| MOCKERY |
J U G H E A D
Betty et moi nous dirigeons vers le lycée, main dans la main. Aujourd'hui, c'est la rentrée des vacances d'été... Mais pour tout vous avouer, je n'ai vraiment aucune envie de retourner au lycée. Pas que je n'aime pas apprendre des nouvelles choses, non, bien au contraire, mais j'ai peur du regard des gens... Pendant les vacances, j'ai pris un petit peu de poids et j'ai vraiment peur que les gens se moquent de moi... Mes cuisses se touchent, mon ventre dépasse légèrement et mes joues... Argh, c'est ça le pire. Le poids que j'ai malheureusement gagné est allé dans mes joues ! Maintenant, j'ai des grosses joues et j'ai peur qu'on se moque de moi... Habituellement, je m'en ficherai, mais là, c'est différent sans même que je sache pourquoi. Betty m'a dit qu'elle trouvait ça mignon, mais je suis sûr qu'elle a dit ça pour me rassurer... Elle doit probablement penser que je suis devenu moche et gros... Et si elle me quittait ? Au fond de moi, je suis effrayé... Sérieusement, pourquoi est-ce que je réagis de cette manière ? Je suis le roi des Serpents, je dirige un gang entier mais j'ai peur que les gens me fassent des remarques sur mon poids ? Je ne sais pas ce qui m'arrive...
Nous arrivons finalement devant le lycée après une dizaine de minutes de marche sous un beau soleil de septembre, et le stress commence à s'emparer de moi. Betty remarque rapidement que je suis stressé, puis elle se retourne vers moi, venant poser ses douces mains sur mes joues joufflues.
- Jughead, calme-toi, me dit-elle doucement en caressant mes joues du bout des doigts. Même si les gens te font des réflexions, tu les ignores. Tu es très mignon et je te trouve toujours aussi sexy, d'accord ? On se fiche de l'avis des autres. C'est ton corps, Juggie, et tu en penses ce que tu veux. Tu es très beau, super mignon et le seul homme pour moi à mes yeux.
Je souris, pose mes mains sur ses propres joues, puis l'embrasse tendrement. Je craque, elle est vraiment trop mignonne. Comment ai-je fait pour avoir une copine aussi géniale ? Je suis l'homme le plus chanceux du monde. Qu'est-ce que je l'aime cette jolie blondinette aux grands yeux verts... Je ne me passerai jamais d'elle, je l'aime plus que tout au monde. Nous nous embrassons finalement quelques secondes, puis nous reprenons la main, avant d'entrer dans le lycée. Betty me caresse les paumes avec des doigts pour me rassurer, alors que tous les regards sont dirigés vers nous, ou plutôt vers moi... Je marche vers mon casier, tête baissée, sans jamais lâcher la main de Betty. Pour une fois, je porte un maillot assez ample, pour ne pas qu'il me colle trop au corps et qu'on voit que j'ai pris du poids pendant les vacances... Je porte également des manches longues, car j'ai gagné un petit peu de graisse au niveau des bras également...
Nous arrivons enfin devant nos casiers, qui sont – par chance – côtes à côtes, puis nous rangeons dans ceux-ci les bouquins dont nous n'aurons pas besoin cette matinée. J'entends alors des gens chuchoter dans mon dos... « Hé, regardez, Jughead Jones est devenu gros ! » crie un garçon. « Beurk, il est devenu dégoûtant ! » dit une autre fille. « Qu'est-ce que Betty fou encore avec lui ? », « Pff, il va finir seul, c'est certain », « Il a des grosses joues, c'est moche ! », « Pff, Betty mérite cent fois mieux, comme Chuck ! » et j'en passe... Tous ces horribles commentaires me donnent les larmes aux yeux.
- Je dois y aller, me dit doucement Betty. On se retrouve en salle de chimie en deuxième heure, je t'aime. Et surtout, n'écoute pas tous ces débiles. Tu es magnifique, je t'aime et c'est tout ce qui importe.
Elle m'embrasse tendrement en faisant un magnifique sourire, puis part en classe. Je déteste ça... ! Nous avons un seul cours où nous ne sommes pas dans la même classe, et il faut que ce cours soit en première heure ! J'aurais aimé avoir Betty à mes côtés... Bon, j'essaye d'ignorer les remarques des autres élèves, puis pars dans ma salle de classe. Malheureusement, sur le chemin, je tombe nez à nez avec Chuck Clayton et sa stupide équipe de football américain.
