le traversèrent en quelques secondes. Il était perdu et ne savait quoi répondre. Le simple son de leurs respirations résonant à travers le gymnase l'angoissait. Ce qu'il redoutait au fond de lui venait d'arriver et y faire face était un effort profondément épuisant. Il essaya alors de former une phrase pour lui dire ce qu'il ressentait depuis la fin des dernières nationales. Quand il y pensait, il ne savait pas vraiment pourquoi il ne lui avait jamais dit. En général ces mots ne sont pas si durs à exprimer non ? Mais pour une raison qui lui était inconnue, son cœur se mit à battre violemment dans sa cage thoracique. « En fait je suis fière de toi » murmura-t'il si faiblement qu'il ne savait pas s'il avait réellement parlé. Pourtant, il sentait qu'il venait d'enlever un poids incroyable pesant sur ses épaules. Hinata ne semblait pas réagir. Peut être ne l'avait-il pas entendu ? Prenant conscience de la situation, il essaya à nouveau alors que son cœur était en début de crise de tachycardie : «  HINATA ! Je suis fière de toi ! » hurla-t'il à plein poumons alors que sa voix se multipliait dans un faible écho profond et lointain.

Born to save youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant