Chapitre 1 : Un bleu printanier

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Le bruit de la pluie a toujours bercé ma réflexion.

Depuis tout petit, je n'ai aucun talent. Tout ce que j'ai toujours voulu m'a été arraché des mains.

Finalement, les autres n'avaient pas totalement tord, je ne suis qu'un bon à rien. Je n'ai pas su garder ma famille unie. Mon père m'a abandonné à l'âge de 7 ans, déçu du piètre fils que je suis et ma mère est morte quelques années plus tard à cause du surménage. Tout ça, à cause de moi...

Je suis tel une étoile dans le ciel. Au premier regard je semble proche et lié aux autres comme une constellation. Néanmoins, la réalité est tout autre, séparé par des milliards des kilomètres, j'ère sans but et réduit à l'état de cendre tout ce qui m'approche de trop près.

Une routine incessante monotone de sentiments. Si seulement je pouvais croiser un autre astre qui me ferait dériver de mon chemin emprunté. Si seulement, je pouvais trouver mon étoile jumelle.

Ce sont sur ces pensées venues du ciel obscure que je m'endors ce soir. Transporté dans le monde onirique, je me réconforte du mieux que je peux. Si seulement je pouvais dormir à jamais. Un monde si beau mais si fragile et imaginaire.

***

Ce matin, le bruit strident de mon réveil me tire des bras de Morphée. Encore un début de semaine où il faut que je me rende au lycée. Comme tous les matins, je démarre ma routine monotone pour m'y rendre. Une fois finie, je marche lentement essayant de ne par me faire remarquer. Mais, comme la plupart du temps, Bakugo Katsuki me remarque et comme à son habitude vient se défouler un peu sur moi.

"- Deku ! Tu croyais pouvoir m'échapper ce matin ?

- Non, ce n'est pas ce que tu crois, Kacchan, dis-je en begayant.

- Y'a intérêt ! De toute façon c'est pas comme si tu avais un ami avec qui aller au lycée.

- C'est vrai ..."

Puis il repart, non sans me faire tomber au passage. Je ne me relève pas. Je n'ai pas la force. Ce n'est que quelques minutes plus tard, pris de courage, que je me remet sur pied et continue mon chemin.

Mais ce que je ne savais pas, c'est que quelqu'un avait assisté à cette scène, ne sachant quoi faire pour moi.

***

En classe, j'écoute plus ou moins mes cours de littérature anglaise. Je regarde par la fenêtre le ciel bleu. Le bleu, hein ? Couleur de l'amour. L'amour, qu'est-ce que c'est ? Dans ces livres, ça parait si beau. Quand était la dernière fois que j'ai ressenti de l'amour ? Je ne sais pas, je ne m'en souviens pas.

Avant que je ne m'en rende compte, la classe s'était vidée. Je suis tout seul dans la salle, perdu dans mes pensées.

C'est alors que je sors mon carnet de mon sac, carnet où j'écris tout ce qui me passe par la tête. Je le regarde et commence à agiter ma plume recopiant mot à mot mes idées noires d'hier soir.

Une fois terminé, je ferme partiellement mon livre, laissant ma plume à l'intérieur de celui-ci et vais prendre un peu l'air sur le toit.

Je m'y rend discrètement, ouvre la dernière porte qui m'y sépare et la referme derrière-moi. Je vais au bord afin d'admirer la vue et inspire un grand bol d'air frai. Mes cheveux danse sous la douceur de ce vent de printemps, la brise me caresse le visage, effleurant chacune des ses petites parcelles. Je me sens paisible. Du moins, jusqu'à ce que j'entende le loquet de la porte qui se ferme. Je soupire.

"- Encore des heures de cours ratées, pensé-je à voix basse."

Ayant l'habitude de ce genre de situation, je m'assois sur le rebord, laissant mes pieds pendre dans le vide.

Notre Alchime [Tododeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant