Chapitres 31, 32, 33, Épilogue

1K 72 16
                                    


31- Poésie

«La vie te donne ce que tu attends d'elle.» John Maxwell

Le mois de février pointait le bout de son nez et ce matin-là, la bonne humeur était au rendez-vous. Alors que je commençais ma journée, j'ai mis en pratique le conseil de mamie: être reconnaissante pour les petites choses de la vie et m'attendre à quelque chose de bon.

Levée à 5h30 pour courir sur la plage de la Saline-les- Bains et réfléchir au son des vagues, j'ai ensuite pris un bon petit déjeuner: des croissants chauds, des fruits frais et un cappuccino. Après une bonne douche et malgré la lourde chaleur, j'ai pris plaisir à m'habiller, enfilant ma jolie robe d'été et mes nu-pieds.

Quand je suis arrivée à la librairie, Mme Gonthier, ma patronne, m'a d'abord remerciée pour mon excellent travail. D'après elle, les clients étaient très satisfaits de mon accueil et de mes conseils en matière de lecture. «Décidément, cette journée sera merveilleuse.»

— Camille, tu rangeras les nouveautés que voici et tu feras une jolie vitrine pour ces livres-là en y apposant l'affiche. Je voudrais également que tu contactes nos clients fidèles par mail et sms pour les prévenir que toute la semaine prochaine, nous recevrons ces auteurs-là en dédicace.

— D'accord, madame.

— Bonne journée à toi !

— Merci, à vous aussi.

À 70 ans, madame Gonthier était pleine de vie et encore très active. Elle avait les cheveux blonds, des yeux noisette transperçants, un caractère bien trempé. Elle avait fondé cette librairie avec son mari André qui partageait sa passion pour les livres et depuis que ce dernier était décédé, elle ne vivait que pour ses enfants et sa librairie.

La musique de Chopin emplissait la boutique. J'ai poussé les cartons vers la caisse pour vérifier les prix sur le bon de livraison et sur l'ordinateur, avant de mettre les nouveaux livres en rayon. Avec intérêt et amusement, j'ai jeté un oeil à leur couverture: Rayonnante de Marguerite Rousseau; Le long de tes joues de Simone Leroy et –surprise !– Aimer à regrets de Mickaël Duchemann. Je ne pouvais le croire. «Mon» Mickaël avait publié un recueil de poésie et il serait dans notre librairie pendant une semaine! Voilà que je ne tenais plus sur place. Mes mains sont soudain devenues toutes moites et les battements de mon cœur se sont accélérés. Piquée par la curiosité, j'ai commencé à le lire. Sur la cinquième page, cette dédicace: «Parfois le bonheur semble si lointain, parfois l'amour semble s'éloigner, mais c'est l'espoir qui nous garde vivants. Cette lueur dans nos cœurs berce nos rêves et nous aide à regarder tout là-haut. J'ai trouvé le bonheur même dans mes plus sombres heures. J'ai trouvé l'amour un jour, je te le souhaite pour toujours.»

J'étais impatiente de découvrir ses poèmes.

Première rencontre

La première fois où je l'ai vue,

Elle était nouvelle au bahut.

Elle avait l'air totalement perdue

Dans ce lieu encore inconnu.

Dans ses yeux, j'ai lu sa douleur

Dans sa voix, j'ai ouï sa rancœur.

Son apparente noirceur

Dissimulait sa candeur.

Mais fatigué, blessé, agacé

Je n'ai cherché qu'à l'inculper

Jamais trop tard (histoire terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant