Quelques heures plus tard le prince toqua à ma porte:
«Theresa Holiver?
- Je m'appelle Tessa.
- D'accord. Tessa, mon père m'avait dit Theresa.
- Tessa est un diminutif, tout le monde m'appelait comme ça. Je le vois grimacer. Du moins, ce que je connaissais.
- D'accord.
- Je suis reconnaissante, que votre famille m'est choisie.
- Tutoyons nous, nous avons le même âge. Je m'appelle Lowen.
- Votre nom me dit quelque choses votre Majesté, mais je ne sais plus d'où ?
- Humour nul, j'en tient compte, faudrait travailler cela.
On explose de rire.
- Tutoie moi aussi Lowen, je pensais que tu tutoyais tout tes inférieurs. Je dis en mimant avec mes doigts entre guillemets
- J'ai pas la même idée de ce que mes parents ont fait, eux tutoie les serviteurs etc, même moi ils me vouvoient. Je tutoie tout le monde moi.
- Tes parents ne disent rien? Et comment ça se fait qu'ils te vouvoient ?
- Ils ont pas eu la même éducation que moi. Pour moi c'est une chance de vivre ici, je pense que tout le monde est mon égal, personne n'est inférieur à un autre. Alors que mes parents c'est l'inverse. Tant que je ne serai pas roi je ne serai pas leur égal.
- C'est triste...
- Je suis habitué, même ma mère doit vouvoyer mon père alors qu'elle est reine, mon père aime les femmes, mais n'est pas trop égalitaire envers les femmes. Je ne veux pas être pareil. Je ne veux pas que tu ai peur de moi, que tu n'oses pas me dire ce qui te dérange, ce que tu as sur le cœur.
- De toute façon je ne suis pas comme ça, quand un truc me dérange je le dis, les reproches qu'on me fait je les encaissent jusqu'à un moment où j'explose.
- Je ne veux pas que tu souffres. Si tu as le moindre problème, viens me le dire, à n'importe quel moment de la journée, de la nuit. Même si notre «rencontre» est dû à ta lettre, que c'est un mariage arrangé, je ne veux pas que tu t'unisse avec moi à contre cœur, je préfère que tu me dises que tu ne ressens rien pour moi, que tu rentres chez toi, je ne t'en tiendrai pas rigueur que tu te maries avec moi à contre cœur comme la fait ma mère. Au fait, désolé de changer de sujet aussi subitement mais il faut qu'on aille dans les jardins que je te fasses visiter ta nouvelle demeure.
- Je ne vais pas profiter de toi si je ne t'apprécie pas, je te le dirai peut-être pas, mais je pense qu'il y aurai des sous entendus.
- Sois franche avec moi. Bon on y va ?
- Ça marche.»
Il passa devant moi et m'ouvrit la porte. On rigole ensemble, le roi et la reine passent à ce moment là. Je vois que Lowen ne rigole plus et je fais de même. On arrive dans le jardin, on se remets à rire.
« Ton jardin fais la taille de notre quartier c'est pas possible comment vous faites pour tondre la pelouse ?
- Nous avons des jardiniers. Il sourit
- Vous faites rien de vous même ici?
- Je... Hum... il marqua un temps d'arrêt. Je sais cuisiner, mais mes parents ne veulent pas que je me salisse les mains en faisant ce que les cuisiniers peuvent faire pour moi.
- Tu sais t'habiller tout seul ?
- Bien sûr pour qui tu me prends ?
- Alors pourquoi vous avez des dames de chambres alors ?
- Je n'en ai aucune idée. »
Nous rigolons ensemble longtemps avant de rentrer. Je lui avait parlé de mes parents de mes amies et comment la vie ici était différente. Je lui avait parlé à cœur ouvert et il avait fait de même. Il était temps de rentrer maintenant et de reprendre notre sérieux et Lowen détestait jouer un rôle. Notre après-midi s'est arrêtée de manière brute quand un garde la prit pour aller voir le roi, tandis que moi je suis restée, penaude devant les escaliers.
J'étais dans ma chambre, pour me reposer un peu, quand Marie est rentrée :
« Oui ?
- Le prince Lowen voulez vous parlez Theresa. Le roi de même.
- Marie, laisses nous s'il te plaît
Ma dame de chambre part et Lowen s'avance. Je m'assois sur mon lit et lui intime de s'asseoir avec moi, ce qu'il fait
- Mon père veut te voir.
- Pourquoi ?
- Je n'en sais rien.
- Qu'est ce qu'il se passe?
- Rien.
- Lowen. Je croyais qu'on devait se parler, à moins que tu ne le dises que pour faire bonne impression et du coup tu baisse dans...
Il plaque sa main contre ma bouche
- Non Tessa. Ce n'est pas ce que j'ai voulu te dire, mon père veux te parler mais je ne sais pas de quoi, mais j'ai bien peur que tu vas te faire réprimander.
- Pour quelles raisons ?
- Il nous a vu rigoler ensemble, nous tutoyer...
- Pour ça ? Dis je songeuse
- Oui...
- Lowen ... Je peux te poser une question ?
- Vas y ?
- Tu as peur de lui ?
- Pourquoi je devrais avoir peur de lui ? C'est mon père Tessa.
- Je sais pas je ne te juges en rien, mais à chaque fois que tu parles de lui tu as un air absent... et plein de reproches à la fois...
- Ce n'est pas de la peur.
- Tu appelles ça comment ? Parce que pour moi c'est de la peur, toute à l'heure, quand on rigolait tu t'est arrêté d'un coup.
- Et alors ?
- Lowen...
- Quoi ?
- Sois franc...
- Je le suis, je n'ai pas peur de mon père, si j'ai arrêté de rire parce que on riait fort...
- Lowen ne mens pas parce que tu as reprit de rire une fois qu'on était passé devant lui.
- Certes, mais j'ai pas peur de lui, c'est une forme de respect que tu n'es pas habituée à voir.
- Tu m'accuses ?!
- Non, tu ne m'as rien fait mais je trouve mal placé que tu fasses comme si tu me connaissais alors que tu ignores tout de ma vie.
- Tu penses vraiment ce que tu viens de dire ?
- Tessa...
- Non Lowen je m'inquiète pour toi et c'est comme ça que tu me remercie, certes je ne suis pas née à la cour, mais j'ai un père que je respecte et pourtant quand je rigolais je ne réagissait pas comment ça devant lui.
- C'est pas la même chose. Tu n'as pas été éduquée de la même manière que moi.
- Je ne vois pas le rapport. Mon père, je le respecte, comme tu dois sûrement respecter le tien, mais à aucun moment, quand je riais et qu'il passait je devais m'arrêter.
- Tu ne comprends rien.
- Explique moi alors.
- Il n'y a rien à expliquer.
- Tu ne me fais pas confiance, sors de ma chambre.
- Tessa...
- Je t'ai demandé de sortir Lowen.
- Ne le prends pas mal...
-Lowen je ne vais pas le répéter une troisième fois. »
Vaincu et sûrement déçu, Lowen pars de ma chambre.
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Mariage arrangé... Ou pas ?
RomanceLors de son seizième anniversaire, Tessa Holivier va recevoir une lettre qui cèlera son destin à tout jamais. Un destin, qu'elle n'avait pas espérer. Un destin, auquel elle n'était pas prête. Un destin plein d'embuche... mais peut être avec un peu d...