B E T T Y
J'entre dans le lycée, mon sac à dos sur les épaules, puis marche jusqu'à mon casier. Comme d'habitude, je suis coiffée de mon iconique queue-de-cheval parfaitement fixée et habillée de mes vêtements habituels : jean simple avec petit pull à col. Ici, on me surnomme la « fille parfaite d'à côté, » ce qui se comprend un petit peu. Je suis la première de classe, je dirige le journal du lycée et je suis l'élève préférée des professeurs. Je suis fière d'être une élève modèle, mais je déteste pourtant ce surnom. Je ne suis pas parfaite, je suis même bien loin de l'être.
Toute ma vie, mes parents me disaient de montrer l'exemple, d'être la petite fille sage du premier rang qui aura réponse à tout. C'est d'ailleurs ce que je suis depuis toujours, même bien avant d'avoir commencé l'école. Ma mère choisissait et continue de choisir mes vêtements, elle décide également ce que je mange pour avoir une bonne silhouette de manière à garder mon rôle de fille parfaite et se mêle de ma vie privée. Quand elle n'aime pas mes amis, les gens que je fréquente, elle me demande de couper les ponts avec eux. Mais bien entendu, je ne le fais pas. Je n'abandonnerai jamais mes amis parce que ma mère ne les aime pas.
J'arrive donc devant mon casier, le numéro treize, que j'ouvre en composant ma combinaison à quatre chiffres puis y dépose les affaires dont je n'aurais pas besoin en cette matinée, de manière à alléger mon sac à dos. Je garde donc mes manuels de français, de littérature, d'anglais et d'italien, la troisième langue que j'ai décidé d'apprendre. Ou plutôt que mes parents ont décidé de me faire apprendre... Mais heureusement, j'aime beaucoup cette langue, je la trouve très belle, d'autant plus que ça m'a bien servi de parler Italien quand nous sommes allés en voyage scolaire à Rome l'année dernière.
Je referme ensuite mon casier, puis m'apprête à aller dans la salle de repos - une petite pièce où il y a des fauteuils, des distributeurs de boissons et de nourriture, ainsi qu'un billard et une petite bibliothèque. Cette salle de repos est faite pour se détendre entre les cours, si on arrive en avance ou à l'heure du midi. Comme j'arrive toujours au moins vingt minutes en avance, j'y vais souvent pour m'avancer dans mes devoirs pour que je n'aie pas à les faire au soir, en rentrant à la maison. Je préfère cent fois lire un bon livre tout en prenant un bon bain chaud pour me déstresser plutôt que de travailler sous la surveillance de mes parents.
Comme je disais, je m'apprêtais à me rendre dans la salle de repos, quand quelqu'un me tira par le bras, m'emmenant dans une salle de classe vide avant de m'embrasser en me plaquant contre la porte après l'avoir refermée. Oh, j'avais oublié ce détail. Jughead. Une des raisons pour lesquelles je suis tout, sauf parfaite. Au contraire de ce que vous pourriez penser, Jughead n'est pas mon petit-copain, il est juste mon meilleur ami... Ou plutôt mon sex friend... Plus si parfaite la petite Elizabeth Cooper, pas vrai ?
- Jug, qu'est-ce que tu fais ? Lui demandais-je rapidement en le repoussant légèrement, sans pour autant l'éloigner de moi, laissant ses mains posées sur mes hanches.
- Tu le sais très bien, Cooper, ricane-t-il en regardant l'horloge derrière lui. Nous avons approximativement dix-sept minutes et vingt-deux secondes avant le début des cours, ce qui nous laisse largement le temps de s'envoyer en l'air sur le bureau de Mademoiselle Montgomery.
- Jughead ! Hors de question de faire ça ici, t'es fou ? Et si on se faisait prendre ? Si mes parents apprenaient ça, ils me tueraient, ou pire encore, ils m'enverraient chez les Sœurs de la Sainte Miséricorde !
- Si cela devait arriver, ce qui n'arrivera pas, je les empêcherai de t'emmener et te ramènerai chez moi. C'est toi qui as dit que tu préférais le faire dans un lit, alors...