Se perdre, pour mieux se retrouver. [Kuroo x OC]

Chapitre 8

Les deux jeunes parents se retrouvèrent alors ensemble dans cette chambre d'hôpital. Yuki avait le regard fuyant, malgré le fait qu'elle ait elle-même demandé à Kuroo de venir, elle fixait nerveusement ses mains tremblantes qui agrippaient les draps blancs de son lit. Kuroo tant qu'à lui la regardait, tristement, il voyait l'ampleur des dégâts et sentait la culpabilité monter encore plus. Il s'en voulait. Il s'en voulait tellement d'avoir aggravé la situation, il s'en voulait de ne pas avoir essayé de lui pardonner, de ne pas avoir essayé de la comprendre et surtout d'avoir été celui qui l'a mise plus bas que terre alors qu'il avait promis de toujours être là peu importe ce qu'il pouvait se passer. Il respira profondément et décida d'agir. Il alla alors s'asseoir à côté d'elle et pris ses mains dans les sienne, en les serrant fortement mais pas trop, histoire que son geste soit compris comme rassurant. Ce geste surpris Yuki qui tourna la tête vers lui et cela créa un pincement au cœur. Un pincement douloureux, mélangeant toute sa tristesse mais aussi le reste d'amour qu'elle pouvait ressentir pour lui. Cette douleur qui nous dit que c'est dur, compliqué et qui nous fait comprendre que comme c'est de l'amour c'est encore plus compliqué. Elle s'est déjà demandée comment elle faisait pour ne pas lui en vouloir, ne pas vouloir lui jeter toute la douleur qu'il lui a causé dans le moment actuel, lui rendre la pareille. Mais ça, elle le savait, elle savait que cette douleur, elle lui avait déjà causée en partant lâchement. Elle savait qu'elle avait déjà fauté, alors certes ce n'est pas la même douleur, la douleur du rejet est différente de celle de l'abandon mais elle savait qu'elle l'avait déjà fait. Elle n'était pas en droit, du moins pour elle, d'être rancunière. Pourtant elle était vraiment rancunière, mais elle n'a jamais fait plus que de placer subtilement des remarques ou les faits qu'elle n'avait pas digérés. Alors elle avait vite passé le sujet. Cela ne menait à rien d'être rancunier, à part semer la douleur. Et le résultat de cette rancœur qu'il avait laissé se développer, se voyait dans ses yeux et sur son corps. Lui qui n'avait pas su aligner les deux, avait semé cette douleur et aujourd'hui il s'en voulait, il se détestait d'avoir causé tout cela. Il voulait tout arranger. Il serra alors un peu plus sa main dans la sienne, essayant de faire passer par son regard du réconfort et du pardon. Yuki se senti un peu apaisée, évidemment il faudra plus qu'un simple regard pour tout arranger et bien sûr il faudra le temps qui va avec. Mais elle se sentait déjà un peu mieux.

« - Je sais que mes mots ne suffiront pas et qu'ils ne calmeront pas dans la totalité toute ta douleur, mais je m'en veux. Je m'en veux terriblement... Te voir dans cet état, savoir qu'à cause de cette rancœur je t'ai mené ici me rend malade... J'étais censé être celui qui prendrais toujours soin de toi, qui ferai attention à toi, qui ferai tout pour que tout aille bien et je t'ai amené dans le pire endroit possible... Putain, si tu savais comme ça me rend mal de te voir comme ça et cela par ma faute ! Je m'en veux, ah ça oui je m'en veux... Dit-il, la gorge serrée.

- Si on en est là c'est avant tout de ma faute, j'ai fui, je t'ai abandonné sans aucune explications... Moi qui habituellement sait faire passer la raison avant un quelconque sentiment, je me suis laissée guidée par la peur et j'ai fui... Puis je me suis laissée engloutir par ton rejet et ta rancœur... Je n'ai pas su garder la tête haute, je n'ai pas su rester forte parce que c'était toi... Une des personnes les plus importantes dans ma vie... la personne que j'aime... Et je me suis laissée facilement atteindre... Si toi tu devais être tout ça, moi je devais être celle qui devait aussi être là, celle qui devait aussi tout faire pour que tout aille bien, je devais faire tout ça aussi car même si toi et moi n'avons pas le même passif, les mêmes réactions face aux choses, tu avais besoin de mon soutient, de ma présence, de tout mon amour finalement, de tout ce que je pouvais te donner et j'ai brisé tout ça en fuyant... Alors oui, cela ne justifie pas tes actes, ni les miens d'ailleurs... Mais nous sommes tous les deux coupables dans l'histoire, personne n'est à défendre, tout le monde est à blâmer. Et on a tous les deux de quoi s'en vouloir. »