After party - Kuroshou

Chapitre 6

Je suis de retour ... euh... ça fait six jours.

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La première chose que remarqua Daishou était la lumière allumée dans le salon. Sa sœur, adorable chauve-souris, avait un penchant particulier pour l'obscurité totale à l'exception de la luminosité de ses écrans.

Ce qui signifiait que ses parents étaient à la maison. Les échos de hurlements lui parvinrent tandis que sa tête ressassait toutes sortes d'images. Il frissonna. Son corps se souvenait de ce qui s'était passé étant petit. Il en avait presque encore mal. Il était assailli de traumatismes passés. Il avait peur de revoir tout cela. Il voulait les laisser enfouis, très profond. Tous ces souvenirs. De mauvais souvenirs.

Une forte appréhension monta en son sein. Et il allait devoir y faire face dans quelques secondes. Dieu sait combien il haïssait ses géniteurs. Il balança négligemment son sac de cours dans un coin du hall avant de prendre une grande inspiration. Il calma brièvement ses nerfs avant de s'accorder encore un instant. Toujours bien caché sous son masque d'hypocrisie, il arbora un petit sourire en pénétrant dans la grande pièce commune.

- Te voilà enfin ! s'exclama sa mère. Oh, cette horrible teinture te précède toujours, apparemment.

Il serra les dents. La soirée n'allait pas être une partie de plaisir.

- Pour une fois que tu daigne te montrer lorsque on est là, dit son père en arquant un sourcil.

- J'ai été particulièrement occupé lors de vos dernières visites. Et, je n'étais pas au courant de celle-ci, siffla-t-il méchamment à sa sœur.

Elle lui fit un demi-sourire d'excuse avant de désigner sa robe du doigt. Elle détestait porter des robes, et tout autres vêtements qui laissait passer l'air entre ses jolies jambes et la faisait sentir nue, disait-elle. Le vert prit un rictus moqueur tout en balayant d'un revers de main les excuses muettes que lui envoyait la jeune fille. Ses parents redemandèrent presque aussitôt son l'attention.

- Alors, ses études ?

- Je me débrouille bien, soupira-t-il.

- Seulement « bien » ? repris sa mère. Tu sais dans la famille, on surpasse toujours largement ce que nous demande la société, c'est d'ailleurs grâce à cela que tu peux vivre convenablement.

- Luxueusement, lâcha la deuxième de la fratrie en se raclant la gorge.

- Tu as réfléchi à quelle école postuler après la fac ? Tu dois savoir vers où t'orienter maintenant n'est-ce pas ?

- Pas vraiment pour être honnête mais je-

- Toujours aussi incapable, dit son père avec un sourire pincé. Shouko ?

- J'ai déjà envoyé ma candidature pour science-po, dès la fin du lycée je vais être dans la fâcheuse obligation de quitter ma chère maison familiale. Ne croyez pas que cela me réjouis. Je nourris une folle attirance pour les interrogatoires et les ragots aristocratiques. Il serait totalement mon genre de simplement-

- Tais-toi.

Elle ne répondit pas, consciente de son impertinence. Bordel. Comment ne pas maudire cette famille.

- Suguru, tu es toujours avec cette charmante demoiselle ? tenta sa mère visiblement pour détendre une atmosphère morte depuis longtemps.

- Non, je crains que cela ne fasse déjà deux ans que je vous l'ai dit mais vous aviez l'air d'y porter assez peu d'importance.

- Depuis quand êtes vous tous deux aussi présomptueux, siffla son père ? Vous laisser seul n'aura pas arrangé la situation, j'en suis certain. Dois-je engager de nouveau une nourrice, histoire de vous éduquer comme il se doit ?