Chapitre 5

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En passant, vous l'écrivez « Akashi » ou « Akaashi » ?

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Quelques murmures suivirent l'arrivée de Kuro dans l'amphithéâtre. Cette histoire se tasserait, comme toutes les autres cependant il ne put s'empêcher de suffoquer sous cette atmosphère étouffante. Il avait passé toutes les vacances à réfléchir jour et nuit. Il se remettait, lentement mais surement.

Certaines peurs avaient fait leur apparition chez lui et les cauchemars, qui avant ça lui étaient inconnus, étaient devenus habituels.

L'achat de sauce soja à l'épicerie du coin avait été sa seule sortie, il avait failli y croiser Daishou et avait après ça, le brun avait jugé trop dangereux de sortir à nouveau. Ils vivaient dans une cité étudiante, tous leurs logements étaient relativement proches mais, tout de même, il était, du point de vue de Kuro, une malédiction divine de croiser l'autre imbécile près de chez lui. Il ne savait pas du tout où il habitait la vipère, étant donné qu'ils étaient loin d'être amis avant ça. Cependant, lorsque le vert avait sympathisé avec Oikawa et Kageyama, Akaashi, puis carrément toute la bande, il avait été obligé d'accepter sa présence. Chose qu'il commençait même à apprécier. Kuro chassa ses pensées d'un revers de la main. Depuis quand était-il capable de générer des idées aussi atrocement insensées ?

Pendant près de quatre semaines, il avait été extrêmement instable psychologiquement, la moindre chose pouvant le refaire tomber dans un puis sans fond. Il était pourtant fort, très fort, pour se relever après ça. Il avait séché une semaine de cours pour mettre ses larmes de côté et avait fini tout simplement vide. Ne se levant plus, ne parlant plus, ne pleurant plus, ne souriant plus et respirant presque à regret. Il avait finalement quitté sa lassitude à la suite d'une claque douloureuse mais efficace de Kenma. Il avait réussi à faire face à son anxiété et était retourné à l'université. Chose qu'il regrettait ce jour-là, autant que sa naissance.

Il passa une main dans ses cheveux et grimaça au toucher de ses immuables épis. Tentant de marcher le plus naturellement possible, sans au passage se prendre les pieds dans une marche, il s'assit nonchalamment à sa place habituelle et sortit ses notes. Il expira un grand coup lorsqu'il vit un Oikawa surexcité arriver vers lui. Le châtain posa son joli petit cul sur la place d'à côté et l'assaillit presque immédiatement de questions qui l'enfoncèrent encore un peu dans son mal-être.

- Alors ? Enfin décidé à revenir en cours ? Je peux me mettre ici ? Bien entendu, qui est-ce que ça pourrait déranger ? Je suis le putain de dieu de cette fac... T'as l'air mort. T'as envie de travailler et d'avoir un avenir ? Ou tu comptes rester en colloc' toute ta vie avec un dégénéré ?

- Oui, je vais bien, merci de demander, soupira Kuro.

Oikawa réalisa que son ami n'était vraiment pas d'humeur à rire ni quoi que ce soit d'autre. Remettant en question son accostage légendaire, il reprit après un petit silence.

- Tu sais... on est tous très inquiets pour toi...

- Génial, ironisa-t-il d'une voix doucement attristée, pourtant je ne me sens pas du tout immonde et humilié. J'ai jamais été aussi heureux. Je me demande même ce que peut bien signifier le mot suicide. D'ailleurs, tu savais que Bokuto cuisinait extrêmement bien ?

Son visage se crispa.

- Plus sérieusement, Oikawa. J'ai été violé. Vous inquiéter pour moi ne changera rien à la situation.

- Si tu penses que-

Il laissa sa phrase en suspens, se ravisa et repris sur un ton plus doux.

After party - KuroshouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant