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Ma vie se résumait à une comédie. 

Hinata, Neji et Lee repartirent chez eux, éreintés. (Enfin, surtout les Hyuuga, Lee aurait encore pu faire cinquante fois le tour du village, mais bon.) La journée avait été épuisante, et ils ne désiraient qu'une chose : dormir. 

— Je suis quand même déçu que vous n'ayez pas voulu vous joindre à Naruto et les autres pour la baignade et la sortie nocturne ! soupira Lee en s'étirant. 

— Oh, ne me parle pas de cet imbécile exhibitionniste... marmonna Neji, qui n'avait pas apprécié que le blondinet se présente à sa cousine torse nu. 

— Une autre fois peut-être Lee-san, sourit gentiment Hinata. 

Lee continuait de parler de choses et d'autres, tandis que les cousins Hyuuga l'écoutaient à demi, trop fatigués pour répondre. 

La nuit était plus douce, la température redescendait peu à peu, et la fraîcheur regagnait les bois dans lesquels les trois amis déambulaient pour retourner au logis. L'air était néanmoins toujours aussi étouffant, mais plus supportable qu'à Tokyo. Les prochains jours seraient plus rudes encore, et Hinata songea brièvement que si l'occasion se représentait, elle irait faire un petit saut au lac cette fois. 

— Bon, pour demain, je vous propose qu'on fasse de la randonnée en monta-

— Certainement pas ! répliqua Neji. 

— Bon, on va faire de la visite tranquillou bilou alors ! Je vais demander à Tenten de se joindre à nous, tiens ! s'exclama Lee. Plus on est de fous, plus on rit ! 

— Et pourquoi ? protesta le Hyuuga. 

— Ca vous fera à tous le plus grand bien ! Aussi bien à vous qu'à elle ! répondit son ami d'un air pensif.

— Ca me ferait très plaisir, sourit Hinata. 

Neji soupira. De toute façon, connaissant l'insistance de Lee, on ne le laisserait jamais tranquille s'il se mettait à refuser. Ils avaient échappé à la randonnée sous les vingt-huit degrés écrasants du soleil, il devait s'estimer plutôt heureux.

Ils arrivèrent enfin à la maison de Lee, piles à temps pour le dîner, et purent ainsi goûter aux spécialités locales de Chichibu : soupe composée de champignons, de pâte de soja, d'épices, de nouilles de sarrasin, et de poisson fraîchement pêché de la rivière. En dessert, la mère de Lee avait préparé des manjus, sortes de petit pains sucrés à la vapeur fourrés à la pâte de haricot rouge, qui faisaient sa fierté. Et malgré l'aspect un peu paysan et rudimentaire du repas, contrastant avec ce à quoi ils avaient été habitués chez eux, les Hyuuga se régalèrent comme jamais auparavant. Il y avait beaucoup d'amour dans ces plats, beaucoup de goût, et ça valait n'importe quel opulent festin, surtout aux yeux d'Hinata. 

Ca ne faisait qu'un jour qu'elle était à Chichibu, pourtant elle sentait que ça faisait déjà la différence. Différence infime, certes, mais toujours était-il qu'elle se sentait revenir à la vie. Comme si le stress et les contraintes formaient un poids sur son corps qui la mettait à terre. Mais  après l'explosion de tristesse qu'elle avait eu à gérer tantôt, Hinata se sentait lavée de toute mauvaise pensée. Les mots de Neji l'avait revigorée, elle se sentait désormais tellement là, tellement vivante ! Elle avait compris, au contact de son cousin, que sa vie ne se résumait pas qu'à son père, qu'elle était bien plus que ça.  Un étrange sentiment de légèreté, de joie, de vie l'avait gagnée le long du chemin, où elle avait pu réfléchir à sa situation, si bien qu'elle n'avait plus qu'un désir : que ces deux mois s'écoulent le plus lentement possible, pour repousser au plus tard son retour à Tokyo. Pourrait-elle simplement y retourner après avoir goûté aux plaisirs de la très calme Chichibu, où le bonheur se trouvait dans chaque coin de rues, au détour de chaque goût, chaque parfum, chaque sourire ? Rien que d'y penser, sa gorge se serra. 

Comptine d'un autre été | NejiTenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant