Chapitres 4,5,6

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4- Adaptations

La Réunion était une réelle découverte pour nous. Quand nous étions en métropole, papa nous en avait très peu parlé, mais maman m'avait confié que c'était l'un de ses endroits préférés au monde. Forte de cette révélation, j'ai cherché à me rapprocher d'elle en apprenant à mieux connaître l'île.

Très tôt ce samedi matin, papa avait pris son poste au CHU de Saint-Pierre. Le service de chirurgie orthopédique était débordé, avait-il laissé entendre et il ne rentrerait pas avant 19h00. Avant de partir, il nous a laissé un peu d'argent de poche sur la table de la cuisine, au cas où nous voudrions sortir. Le ciel était bleu et sans nuage à l'horizon. Ophélie et moi avons alors enfilé nos maillots de bain, nos tenues de plage et nos savates. Ainsi vêtues et nos serviettes de plage dans notre sac à dos, nous avons pris la direction de la gare routière du Tampon.

Comme nous étions à pieds, nous avons pris le temps d'observer les alentours. En suivant la route nationale, nous sommes passées devant le bureau de tabac du 12ème KM, puis le marchand de légumes et le centre médical. Les cours étaient fleuries et bien entretenues. Ensuite, au rond-point, nous avons descendu la rue du lycée, qui m'a paru bien vide.

Il nous a fallu une bonne vingtaine de minutes pour arriver à la gare près du marché couvert. Nous avions déjà soif à cause de la chaleur. Notre car est enfin arrivé. Des jeunes se sont rués à l'intérieur, pour être sûrs d'avoir les places du fond. Ophélie et moi, nous nous sommes assises devant et c'est en silence que nous avons regardé les rues défiler devant nos yeux ébahis. Les paysages n'avaient rien à voir avec ce qu'on voyait en France, ils étaient beaucoup plus colorés et variés. Certaines maisons étaient typiquement créoles avec leur dentelle blanche ornant les toitures, d'autres affichaient une architecture plus européenne.

Le car jaune est passé de quartier en quartier, s'arrêtant à plusieurs reprises pour prendre davantage de passagers. Enfin, nous voilà sur la 4 voies! J'aimais cette portion de route bordée de flamboyants et de jacarandas au premier plan et de champs de canne à sucre à perte de vue à l'arrière-plan. Cette perspective de verdure qui s'étendait pour se perdre dans le bleu de la mer et du ciel, était à couper le souffle.

— Camille, je crois qu'on est arrivé, a chuchoté Ophélie, me tirant subitement de ma rêverie.
— Ah oui, merci. On descend. Plage de l'Etang-Salé, nous voici!

Marcher nous avait creusé l'estomac et l'heure du déjeuner étant proche, nous nous sommes d'abord arrêtées à un camion-bar (food-truck) pour nous acheter des sandwichs.

— Je ne sais pas quoi prendre, a murmuré Ophélie.
— Maman disait qu'elle adorait les bouchons au combava, je vais en prendre une barquette pour goûter et aussi le fameux sandwich avec les frites dedans.
— Super!!!

Le snack ambulant placé sous un arbre -un filao je crois- n'était pas très grand. Il y avait néanmoins quelques chaises et des tables pour manger tranquillement à l'ombre d'un store. Le cuistot a pris ma commande:

Jamais trop tard (histoire terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant