Se perdre, pour mieux se retrouver. [Kuroo x OC]

Chapitre 4

Le lendemain Kuroo vint chercher Akihiko pour la journée, Yuki avait les yeux rouges et un peu gonflés suite à ses pleurs, elle était pâle et avait des cernes, chose qui prouvait qu'elle n'avait pas dormi de la nuit. Cela inquiéta Kuroo mais il ne montra rien, il récupéra Akihiko et s'en alla passer la journée avec lui alors que Yuki les observait s'éloigner au loin, le regard emplit de tristesse et de douleur. Mais ça, elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même, après tout c'était de sa faute si tout se passait comme ça aujourd'hui, elle le savait pertinemment mais elle ne pouvait arrêter de souffrir. Lorsqu'elle referma la porte elle s'effondra au sol en pleurs, elle ne retenait plus sa tristesse et sa douleur, elle pleura comme elle n'avait jamais pleuré auparavant, hurlant sa douleur parfois tout en essayant de se faire discrète et de ne pas alerter les voisins. Elle avait mal, si mal, cette douleur était insupportable, 5 ans qu'elle avait mal suite à son action, seulement 24h qu'elle avait tout avoué et elle souffrait comme si cette situation durait depuis 10 ans... Elle pleura encore et encore, pendant 2h, la fatigue prenait le dessus mais elle combattait, elle ne devait surtout pas dormir, il fallait qu'elle fasse autre chose, il fallait qu'elle travaille, qu'elle fasse tout un tas de choses encore alors elle luttait contre la fatigue qui s'installait. Elle se releva, après avoir pleuré pendant 2h entière puis elle alla à son bureau qui était à l'étage pour travailler, ne mangeant pas de la journée. Son corps lui criait de se reposer et de manger, mais elle était concentrée sur son travail, pourquoi faisait-elle cela ? A quoi cela servait de se tuer autant à la tâche alors qu'elle avait besoin de prendre du temps pour elle, pour aller mieux ? A rien, mais la jeune mère avait toujours été comme ça, exorcisant un mal par un autre pour calmer sa douleur, depuis toute petite elle souffrait, à croire qu'elle n'avait jamais été heureuse dans sa vie. Et pourtant si, elle l'avait été, cependant le mal était toujours auprès d'elle. Yuki ne cessait de souffrir, cela avait commencé en primaire, la jeune fille n'avait déjà que peu d'amis dont Shôyô, elle n'était pas grosse, ni fine, elle était normale pour une enfant de 6 ans, elle avait un grand cœur et était très intelligente. Cependant, un jour une fille de sa classe, une fille comme nous les connaissons toutes, alla la voir et lui dit :

« - Pourquoi tu restes avec des garçons, t'es grosse, idiote et laide, personne ne veut de toi. Tu n'intéresses personne, ils restent juste avec toi parce que tu fais pitié ! »

Certains diront qu'il ne fallait pas que Yuki le prenne au sérieux, que c'était faux et qu'il ne fallait pas l'écouter, mais quand on est enfant, c'est dur de ne pas écouter les autres surtout quand celle qui dit ça est la petite la plus populaire de l'école.

« - Non mais ils n'ont que 6 ans ce n'est rien, ça va passer il ne faut pas prendre cela au sérieux, ce ne sont que des enfants. »

C'est ce que vous diriez, car tout le monde le dit. Mais cela a beaucoup heurté Yuki à l'époque qui était déjà fragile, elle s'est sentie rabaissée plus bas que terre et n'avait rien répondu à cette fille et prit sa remarque au sérieux. Shôyô n'était pas dans sa classe à ce moment-là, alors il était difficile pour elle d'être défendue par quelqu'un, même si elle pouvait se défendre toute seule. Et les jours passaient, et cette fille continuait à la harceler, Yuki ne disait rien, subissant toutes ses remarques et ses moqueries, elle avait le droit à des bousculades et subissait du racket de la part de cette fille et de ses copines. Et Yuki ne disait rien, par peur d'autres répercussions, elle ne voulait pas embarquer Shôyô dans cette histoire puérile, alors elle se taisait et subissait, se contentant de sourire devant Shôyô et sa famille. Etant donné qu'elle vivait chez Shôyô, elle préférait ne rien dire car ce n'était pas sa famille et qu'elle ne voulait pas les embêter, ne voulant pas leur causer du souci à son égard. Le temps passa et malheureusement pour Yuki, cette fille et elle, étaient au même collège, la fille -qui était nommée Sharon- continuait à la persécuter avec ses amies, passant de simple harcèlement moral à du harcèlement physique et moral. Yuki était à bout et avait plusieurs fois essayé de commettre l'irréparable, mais comme elle ne voulait pas mettre ce poids horrible sur le dos de sa famille d'accueil, de son meilleur ami ainsi que sur le dos de sa famille biologique, elle ne fit rien, se mutilant juste ou bossant comme une tarée à ne plus dormir les nuits ce qui lui fit faire plusieurs allés et retours à l'infirmerie, l'infirmière voulait l'envoyer à l'hôpital pour qu'elle soit soignée convenablement mais Yuki la suppliait de ne pas le faire et lui promettait de mieux dormir ou de mieux manger et d'arrêter de se mutiler. Ce qu'elle ne fit qu'à moitié, pour éviter d'inquiéter son entourage, elle dormait et mangeait normalement, mais elle se mutilait à chaque fois qu'elle en avait l'occasion. Elle aurait pu en parler effectivement, mais elle ne voulait mêler personne à cette histoire, tout ce qu'elle pouvait faire était d'attendre que cela passe et prier pour que tout aille mieux. Puis vint un jour où Shôyô assista à une scène lors de sa dernière année de collège, cette scène était terrible, il a vu sa meilleure amie se faire ruer de coups et se faire insulter par ces filles, il intervint comme il put et l'emmena à l'infirmerie se faire soigner. Il ne put rester avec elle, mais il l'attendu, et quand elle sorti il lui fit un énorme câlin réconfortant puis elle pleura. Pour la première fois, Shôyô vu pleurer Yuki, elle qui ne pleurait jamais venait d'exploser.