Chapitre 4

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Après un bref instant digne des plus beaux rêves, assis devant l'entrée du gymnase, les deux garçons se découvrirent à nouveau. Il y avait dans les yeux de Kageyama une étincelle qui ne cessait de briller. Cette étincelle n'était visible que lorsqu'il se perdait dans les yeux du rouquin, dans sa merveilleuse gestuelle et ses splendides attaques. C'était une étincelle qui montrait toute l'ampleur de la fierté qu'il éprouvait pour le jeune garçon. Une étincelle qui ne cesserait pas de briller en un claquement de doigts. Une étincelle qui voulait dire tant de choses...

Après quelques secondes, Hinata ne put s'empêcher de baisser les yeux, de peur de montrer la teinte rosée qu'avaient pris ses joues, éclairées par les rayons de la lune. Cependant dans un élan d'affection, il décida de poser sa tête sur l'épaule de Kageyma qui n'en revint pas. Il sursauta et ferma aussitôt les yeux, intimidé par tout cet afflux de nouveaux sentiments. Ils restèrent ainsi une dizaine de minutes dans le froid prenant de la nuit d'hiver.

Lorsqu'ils se décidèrent à partir, Hinata alla chercher son vélo tandis que Kageyama restait devant le gymnase, encore chamboulé par les évènements. Ils partirent tous deux aux alentours de vingt heure, comblés d'affection.

Malgré l'ambiance calme, Hinata fit rapidement réapparaitre sa joie de vivre. N'en pouvant plus d'attendre Kageyama qui marchait derrière lui, il lui proposa soudainement de monter sur son vélo : "désirerais-tu utiliser ce merveilleux carrosse comme moyen de locomotion" lui lança-t'il alors, un immense sourire illuminant son visage. "Hors de question si c'est pour tomber. Oui, seulement si c'est moi qui conduit" ajouta le passeur d'un ton supérieur qui lui collait parfaitement à la peau. Contrarié, Hinata ne se laissa pas faire sous prétexte qu'il devait toujours répondre à ses ordres. De bonne humeur, Kageyama le laissa faire et céda rapidement. Ainsi, il monta à l'arrière du petit vélo de son ami

Ils prirent la direction de la maison de Kageyama qui se trouvait plus loin du lycée que celle d'Hinata. Bien que tout deux emmitouflés dans une épaisse doudoune, le froid les saisissait, rougissant leurs nez et leurs oreilles. Par peur de tomber, Kageyama s'accrocha fermement à la taille du petit roux. Même si ce n'était pas forcément issu de sa propre volonté, il lui faisait parvenir une marque d'affection dont Hinata ne pouvait pas faire abstraction. Le silence était doux et merveilleux à la fois. Seul le bruit des roues du vélo et du vent frottant leur oreilles permettait le combler le vide. Devant eux arrivait peu à peu une descente qui permettait de rejoindre la route principale. Les trois doigts des deux mains d'Hinata se mirent par réflexe sur les freins sans pour autant le presser. Bien qu'il en avait l'habitude, ce soir, il ne comptait pas descendre à tout vitesse cette pente. Par ailleurs, les muscles de ses cuisses devenaient peu à peu douloureux. Tracter son poids tous les jours n'était déjà pas une mince affaire, alors avec Kageyama en plus, ce n'était plus du tout facile.

Lorsqu'il emprunta la pente, il prit un peu de vitesse pour relâcher ses muscles dont la douleur commençait sévèrement à le piquer. Kageyama se rendit compte que l'air glissait de plus en plus vite sur son visage et ouvrit les yeux, le sortant de la douceur qu'il avait pu ressentir collé au dos de son ami. Prit d'une légère angoisse, il dit à Hinata :" Va pas trop vite, ce serait dangereux et j'ai pas envie que tu te casses un truc en tombant". Un léger sourire se dessina dans le coin du petit rouquin et il ajouta :"T'inquiète, je gère et j'ai l'habitue".

Pourtant, quelque chose n'allait pas. Et c'est lorsqu'il voulu freiner au milieu de la pente qu'il se rendit compte de la situation dans laquelle ils étaient. La panique s'installa en lui. Bien que ses doigts étaient serrés au maximum sur les freins, aucun ralentissement ne survenait. Il appuya à fond, rien. "K-k-Kag-...." essaya-t'il, en vain. Prit par la peur, aucun son ne sortait de sa bouche. Kageyama se rendit compte de la vitesse à laquelle ils roulaient désormais et paniqua à son tour. Il hurla, son cri brisant le silence : "FREINEEEEE !!!".

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