Prologue
Mon existence : insignifiante ! Du moins, c'est ce que je croyais il y a quelque temps. Si j'avais pu revenir en arrière, j'aurais changé le cours des choses et ramené à la vie celle que je n'ai cessé d'aimer mais qui s'en est allée trop tôt. Malheureusement, ceci m'était impossible.
Un soir, tandis qu'il pleuvait, mes parents sont sortis. La chaussée était glissante, papa a perdu le contrôle de la voiture et maman a été tuée sur le coup! A cet instant, la vie de ma famille a basculé dans les ténèbres. Nous avons été propulsés dans cet autre univers sombre et violent qui n'aurait pas dû devenir le nôtre. Dès lors, aussi incroyable pour moi que cela puisse être, rien pour nous tous n'a plus jamais été comme avant.
Moi, Camille, je me souviens encore de cette soirée qui, au premier abord, était comme les autres. Les parents étaient partis depuis une heure déjà et Ophélie et moi en profitions pour nous mettre du vernis rose bonbon sur les ongles en regardant la télé en pyjamas, comme on aimait le faire quelquefois avec maman. Nous avons passé un agréable moment, puis ma petite sœur de cinq ans a fini par s'endormir sur le canapé devant une série qui me faisait tant rigoler. Dehors la pluie tombait fort. Je me suis emmitouflée dans une couverture, une tasse de lait chaud à la cannelle dans les mains.
A 23 heures, ne tenant plus éveillée devant la télé et bien que les parents ne fussent pas encore rentrés, j'ai couché Ophélie dans mon lit. Comme c'était les derniers jours de vacances, maman nous avait autorisées à dormir ensemble. Le lendemain matin, aux environs de 8h00, je préparais le petit déjeuner avec Ophélie en essayant de ne pas faire trop de bruit pour ne pas réveiller les parents, quand le téléphone a sonné. Ce simple coup de fil, j'aurais préféré ne pas le recevoir. Il a bouleversé nos vies à jamais. Et si je n'avais pas décroché?
Martine, une collègue de papa, est ensuite venue nous chercher ma sœur et moi pour nous amener à l'hôpital, auprès de nos parents. Un silence pesant régnait dans la voiture, je sentais chez cette dame que je n'avais rencontrée qu'une ou deux fois auparavant, comme une tristesse qu'elle tentait de dissimuler et qui faisait grandir en moi un mauvais pressentiment. Je n'osais pas lui poser de questions, ayant trop peur de la vérité. Tout ce que je savais était que mes parents avaient eu, la veille, un accident de voiture.
L'hôpital dans lequel travaillait mon père est soudain devenu lugubre à mes yeux, ses odeurs me retournaient l'estomac et ses murs blancs me renvoyaient une image de mort omniprésente. Nous avons pris l'ascenseur et avons retrouvé papa dans une salle de réveil. Il avait quelques bleus et des pansements. Aucune trace de maman. Martine a proposé d'emmener Ophélie à la cafétéria, je suis donc restée avec papa ne sachant quoi dire ni quoi faire. Je ne comprenais pas pourquoi maman n'était pas à ses côtés.
— Papa, tu vas bien ? Tu vas t'en sortir, pas vrai ?
— Oui ma chérie! Ne t'inquiète pas, je vais m'en sortir.
— Et maman, où est-ce qu'elle est? Je veux la voir.
— Ce n'est pas possible.
— Comment ça «ce n'est pas possible»?
— Elle est morte Camille. Nous ne la reverrons plus.
— NON!!!
— Elle est morte, tu m'entends?
— NON...
Sur son lit, j'ai fondu en larmes. Mes oreilles bourdonnaient, ma bouche était sèche et tout à coup, je me suis mise à hurler. J'ai tapé des poings avec violence contre le mur avant de m'écrouler sans force sur le sol. Je me rappelle qu'à cet instant précis, j'ai désiré mourir ou disparaître afin de ne plus ressentir cette douleur qui me déchirait le cœur. Je ne pouvais pas croire ce qui m'arrivait. Martine est revenue avec Ophélie et j'ai dû prendre sur moi et me calmer aussitôt pour ne pas effrayer ma sœur. De façon spontanée, je l'ai prise dans mes bras et l'ai tenue longtemps contr moi, de peur de la perdre elle aussi. De ses toutes petites mains, elle a caressé mes cheveux avec tendresse et m'a offert son plus beau sourire. Comment allais-je lui annoncer la terrible nouvelle?
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Jamais trop tard (histoire terminée)
RomanceJe suis face à un changement. Je suis face à un tournant. Je suis face à mes erreurs. Face à mes peurs. Face à moi-même. J'ai mal. Mal d'aimer. Mal d'avoir été rejetée. Mal de m'être trahie. Mal de me sentir salie. Mal de souffrir. Mal d'a...