Chapitre 3 : "Ma mallette s'écrasa au sol"

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Je me retrouvais de nouveau devant chez Rohan sensei. Il faisait bon ; le soleil brillait et je pouvais sentir une légère brise fraiche sur ma peau. Mon aîné était toujours assis sur son toit, mais étonnamment, cette fois, sans son matériel de dessin. Comme quoi, ils n'avaient pas fusionné.

J - Rohan sensei !, l'appelai-je.

Il ne réagit pas. En fait, il ne tourna même pas la tête vers moi. Il m'ignorait délibérément. Je me demandais même s'il pouvait seulement m'entendre, ou si j'étais devenu invisible.

J - Rooohaaaaan ?, insistai-je, toujours en vain, dans le vent.

Tout à coup, il se leva, et tendit la main, comme pour attraper quelque chose...quelque chose d'inaccessible, comme un rêve ou un idéal. Il se mit à marcher sur la pointe des pieds, sur les tuiles du toit, tel un chat. Il avait une expression reflétant l'espoir, souriant, mais des larmes roulaient sur ses pommettes fines et pâles. En observant plus attentivement, je parvins à distinguer Reimi, translucide, presque invisible, flotter doucement en direction du mangaka. Elle lui tendait les bras, comme l'invitant à venir se pendre à son cou. Lui, continuait d'avancer, se rapprochant dangereusement du bord du toit, sans y prêter la moindre attention.

J - Rohan ! Stop ! Arrête toi ! Par pitié !, lui criai-je, au bord des larmes, tombant à genoux devant mon incapacité d'action, devant mon impuissance actuelle.

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Breakdown, Breakdown !

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ROHAAAAAN !!!

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Breakdown, Breakdown !

Je me réveillai en sursaut. J'avais toujours des frissons, je tremblais, ma respiration était plus que saccadée et de chaudes larmes de terreur roulaient doucement sur mes joues. Je me redressa sur mon lit.

Breakdown, Breakdown !

J'essuyai mais larmes et tentait de reprendre mes esprits et ma respiration, faisant de mon mieux pour calmer mon début de crise de panique.

Breakdown, Breakdown !

J - Oh, la ferme toi !, pestai-je envers mon réveil, qui commençait sérieusement à me les briser, avant de me lever pour l'éteindre, après avoir finalement réussi à reprendre le dessus sur mon état.

Après avoir pris un petit temps pour réfléchir à mon cauchemar et ses différentes causes possibles, je finis par en conclure qu'il fallait que j'ai un peu plus confiance en moi et en les autres, et que j'arrête de m'en faire pour Rohan, pour mon propre bien. Après tout, je l'avais vu de mes propres yeux ; à part le fait qu'il soit toujours aussi insupportable, il allait bien... Je pris donc ma douche, m'habillai et me coiffai puis descendit pour prendre mon petit déjeuner.

T - Bonjour Josuke ! Bien dormi ?

J - Pas vraiment non... Y'a quoi à manger ?

T - J'ai fait des œufs brouillés, me dit-elle fièrement. T'en veux ?

J - Pourquoi pas.

Elle me servit donc un peu de ces fameux œufs brouillés, et, pour être franc, c'était vachement bien réussi. Je les mangea rapidement et complimenta brièvement ma mère sur sa cuisine, puis mis mes chaussures, attrapant au passa ma mallette, et sortis.

Et, comme d'habitude, Okuyasu m'attendait devant la porte depuis je ne sais trop combien de temps, comme un chiot attendant son maître pour lui faire sa fête .

O - Oi Josuke ! La forme ?

J - Ouais, ouais, magne toi, on va être en retard, ordonnai-je en accélérant le pas.

O - Hé ! Attends moi !, cria-t-il en accélérant à son tour.

Sur le chemin, nous rejoignîmes Koichi, qui me martela de questions à propos de la veille. Je lui racontai donc la vérité, omettant cependant mon passage chez Rohan, pour éviter qu'Okuyasu ou lui s'imaginent des choses . Il parut rassuré, mais quelque peu perplexe, puis partit avec sa copine flippante, comme à son habitude . De notre côté, Okuyasu et moi assistions à nos cours du matin puis déjeunions ensemble à la cafétéria.

Nous n'avions qu'une heure l'après-midi, mais elle me parut durer une éternité ; je ne faisait que de fixer l'horloge.

Prof - Higashikata Josuke ! Je suis consciente de l'incroyable beauté de mon horloge murale, mais je vous prierais de prêter un minimum attention à ce que je dis !, me hurla la prof qui venait de remarquer que je suivais que dalle son cours.

J - Ah ? Oui, excusez-moi, répondis-je.

Je tourna la tête vers un Okuyasu amusé tandis que la prof se remettait à jacter comme si de rien n'étais.

O- Ça fait 10 minutes qu'elle te fixe, tu réagis même pas aux coups de coude, fit-il moqueur. Tu dors ou c'est comment ? Tu sais, il faut dormir, la nuit.

J- Great !,me contentais-je de répondre, avec sarcasme of course.

20 loooongues (très longues) minutes plus tard, la sonnerie retentit enfin, me permettant de me rendre à la cafétéria pour déjeuner, et de laisser la vieille bique et ses cours barbant derrière moi. Une fois cela fait, je partis sans demander mon reste, laissant Okuyasu à son sort.

Je sortis donc du bahut en trombe, ma mallette au coin du bras, puis me dirigeai vers la demeure du mangaka. Après à peu près 1/4 heure de marche, j'atteignis sa rue. Je remarquai d'ailleurs que tout ses volets étaient fermés. Je sonnai : pas de réponse. Pris d'un mauvais pressentiment conséquent, je brisa le verrou puis entra sans bruit, Crazy Diamond réparant le peu de dégâts derrière moi. Toutes les lumière étant éteintes, j'avais un peu de mal à me repérer et progressais lentement dans les escaliers en m'efforçant de ne pas tomber. Je parvins à l'étage sans encombre, jusqu'à ce que, au milieu du couloir, mon pied heurta une bosse du tapis, et que je m'étale au sol de tout mon long, silencieusement. En me relevant, je sentis un liquide chaud couler le long de mon cou, probablement du sang. Je porta ma main à ma joue et en retira un morceau de porcelaine.

J - Great !, ne pus-je m'empêcher de marmonner.

Par terre se trouvait encore les tasses brisées de la veille : ce sont elles qui mon valu ma légère plaie. La douleur étant quasiment inexistante, je me relevai et continuai ma progression vers la seule pièce allumée de la maison.

Arrivé au niveau de ladite pièce, je passa ma têtes dans l'entre bâillement de la porte. Je m'aperçu d'abord que c'était la chambre de Rohan, puis que celui ci gisait tout habillé sur son lit, l'air serein, au milieu d'une énorme flaque rouge sang. Ma mallette s'écrasa au sol d'un bruit sourd.

"An angel" (Josuke x Rohan fr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant