Une princesse sans escorte / Park Woojin Tome 1 saga AB6IX

38. Conflits d'intérêts

WOOJIN :

Nos ennemis ont de l'avance sur nous. Tout ce que j'espère c'est qu'ils n'ont pas rencontrés Ae-hwa et la princesse. Jeon Woong à mes côtés harcèle sa monture pour accélérer la cadence. Il est aussi inquiet que moi. En ce moment, je n'ai que la sécurité de ma servante en tête. Je n'accepterais pas qu'elle rencontre des problèmes. Je connais la férocité de la milice chinoise. Elle n'épargne personne, même de frêles femmes. Si elle devient leur captive, je crains le pire. La peur m'oblige à être tenace et surtout à sauver celle que j'aime. Je ne laisserais pas tomber tant que je ne l'aurais pas retrouvée.

A la frontière, l'étonnement se lit sur les visages des militaires chargés de contrôler les entrées et sorties de notre royaume. Je les observe, leur embarras laisse à désirer. Je me demande s'ils sont sérieux dans leur mission.

Je descends de mon cheval, et je leur demande :

"- Avez-vous aperçu deux jeunes femmes souhaitant passer la frontière ?"

"- Nous n'avons vu personne depuis des jours. Mon général qu'est-ce qui vous amène à ici ?" Le questionne un officier.

"- Et un groupe de chinois ?" Je poursuis.

"- Non plus, votre majesté !" Il me répond.

"- Nous cherchons des personnes mais apparemment, elles ne sont passées par ce côté de la frontière !" Je les informe.

"- Non ! En plus deux jeunes femmes, nous n'aurions pas oublier !" Ironise l'officier.

Ses hommes rient à cette remarque. Je fronce les sourcils et leur crie :

"- Cessez ces rires absurdes !"

Puis, j'ajoute :

"-Ces deux jeunes femmes sont en danger, si vous les apercevez, prévenez-nous immédiatement !" Je leur ordonne.

Il s'incline devant moi, gêné d'avoir trouvé la situation amusante. Je n'apprécie pas non plus que notre armée se relâche ainsi. Je jette un regard de biais à Jeon Woong, il semble tout aussi frustré que moi par la réaction de ses hommes.

Je rejoins mon cheval, il va discuter avec eux. Et à l'attitude qu'ils adoptent, j'imagine qu'ils se font remettre en place.

Nous remontons sur nos chevaux. Même la milice chinoise n'a pas chevauché jusque la frontière. Sont-ils retournés vers la capitale ? Ont-ils renoncé à retrouver Ae-hwa ? J'en doute ! Je ne comprends pas trop la situation. Peut-être qu'ils nous épient quelque part, espérant que nous les mèneront jusque la servante qu'ils recherchent. Nous devons être prudents.

"- Je trouve surprenant qu'ils aient renoncé aussi rapidement !" J'en fais part à mon ami.

"- Je partage votre opinion, votre Majesté !" Il me répond.

Nous nous rendons dans nos quartiers. Lorsque j'arrive, l'eunuque en chef m'annonce que la reine a fait une fouille de ma chambre. Je serre les poings. Maintenant que l'échéance de mon couronnement approche, elle se manifeste. Je suis en colère, et demain si je ne retrouve pas la princesse, je devrais renoncer à tout ce que ma famille depuis plusieurs génération a bâti. Non ! Je ne peux pas être celui qui a fait échouer notre clan royal. Je n'ai aucune envie de porter ce fardeau sur mes épaules, sans compter que cette perte pourrait ruiner ma vie toute entière.

Je fais les cent pas dans la pièce et je découvre que tout a été abîmé. Etait-ce un coup monté pour nous attirer loin de nos quartiers et en profiter pour tout saccager ? Logiquement la milice chinoise aurait dû vérifier à la frontière si les femmes étaient passées par ici. Ils nous ont juste attiré jusqu'au monastère pour avoir toute la liberté pour réduire en cendres mes effets personnels. Je comprends désormais, la situation, ils n'ont pas sérieusement cherché ma servante. Elle n'a été qu'un prétexte pour m'éloigner. La reine savait que j'irais à son secours.