Chapitre 11

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Le tribunal était bondé, l'atmosphère électrique, emplie d'une tension palpable. Les juges, vêtus de robes noires, prenaient place sur l'estrade, leurs visages graves trahissant la gravité de la situation. Olivia se tenait en retrait, se sentant invisible parmi la foule qui se pressait pour assister au procès. Elle avait du mal à croire que tout cela se déroulait réellement.

Les aristocrates, capturés lors de la révolte, étaient alignés devant la cour. Leur arrogance habituelle avait disparu, remplacée par la peur et l'angoisse. Les murmures du peuple se mêlaient aux accusations portées par les juges. Olivia observa leurs visages, découvrant une haine qu'elle n'avait jamais vue auparavant. Chaque cri, chaque huer résonnait comme un coup de tonnerre dans son cœur. Elle se demanda si c'était vraiment cela, la justice.

Alors que le procès débutait, les juges prononcèrent les charges, évoquant des actes de trahison et de violence. Olivia détourna le regard, le souffle court. Elle avait toujours cru en la justice, mais en ce moment, la rancœur du peuple la terrifiait. Elle pouvait sentir le désespoir s'élever dans la pièce, une vague d'émotions qui menaçait de la submerger.

Lorsque le roi fut enfin amené devant le tribunal, un frisson parcourut la foule. Les cris de colère résonnèrent dans la salle, des voix s'élevant en un chœur de haine : « À mort ! À mort ! » La peur se transforma en fureur, et Olivia sentit son cœur se serrer. Elle se tenait là, paralysée, ses jambes tremblant sous le poids de cette haine collective.

Elle observa le roi, son visage marqué par l'angoisse, et une part d'elle-même eut du mal à ressentir de la compassion. Après tout, il avait été responsable de tant de souffrances. Mais en même temps, elle avait toujours été élevée à respecter la royauté, à croire en une hiérarchie qui semblait maintenant si brisée. La pensée que le peuple puisse demander sa tête l'effraya, comme si la fureur du tribunal pouvait s'abattre sur elle à tout moment.

« Que va-t-on faire de lui ? » murmura-t-elle, presque pour elle-même, mais cela laissait échapper une question qui l'angoissait. Elle avait peur que les cris de la foule ne s'en prennent pas seulement au roi, mais aussi à tous ceux qui, comme elle, avaient fait partie de ce monde aristocratique. Son esprit se mit à tourner en rond, une spirale de désespoir, alors qu'elle se tenait là, figée dans un silence stoïque, incapable de bouger, de crier, de défendre celui qui avait été son oncle.

Le procès se poursuivait, et les juges écoutaient les témoignages des rebelles qui avaient souffert sous le règne du roi. Les histoires de douleur et de perte résonnaient dans l'air, et chaque mot était un coup de poignard dans le cœur d'Olivia. Elle ferma les yeux un instant, essayant de chasser les images de colère qui l'entouraient, mais la haine continuait de bourdonner autour d'elle.

« Que va-t-il advenir de nous ? » pensa-t-elle, le regard perdu dans le vide. Les cris du peuple résonnaient dans son esprit, et elle savait qu'elle devait trouver une manière d'intervenir, de ramener une once d'humanité dans cette tempête de rage. Mais comment pouvait-elle le faire quand elle-même était paralysée par la peur ?

Son cœur battait la chamade, et elle se sentit de plus en plus isolée au milieu de cette tempête. Elle savait qu'il fallait qu'elle agisse, mais l'angoisse la clouait sur place. La sentence de son oncle pourrait être la première d'une série de décisions qui décideraient du sort de leur royaume.

Alors qu'Olivia se tenait là, perdue dans ses pensées, une voix émergea soudain de la foule. « Regardez ! C'est la princesse ! » L'intonation était pleine de mépris, et tous les regards se tournèrent vers elle, comme si une lumière s'était braquée sur son visage. Son cœur s'arrêta un instant alors qu'elle réalisait que la reconnaissance s'était propagée comme une traînée de poudre.

La princesse pirateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant