| TITANIC |
B E T T YJe descends de notre voiture, habillée d'une jolie robe blanche très luxueuse et d'un chapeau assorti, me protégeant du soleil. Archie, mon futur mari, me tend la main, m'aidant à sortir de la voiture, bientôt suivie de ma mère et de notre femme de chambre, Veronica. Le petit vent méditerranéen fait voler le ruban noir accroché à mon chapeau, sans pour autant nous donner froid. Devant nous est amarré un immense paquebot, alors appelé le Titanic. Nous sommes au début des années 1912 et ce paquebot fait la une des journaux : il est composé de neuf ponts passagers, sa longueur est de deux-cent-soixante-neuf mètres, est capable d'atteindre les vingt-quatre nœuds et est supposé être insubmersible. La capacité d'accueil du Titanic est d'environ deux-mille-quatre-cents passagers, membres de l'équipage compris, classés en trois classes sociales.
Pour ma part, je logerai dans une cabine de première classe, la partie la plus chère et la plus luxueuse du paquebot. D'ailleurs, j'ai appris que des gens tels que Monsieur John Jacob Astor, Monsieur Benjamin Guggenheim ou encore la comtesse de Rothes étaient présents. Les personnes de première classe sont donc très bien vues dans la société. Ma famille - enfin, ma mère, depuis que mon père est malheureusement décédé il y a peu de temps - et moi ne possédons pas énormément d'argent. Mon père ne nous a malheureusement laissé aucun héritage. Ma mère m'a donc poussé à me trouver un mari, que j'ai finalement trouvé : Archibald Andrews, un fils de bonne famille, très riche. Pour être franche, je ne suis pas amoureuse de lui, mais ma mère m'oblige à l'épouser pour qu'il partage son argent avec elle et moi...
Donc, pour célébrer notre futur mariage - qui se déroulera à New York - Archie a décidé de nous emmener là-bas à bord du Titanic, le paquebot qui fait la une des journaux depuis sa construction. Je n'ai vraiment aucune envie de me marier avec lui. Je sais que nous n'avons plus d'argent, notre futur repose donc sur mes épaules. Ma mère, Alice Dewitt Bukater (le nom de mon père ; le nom de jeune-fille de ma mère était Cooper), compte sur moi pour préserver notre futur. Nous sortons donc de notre luxueuse voiture, tandis que Veronica, notre femme de ménage et Reginald Mantle, le valet personnel d'Archie s'occupent de porter nos bagages. Nous nous dirigeons ensuite vers les ponts d'embarquement du Titanic.
En passant, je regarde rapidement autour de moi, remarquant un petit pub anglais. Dedans, quatre personnes jouant au poker : deux hommes plutôt musclés, vêtus de simples chemises blanches avec un pantalon noir à bretelles. Quant aux deux autres, l'un est vêtu à peu près comme les autres, quant au dernier... celui-ci porte une chemise marron accompagnée d'un pantalon beige à brettelles. Sur sa tête est posé une sorte de béret typiquement Français ; ses mèches noires décoiffées tombent sur son visage... Bon, ne nous attardons pas. Je suis donc Archie, ma mère puis nos servants jusqu'au pont d'embarcation. Notre numéro de chambre est le numéro 13, situé en première classe, évidemment.
Nous marchons donc jusqu'à nos appartements, saluant les personnes au passage, comme Margaret Brown, une « nouvelle riche », comme ma mère les appelle ; ou encore Monsieur Andrews, un membre de l'équipage. Nous avons également croisé le Commandant Edward John Smith et Monsieur Ismay. En entrant dans nos appartements, nous pouvons sentir l'odeur de porcelaine et des draps propres, encore jamais utilisés. Un sofa est déposé au centre de la pièce, avec quelques meubles de rangement autour. Waouh... cette pièce est vraiment magnifique, très luxueuse, tout comme les chambres à côté et le salon de thé. Veronica range ensuite nos affaires, de même pour Reginald.
- Elizabeth ? Nous dînerons en compagnie de Monsieur Ismay, de Monsieur Andrews et du Commandant Smith, ce soir. Je compte donc sur toi pour porter ta plus belle tenue, me dit ma mère, un sourire fier sur le visage.
- Oui, mère. Et s'il te plaît, je t'ai répété maintes et maintes fois de m'appeler Betty. Je n'aime pas le prénom Elizabeth.
Elle laisse échapper un léger soupire, puis pars rejoindre ses propres appartements - situés juste en face des nôtres. Je ne supporte pas que l'on m'appelle par mon prénom complet ! Elizabeth, je n'aime pas ça, je préfère qu'on m'appelle - plus simplement - Betty. Au fait, je ne me suis pas réellement présenté. Je m'appelle donc Elizabeth Dewitt Bukater, du nom de mon père, et suis âgée de dix-sept ans. Je vivais avec ma mère, à Londres, mais vis désormais avec Archie. En parlant de lui, nous devons nous marier à notre arrivée à New York, c'est-à-dire dans cinq jours environ, si je me souviens bien. Il est actuellement treize heures passé et mon ventre commence à crier famine. Archie, ma mère et moi partons donc dans la salle à manger, descendant le grand escalier, traversant les longs couloirs luxueux.