Chapitre 4 : " Tu as ma parole"

185 24 7
                                    

Ma mallette s'écrasa au sol d'un bruit sourd.

Ma réaction fut immédiate ; avant même d'avoir eu le temps de réfléchir que je me ruai sur lui pour prendre son pouls. C'était faible, mais son cœur battait encore. Il était en vie. Je guéris donc ses blessures et m'assis à côté de lui.

Il commençait lentement à revenir à lui. Il s'agrippa a mon bras, les yeux toujours fermés.

J - R - Re...Rei...mi ?, murmura-t-il.

En entendant cela, mon cœur se serra ; il souffrait vraiment de la perte de la jeune fille. Même moi, ça m'avait fait mal, alors Rohan, qui s'était attaché à elle... Je ressentis soudain un étrange mélange de peine et d'admiration à l'égard de ce mec, à peine plus âgé que moi, qui encaissait chaque jour pression, tristesse et solitude, sans jamais se plaindre ni se reposer sur les autres, gardant la tête haute.

Il colla ma main à sa joue en se retournant vers moi avec un sourire triste, les yeux toujours fermés.

R - Reimi...

J - Sensei.., le coupai-je.

R - Tu m'as manqué...

De chaudes larmes roulaient sur ses joues et ma main, m'indiquant qu'il était conscient de la situation, au fond.

J - Rohan sensei, tu délires...tu sais aussi bien que moi qu'elle est partie...

Il ouvrit lentement les ses yeux, dévoilant une profonde tristesse ; ils étaient brillants de larmes et reflétaient le désespoir même.

R - Jo...Josuke kun...qu'est-ce...que tu fais là ?

J - J'étais venu m'excuser pour hier...pour la tasse...

R - Pourquoi... pourquoi m'avoir soigné ?

J - Et pourquoi t'aurais-je laissé mourir ?

Je fixa un moment le couteau dans sa main droite...

J - Moi aussi j'ai une question. Pourquoi ?

R - "Pourquoi"...?

J - Non, me ravisai-je, ce serait incorrect de t'en demander les raisons. En revanche, que pourrais-je faire pour que cela n'arrive plus ?

R - Et...et qu'est-ce que ça peut te foutre ?, rétorqua-t-il après être resté un moment silencieux. C'est même pas comme si on s'entendait bien...

J - Non, c'est vrai, mais il n'empêche que je ne supporte encore moins que des gens de mon entourage aillent mal, que je les apprécie ou pas.

Cette fois encore, la nature protectrice de Josuke laissa Rohan bouche bée. Il l'avait mal jugé, après tout.

R - Josuke kun...Je...tu en as déjà fait beaucoup, je le sais, mais...j'ai encore une faveur à te demander...

J - Je t'écoute...?

R - J'aimerais bien... que tu ne dises rien à Koichi... s'il te plaît.., fit-il en serrant ma main dans la sienne, contre sa joue.

J - C'est compliqué comme demande ça, commençai-je, tentant de résister à l'envie d'accéder à n'importe laquelle de ses demandes, dans son état actuel...Tu sais que s'il advenait que tu commettes l'irréversible, je ne me le pardonnerais pas ? Et je pense qu'étant donné la situation, Koichi est le seul qui soit apte à t'empêcher de refaire des conneries...

R - Il m'admire et me respecte ; tu imagines comment il-

J - Calme toi, j'ai pas fini. En plus, je ne peux pas refuser d'accéder à une requête aussi bienveillante. Et puis, Koichi aimerait qu'on s'entende non ? D'ailleurs, c'est bien la raison pour laquelle tu n'as pas utilisé Heaven's Door hier, non ?

R - Moui, il me l'a fait promettre, effectivement, mais ce n'est pas pour autant qu'on deviendra les meilleurs amis de monde, tiens le toi pour dit.

J - N'y comptes pas trop, rétorquai-je en lui reprenant ma main droite.

R - Peu importe.

J - Bon. Comme je le disais, je peux éventuellement accéder à ta demande, mais j'ai mes conditions.

R - Et bien qu'attends-tu ? Parle.

J - Premièrement, tant que l'arrangement tient, tu n'attenteras plus à ta vie, et ne te scarifieras pas. Ensuite, tu devras sortir de chez toi de temps en temps. Si tu désobéis à l'une de ces règles, je préviendrais Koichi. Pour finir, mais je ne t'y force pas, je souhaiterais simplement que tu te sentes libre de me parler de tout et n'importe quoi ; je t'écouterais.

R - Ça me va. De mon côté, je veux juste que tout se qui se passe ou qui soit dit ici le reste.

J - Tu as ma parole.

R - Bien.

J - Bon, si c'est tout, je vais y aller.

Je commençais à me relever, mais on m'en empêcha en tirant sur mon uniforme. Je me retourna alors, intrigué.

R - Josuke kun... Merci, me dit-il avec un sourire mélancolique.

J - Je t'en prie, répondis-je en lui rendant son sourire.

Je descendit et sorti de la même manière que j'étais entré.

Je rentrai chez moi et pris mon téléphone pour envoyer un message à Koichi.

J_ Salut Koichi ! Ça va ?

K_ Hey ! Moi ça va. Je peux t'aider pour quelque chose ?

J_ Puisque tu demandes... T'aurais pas le numéro de Rohan ?

K_ Rohan ? Rohan Kishibe, l'auteur de Pink Dark Boy ?

J_ Non, Rohan le fleuriste qui vit au Venezuela =_=

K_ ...

J_ Mais tu l'as ou pas ?

K_ Ouais, mais pour quoi faire ?

J_ Secret d'état, j'en ai peur UxU

K_ Tu le kiffes 😏

J_ Pfffft, n'imp, toi. =^=

K_ Ouaiiis, si tu le dis...

Bref, c'est le 06 * * * *

J_ Merci Koichi =w=

K_ No prob 👌

J'enregistrais donc le numéro en tant que "Rohan Sensei". Le message de Koichi me restait en tête : "Tu le kiffes ?"... D'autant que je sache, non. Jai toujours été intéressé par les hommes, c'est vrai, mais Rohan n'est pas vraiment le genre de personne avec qui je me verrais faire ma vie ; il est du genre à se baser sur ses premières impressions. En plus, je doute qu'on puisse s'entendre un jour...Mais bon, mieux vaut éviter de juger quelqu'un sans le connaître ou de parler trop vite.

Je sortis ma Gibson et jouai un air qui me trottait en tête pour me vider l'esprit, mais, j'avais beau essayer, je n'arrivais pas avoir chasser le Rohan à moitié mort de mes pensées. Mon inquiétude et ma confusion refirent surface, tandis que je continuais de gratter et que la mélodie prenait un ton plus "dark". Ma mère toqua à la porte.


"An angel" (Josuke x Rohan fr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant