J'étais là. Mon corps immobile, dos au sien. Et même sans me retourner, je savais qu'il était là. Lui. Ma respiration caressait l'air tel un océan sonore, une cascade de son dont il se délectait. Ma salive longea ma cavité avec langueur alors que je sentais sa joue caresser mon épaule dénudée. Il l'entendait, mon cœur battant. Personne n'aurait pu l'ignorer.
La pression avec laquelle le sang traversait ma jugulaire s'intensifiait au fur et à mesure que son souffle bouillant tachait ma peau. Ses mains sur mes hanches, ses lèvres légèrement humides prirent possession de mon cou, torturant chaque parcelle de mon être et les soumettant à sa personne. Ma tête basculait, trahissant l'envie qui m'habitait, j'étais l'ôte de ses pulsions. Ce soir, j'atteindrai une fois de plus la pamoison.
Les maladives senteurs qui s'évadaient de son être embaumaient le mien, et bientôt déjà, je perdrai pieds entre ses bras. Ses baisers telle une caresse, effleuraient ma peau et mon âme. Alors je me retournais pour faire face à ses orbes. Elles étaient claires en cette soirée et pourtant déchirées. Il aurait une fois de plus besoin de moi pour tout oublier.
Oublier sa vie, sa survie, oublier sa condition et ses obligations. Mes poils se dressèrent lorsque ses lèvres effleurèrent les miennes, d'un trouble encore inconnu. À son touché, je savais déjà mes pupilles plus dilatées, plus enclin à le voir lui, et uniquement lui.
Ses doigts filaient sous mes vêtements, lorsque vêtement il y avait. Et déjà sa langue balançait la mienne dans une balade qui m'était familière. Ses longues mèches noires, tout de jais peintes, prenaient place le long de mon visage pendant que ma mâchoire malmenée, recevait tout l'amour qu'il était possible de donner.
Mon corps glissa contre ce bois si tendre, porté par ses mains abimées. Je ne disais rien. Mais j'attendais avec toute la ferveur de ce monde de pouvoir sentir une fois de plus l'extase qui m'emporterait. La dilection de ressentir son corps contre moi, en moi. Et son souffle court porté sur mon visage dont les traits seraient tirés par le plus exquis des supplices.
Tandis que sa chevelure fuligineuse se délectait de ma poitrine, mes mains, avec ménagement, longeaient avec détresse, les contours de ses blessures. Ses belles cicatrices, ses tourments intérieurs.
À peine l'ai-je sentie en moi, que je pu sentir l'ampleur de l'inassouvi. Ses envies primaires, presque trop sauvages. Et déjà la langueur de ses coups me faisait oublier l'interdis. J'étais corrompu par son corps, par ses baisers et ses caresses. Par ses mots si doux, ses paroles si délicates, ses non-dits. Cette expression lubrique sur son visage séraphin avait figée mon âme en lui.
L'éphémère de cet instant me laissait cet arrière-gout putride, presque posthume. Alors mes ongles se plantaient dans sa chair lors de mon dernier soupire. Et déjà mon cœur ulcéré en voulait plus pour calmer ses maux, ses plaies ouvertes par les morts. Il était tel mon dictame après la guerre. Il me laissait oublier contre son âme, oublier avec lui.
Je serai ton opale si tu acceptais d'être ma népenthès. Livaï, si tu veux bien de moi encore une nuit.
Note de l'auteur
J'ai écrit ce texte vite fait car je m'ennuyais, je savais pas trop où le poster, puis j'ai retrouvé ce très très vieux recueil que j'avais commencé à mes débuts sur Wattpad !
J'attends vos avis car même moi je sais pas quoi en penser. Ce texte c'est un mystère pour moi. Je sais pas si c'est un xReader ou autre chose, je sais juste qu'il y a Livaï qui se trimbale à l'intérieur !
Voilà, voilà... Je vous retrouve dans les commentaires pour les plus motivées !