Chapitre 14 "Le temps est compté"

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Il était seul.

Perdu dans une immense pièce vide. Pas un mur, une porte ni une fenêtre n'étaient visibles à l'horizon. Autour de lui, tout était blanc.
Nacré, pur et translucide...

À moins que ce ne soit du noir ?

Ils ne sut faire la différence.

Il faisait à la fois sombre comme les ombres et clair comme la lune. Aucune couleur, aucune odeur, aucun son, seul le silence régnait dans cette pièce oppressante.

Mais était-ce, seulement, une pièce ?

Tout ce qu'il savait, c'était qu'il ne pouvait ni bouger ni parler. Il était comme bloqué à l'intérieur de lui même avec pour seule compagnie : les souvenirs et les remords.

Les images des quelques minutes qui s'étaient écoulées avant qu'il ne sombre dans le noir total, repassaient en boucle dans son esprit.

Son mauvais pressentiment, l'appartement dévasté, l'inconnu qui n'en était pas un, les agents de police, les coups, les larmes...

Yamaguchi.

Le simple souvenir des larmes de son ami, lui fit l'effet d'un coup de poignard.

Il l'avait laissé partir.

Il avait laissé cet homme l'emmener.

Il n'avait pas su tenir sa promesse.

Yamaguchi était en danger et il était l'unique responsable.

Il devait aller le chercher.

Il devait le protéger.

Il se sentit, soudain, prit de nausées. Ses jambes, ne supportant plus son poids, se dérobèrent sous lui. Son souffle était court, l'air avait du mal à se frayer un chemin vers ses poumons. De violentes griffes acérées lui labouraient le crâne. Il avait envie de crier, de hurler mais aucun son ne franchit ses lèvres. Ses forces l'abandonnèrent et, bientôt, la pièce chimérique disparut de son champ de vision.

Lorsqu'il ouvrit enfin les yeux, une lumière vive lui brûla la rétine et força ses paupières à se refermer. Il se trouvait de nouveau dans une pièce blanche mais, cette fois ci, les murs, la fenêtre, la porte ainsi que le matériel propice à un hôpital, étaient visibles. Son corps était lourd et endolori.

Combien de temps était-il resté évanoui ?

Il n'en avait pas la moindre idée mais surment assez longtemps pour que le visage de l'infirmier, penché au dessus de lui, aborde un regard aussi inquiet.

Son visage était familier.

Plissant les yeux, et luttant contre le sommeil Tsukishima scruta le médecin du regard.

Cheveux gris, yeux vert, carrure fluet et haut sur pattes.

Le badge "Lev Haiba" confirma ses soupçons. Cet homme était l'infirmier qui avait soigné Yamaguchi, il y a quelques jours de cela et il était, désormais, celui qui allait l'aider à le sauver.

Ignorant le bourdonnement incessant qui résonnait dans sa tête, le blond se força à s'assoir sur le lit d'hôpital. Lorsqu'il parla, il fut surpris du son rauque qui résonnait dans sa voix.

« Monsieur, c'est urgent, il faut absolument que vous- »

Une main plaquée sur sa bouche l'empêcha d'en dire d'avantage. Fronçant les sourcils d'incompréhension, Tsukishima interrogea l'infirmier du regard. Une fois sûr de son silence, Lev retira sa main des lèvres de son patient et envoya un coup d'œil discret mais insistant en direction de la porte.

Le Temps d'un Sourire || TsukkiyamaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant