Tu t'agitais comme un gypaète lymphatique. Tes membres douloureux hurlant leur haine du monde à chaque geste, à chaque instant. Le sang, de sa candeur ineffable coulait le long de tes tempes, contre ta peau écorchée. Et bientôt mélangé à la boue qui recouvrait le sol, tu ne pourrais plus ni avancer, ni te relever. Tu étais un homme, oui, mais ni ta force ni ta volonté ne pourrait te faire échapper au suaire. Tu étais bloqué, coincé, la dernière chose que tu sentirais serait l'odeur du métal ensanglanté, et tes lèvres ouvertes te rappelleraient ce goût jusqu'à ce que tes poumons ne crachent leur dernier souffle.
Mais après tout, n'était-ce pas ce que tu voulais ? Mourir. Abandonner ce monde, le délester de toi, le punir en le privant de ta vigueur. Tu demeurerais cependant ce sempiternelle aulne, adulé, héroïque, stoïque. Mais de ta vie n'auras-tu pas loupé le plus important : l'oaristys, la fraternité ou tout simplement, le simple fait de vivre pour toi-même.
Ce sang qui coule, es-tu sûr qu'il soit tien ? N'appartient-t-il pas aux masses, aux autres soldats, à tes supérieurs. Peux-tu encore affirmer que quelque chose soit tien sans qu'il ne soit la propriété de l'autre. Même ton corps ne semble plus t'appartenir, pas plus que tes pensées envahies par les morts.
On dit que le sommeil ressemble à la mort, mais parviens-tu encore à dormir ? Le repos veut-il encore de toi ou essaie-tu de l'attraper chaque soir ? Les fantômes te hantent, ils essaient de t'entraîner vers eux en t'épuisant à petit feu. Alors bientôt tu sombreras, acceptant cette invitation funeste, ce dernier cadeau que la vie pouvait te faire : te laisser partir en héro. Ton corps embourbé par la nature introuvable, tu n'aurais pas de sépulture mais peu importe. Après tout, il n'y avait personne pour te pleurer, personne pour se remémorer ni ton visage, ni ta voix.
Qu'étais-tu de plus qu'un soldat tombé au front ? À qui manqueras-tu si tu n'as personne. Personne ne se souviendrait ni de ton identité, ni de ton nom. Peut-être-moi si je survie, si je ne succombe pas à mon tour, peut-être pourrais-je entretenir ton souvenir. Livaï, je me souviendrai de toi pour les autres, pour t'inscrire quelque part dans ce monde. Tu continueras à exister comme ce héro invisible. Comme cet être fort qui nous protège, même si ton corps est sous terre. Même si tu n'es plus là. Même si tu es avec eux, là-bas.
***
Note de fin
Ouais. Non. Je sais pas. Je suis dubitative. Finalement c'est pas terrible même si je pense que ça trouvera son public. J'ai essayé d'imaginer la mort de Livaï, et en même temps quelqu'un qui essaie de se souvenir du héros qu'il a été. Je tiens à préciser que je suis plus du tout à jour dans ce qu'il se passe dans le manga, donc tout rapprochement avec celui-ci est complètement inutile, allez pas vous souler à chercher une signification particulière lol
Bon, c'est tout pour moi. Me tuez-pas, je vais essayer d'écrire plus même si j'ai plus de vie.
Aller, bisous, à plus bande de fangirls !