Chapitre 46

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 Il faut des bras d'acier pour ramer jusqu'à la line-up de Mavericks

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Il faut des bras d'acier pour ramer jusqu'à la line-up de Mavericks. Trois bons quart d'heures sont nécessaires pour la rejoindre à cause du courant. Je remercie Jeff de m'avoir fait ramer pendant des heures pour me préparer. Non seulement ça m'a aidé pour le physique, mais aussi pour le moral. Cette distance ne me fait plus si peur. Je suis bien trop obnubilée par l'eau froide pour penser à autre chose, de toute façon. Ma combinaison en néoprène est prévue pour ça, mais j'ai tout de même froid.

À la line-up, je retrouve une bonne cinquantaine de surfeurs. Tous à l'affût des vagues, de celle qui nous vaudra la couverture du Surfer Magazine. Ça ne m'importe pas vraiment, je veux simplement surfer ici.

Je ferme les yeux, sentant l'oscillement de l'eau sous ma planche avec la plus grande des concentrations.

Lorsque je sens une vague sur le point de se former, mes paupières s'ouvrent aussitôt et j'évite de m'attarder sur les personnes m'entourant qui se préparent à prendre la même vague. La poussée est si forte que l'on devine que la vague sera assez grande pour satisfaire n'importe lequel d'entre nous, pourtant certains restent sagement allongés sur leurs planches.

Je me lève, et me retrouve avec d'autres surfeurs sur la même vague. Les priorités semblent ne pas s'appliquer, c'est à celui qui tiendra le plus longtemps. Dommage pour eux, seule une chute me fera quitter la vague.

Tout naturellement, j'effectue un bottom-turn, avant de parcourir la vague de bas en haut pour effectuer un virage sur la lèvre de celle-ci. Mon roller effectué sans être tombé, alors que la vague doit bien faire près de six mètres, je trouve le courage nécessaire pour effectuer un floater. Le réaliser sur cette vague, à Mavericks, est aussi excitant qu'apeurant.

Je tente de penser à autre chose qu'aux rochers et aux requins qui m'attendent si je tombe, malheureusement, la chute est inévitable et je me retrouve sous l'eau.

Ne panique pas.

J'aperçois ma planche au-dessus de moi, et la rejoins aussi vite que possible sans détacher mes yeux d'elle. Les fonds marins me font bien trop peur, et une vague pourrait me tomber dessus à tout moment.

Je m'installe sur ma planche, prenant à peine le temps de prendre une profonde inspiration avant de ramer jusqu'à la line-up.

Je n'attends pas longtemps la deuxième vague, et me lève avec plus d'énergie que lors de la précédente. Si elle est bonne, je vais pouvoir réaliser les quelques figures que je prévois depuis des semaines.

Après un floater, j'arrive à enchaîner un aerial simple. C'est toujours mieux que de tenter une figure plus difficile et risquer de tomber. En tout cas, ça me suffit pour sourire, surtout que je me réceptionne parfaitement, ce qui me permet de réaliser un off the lip puis de finir par un autre floater.

Nos Imparfaits - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant