o5 | s'est

275 28 40
                                    

Un immense théâtre de faux semblants... 

Hinata s'était levée tôt, malgré l'air agréable de la campagne et qu'elle soit physiquement fatiguée. En effet, son métabolisme faisait qu'elle ne dormait pas beaucoup. Entre elle qui faisait peu d'heures de sommeil, et son cousin qui était sujet à des insomnies, on pouvait dire que les Hyuuga n'étaient pas franchement amis avec Morphée.

Elle constata, en regardant la pendule, qu'il n'était que huit heures moins le quart, et que par conséquent, le temps que le reste de la maisonnée ne se lève, Hinata n'avait rien à faire. Elle pouvait bien sûr commencer à se pencher sur ses devoirs de vacances, mais pour la première fois de sa vie, elle avait envie d'emmerder le monde et ses habitudes, et de, pour une fois faire quelque chose qui lui plaisait. 

Elle se leva et s'approcha de la fenêtre. Le matin caressait le village de ses tendres rayons, réchauffant la nuit qui se retirait, et colorant le monde d'or sur son passage.  Chichibu endormie avait quelque chose de réellement apaisant, qui soignait son cœur meurtri par des années de tourments anxiogènes, dus en partie à la pression familiale.  Elle ouvrit la fenêtre et passa sa tête à l'extérieur, aspirant avec avidité de grandes goulées d'air. N'importe qui la regardant faire aurait trouvé ça ridicule ou inquiétant... Mais Hinata respirait ainsi pour se souvenir. 

Se souvenir de l'odeur boisée et humide de la campagne. 

Se souvenir de l'odeur du bonheur. 

Se souvenir de l'odeur de la Vie. 

Car partout ailleurs, c'était la Mort. 

Du moins, elle se sentait morte et vide n'importe où ailleurs qu'ici. 

Hinata détourna doucement les yeux du dehors avant de poser son regard lavande sur une petite pochette en cuir qui reposait sur sa table de chevet. A vrai dire, elle l'avait amenée avec elle sur un coup de tête. Pourtant, ça faisait des années qu'elle n'y touchait plus, mais voyant que Neji avait embarqué avec lui tout un stock de livres, elle s'était dit que ça pouvait l'aider à tuer le temps quand elle aurait fini ses devoirs. Elle toucha le cuir émacié du bout des doigts, hésitante. 

Puis, prise d'une spontanéité folle, comme jamais auparavant, elle enfila un short qui lui arrivait au dessus des genoux, un t-shirt en coton, et un sweat informe pour pallier à la fraîcheur matinale. Ses pas la guidèrent vers les escaliers, qu'elle dévala à toute vitesse, puis vers la cuisine. Elle griffonna sur un papier qu'il ne fallait pas s'inquiéter, qu'elle sortait se promener, avant de s'engager vers la porte, la pochette en cuir sous le bras. 

Elle se dépêcha de sortir de la maison, pour s'empêcher de réfléchir à ce qu'elle faisait. Elle voulait aller au bout de son idée. 

Dehors ! Elle était enfin dehors ! Ce n'était pas si dur. Au contraire. C'était délicieux. 

La fraîcheur titillait ses genoux et sa peau nue, mais elle était émerveillée par l'éveil de ses sens. Elle était comme un jeune bébé venant de naître. Parce que cette morsure du vent presque agréable prouvait qu'elle était en vie, qu'elle était là. 

 

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Comptine d'un autre été | NejiTenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant