Chapitre 5 "Un sourire sincère"

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« Gomenasai ! Gomenasai ! Gomenasai !! »

Cela faisait au moins 10 minutes qu'un jeune homme barbu s'excusait à répétition devant une femme qui devait avoir un certain âge.
Le pauvre serveur venait de renverser une tasse à café. Le liquide noir et brûlant avait légèrement taché le bas de la jupe crayon que portait la vieille dame.
Elle avait beau lui répéter que celà n'était pas grave, l'employé était totalement paniqué et sa collègue, une jeune femme aux courts cheveux blonds, courait partout dans le café, en hurlant, à la recherche de sopalin.

« Asahi !!! »

Ça y est.

L'heure de sa mort avait sonné.

Il s'était déjà demandé ce que ça faisait de mourir. On lui avait souvent dit qu'il verrait sa vie défiler devant ses yeux. Qu'il serait plongé dans un tunnel de souvenirs à la recherche de la sainte lumière qui le mènerait aux portes de la mort.
Il s'était imaginé mourir en héro.
En sauvant un enfant d'une maison en flammes.
En empêchant un crash d'avion.
Ou en marquant le plus beau point lors d'un match de volley.

Mais jamais il aurait pensé mourir de la sorte.

À terre.

Les genoux trempés de café.

Les mains sur la jupe d'une vieille dame qui lui frottait gentiment le dos.

Il se tourna une dernière fois vers son futur assassin, les yeux larmoyant et s'agrippa à ses genoux en suppliant :

« Oh Daichi-san !! Mon père ! Pardonne-moi mes offenses ! Et efface mes péchés l'erreur est humaine !... Moi pauvre âme égaré ! Je suis...

- Abrutis ! Je ne vais pas te tuer ! Va plutôt aider Yachi-san à trouver ce fichu sopalin !! »

Le prénommé Asahi se releva devant ce qui devait être son supérieur et s'inclina les yeux brillants.

« Que vous êtes bon mon père ! Merci d'avoir fait grâce de ma miséra...

- Dépêches toi de me trouver de quoi nettoyer tout ce bordel ou j'appelle Kageyama.

Sur ce, le barbu détala comme un lapin rejoindre sa petite collègues qui brandissait l'air vainqueur un rouleau de papier toilette.
Le prénommé Daichi se pinça l'arête du nez en soupirant de désespoir. Il se tourna ensuite vers la pauvre vieille femme qui avait regardé tout ce drame se dérouler sous ses yeux et s'excusa une dernière fois avant de partir chercher une serpillère pendant que les deux employés s'agglutinaient autour de la table pour éponger à l'aide du papier toilette le restant de café.

Adossé contre la façade de la brasserie, son casque fixé sur les oreilles, Tsukishima attendait. Il observait d'un oeil distrait les péripéties qui se déroulait à l'intérieur du café. Si bien, qu'il sursauta lorsqu'une tornade de cheveux verts cria son nom.

« Tsukki !!! »

Yamaguchi courrait en direction du blond en agitant les bras.

" On dirait un pigeon handicapé... " Se dit le blond en observant son inconnu, qui ne l'était plus, foncer droit sur lui.

Ce dernier s'arrêta à sa hauteur en tentant de reprendre son souffle, fatigué d'avoir couru sur 50 mètres.

Tsukishima le détailla des yeux.
Il portait le même blouson que le jour précédent et sa lourde écharpe l'empêchait toujours de voir la partie basse de son visage. Les légères marques rougeâtres et violacées étaient également présentes, mais toujours camouflés par du maquillage couleur chair.
En relevant ses yeux vers les siens, il remarqua que ce dernier le regardait en arquant un sourcil.

Le Temps d'un Sourire || TsukkiyamaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant