Chapitre Final "Le Temps d'un Sourire"

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« Buissonnière. »

La voix calme et ennuyeuse s'exclama une nouvelle fois, à travers les hauts parleurs. Les portes de l'engin s'ouvrirent avec leurs grincements métalliques habituels et une dizaines d'inconnus montèrent ou descendirent du serpent de fer, leurs regards éternellement fermés. Pas un bonjour, pas un au-revoir, seulement le bruit de leurs pas et le bruissement de leurs bagages résonnaient entre les parois de métal et les murs de béton.

Même après six mois, cela ne dérangeait toujours pas le jeune homme aux cheveux blond comme les blés assis au fond de la rame de métro.

Pourtant, le garçon était différent de celui qu'il était auparavant.

Il ne portait pas son casque inutilement sur les oreilles.

Il ne lançait pas un regard noir à chaque personne qui frôlait son espace vital d'un peu trop près.

Il n'avait pas lancé un commentaire acerbe à son éternel voisin qui ne connaissait, apparemment, toujours pas la définition de “Déodorant”.

Bien que ça... Il en mourait d'envie...

Non.

Il n'avait rien dit.

Ni grogné,

Ni soupiré.

Il avait même pensé à nourrir Rayon de Soleil ce matin, ce qui relevait de l'exploit car “elle” elle n'avait pas changé.

Mais rien, ni personne ne pourrait bafouer son étonnante bonne humeur, pas même l'odeur immonde que dégageait les aisselles de son voisin et qui commençaient à lui bruler les narines.

Rien,

Dutout.

...

Ou presque...

« Merde ! Allez vous asseoir ailleurs ! Vous empestez la putain de mort au rat !! »

Un silence pesant s'installa dans la rame de métro, rapidement brisé par les pleurs d'un enfant. La victime tourna les yeux vers son agresseur qui l'incendiait du regard derrière les verres de ses lunette. L'homme déglutit et vint s'asseoir à l'opposé du garçon.

Quelques secondes plus tard, la voix d'une vieille dame résonna par dessus les sanglots de l'enfant.

« Les jeunes de nos jours sont complètement... »

Ce fut la phrase de trop.

Tsukishima grogna et soupira en même temps. Il prit le casque qui était préalablement rangé dans son sac et le fixa sur ses oreilles avant d'afficher une mine renfrognée.

Finalement,

Il n'avait pas changé.

~•~

« Eijuko »

La voilà.

Cette sensation.

Celle qui fait monter l'adrénaline dans l'esprit.

Celle qui coupe soudainement le souffle.

Et qui accélère subitement les battements du cœur.

Tsukishima la ressentit à l'instant même ou la voix enregistrée annonça l'arrêt.

Ce n'était pourtant pas sa destination.

Mais il savait.

Le Temps d'un Sourire || TsukkiyamaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant