𝐞𝐫𝐥𝐞𝐛𝐧𝐢𝐬𝐬𝐞 │The experiences, positive or negative, that we feel most deeply, and through which we truly live ; not mere experiences, but Experiences.
Tu étais là. Si près et pourtant si loin. Si loin de tout, de tous. Le calme apparent que dissimulait tes traits tendus, je le connaissais. Tu nous mentais, tu me mentais. Et je détestais te savoir dans cette tourmente. Elle nous arrachait les boyaux, accaparait nos nuits perdues.
Parle-moi.
J'aimerais arracher ses mots d'entre tes lèvres, cette souffrance de ton corps, la culpabilité de ton être. Tes orbes, je les voyais, si ternes, si mornes et éteintes. Pourtant l'acrimonie t'emportait, te tordait, te déchirait. Ses mèches fangeuses avaient beau cacher ton visage, elle ne te camouflait pas. Ni toi, ni ta tristesse.
Hurle.
Laisse s'en aller tout ce qui ne va pas. Tous tes maux, ta douleur. Si seulement, si je pouvais ne serait-ce qu'un peu te soulager. Avaler ta douleur, n'en faire rien. Mais toi, tu voulais juste disparaitre.
Tu sais, tes poings serrés, ils te trahissaient, eux-aussi. Ne regarde pas ce reflet de toi dans le miroir, ton âme n'y est pas. Tu es vide. La volupté que tu chérissais est partie maintenant. Tu ne la retrouveras pas.
Ce sentiment profond, la déchéance de l'être, elle se perd dans la foule de tes pensées. N'y fais pas attention. Elle n'est là que pour t'entraîner avec elle vers le bas. Elles en étaient la preuve, ces cernes sous tes yeux, et elles ne devraient pas exister.
Je suis là. J'avançais vers toi. Toi qui étais si seule. Si hagard de toute vie. Voudrais-tu de moi, ne serait-ce qu'un instant. Ce moment. Je pourrais t'y arracher, t'abandonner à un autre monde, te délivrer de ton ivresse.
Ton corps lasses s'échouait contre ma poitrine. Celui d'un soldat vaincu. Ton souffle s'échappa, heurtant ma peau. Je te sentais vivant et mort. Tu devais rester avec moi. Mais tu avais capitulé, abandonné ton âme près de la mienne.
Ta force, t'avait-elle abandonnée ? Tes envies et tes rêves, qu'en était-il ? Je ne te voyais plus même en fixant tes orbes au plus profond de moi. Mais à jamais je serais là. Pour toi.
Regarde-moi. Regarde-moi, Livaï. Tu n'es plus seul.
Et tu ne le sera plus jamais car la mort serait toujours à côté de toi. Je serais toujours à côté de toi.
Note de l'auteur
Oui, le dernier "regarde-moi", c'était littéralement un "regarde la mort en face"! Aller, je vous retrouve dans les commentaires ! Me tuez pas tout de suite !
Hésitez pas à me donner votre avis, j'en ai vraiment besoin pour avancer et m'améliorer !
Aller, je vous retrouve dans de prochaines aventures chères lectrices !