obscure clarté

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Le ciel est bleu, la plage ensoleillée, nous sommes seuls, face à cette eau translucide. Les larmes roulent le long de mes joues sans que je ne puisse les retenir, je recouvre mon visage de mes mains. Draco s'approche de moi et me prend doucement dans ses bras.

- Ne te cache pas, regarde....

Lentement, je découvre mon visage et, toujours aussi émue je me laisse profiter de la vue.

- Enleves tes chaussures.
J'hoquette,
- Attends, quoi ?
- Tu verras. Ça risque rien. dit il avec un sourire.

J'obéis et délace mes chaussures. Draco fait de même et nous sommes bientôt pieds nus dans le sable chaud. La sensation est étrange mais très agréable. Je laisse mes orteils s'enfoncer dans le sable et j'y prend bientôt goût.

- Déshabille toi. dit Draco.
- Quoi ? Non !
- On va allez se baigner.
-Draco, je... je sais pas nager....
- Hey, relax tu es avec moi.
- Mais je sais pas..
- T'inquiète pas.

On retire donc nos vêtements gardant uniquement nos sous vêtements sur nous et nous nous dirigeons vers cette eau transparente. Consciente que ma vie ne dépend plus que de lui, je le laisse m'entraîner à sa suite. Ma main dans la sienne. Draco entre en premier. Je m'arrête au bord, soudainement, cette étendue d'eau ne me rassure plus du tout, Draco ou pas. Il comprend vite, il me prend doucement la main et me fait entrer  dans l'eau. Je progresse lentement vers lui, une fois le niveau d'eau arrivé à ma taille, il me porte, j'en roule mes jambes autour de son torse, sous l'eau, et entoure son cou de mes bras.

- Je t'en supplie ne me lâche pas...
- On n'ira pas plus loin.

Il dépose un baiser sur ma joue ce qui me fait sourire. Nous sommes exactement à la bonne heure. Le ciel est clair, dégagé, orangé.

- À l'heure du coucher de soleil. murmure t'il.

Je resserre ma prise autour de lui, et lève les yeux vers le ciel. Ce ciel, si beau, qu'il m'en donne le tournis. . Quelques mois avant je m'imaginais déjà y monter, quitter ce monde pour en découvrir un autre. Mais aujourd'hui, une lueur s'est allumée. Une lueur d'espoir, car, tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. Alors je me raccroche à la moindre bonne nouvelle, au moindre sourire, au moindre instant me rapprochant un peu plus de la guérison. J'y crois. Sincèrement, j'ai repris goût aux matins, ma tête à enfin émerger de cette eau trouble qui me noyait. J'ai compris que nous n'avons qu'une seule vie et, qu'elle peut passer tellement vite, se couper tellement brutalement qu'il faut en profiter au maximum. Nous vivons tous dans l'attente de la mort. Envisageriez-vous vivre, si vous aviez une durée de vie illimitée ? Si vous étiez immortels ? Nous vivons peut être pour faire passer le temps. Au fond, peut être n'est elle qu'un divertissement attendant ce moment fatidique. Nous sommes tous nés dans l'attente de mourir, que nos cœurs cesse de battre. Même si vu comme ça, cela peut paraître légèrement mordide, je me suis longtemps posée ce genre de questions. La mort ne me fait plus aussi peur. Au final, nous mourrons tous un jour. Tous, sans exceptions...

3 ans plus tard.

Je suis assise à la fenêtre de mon appartement. Une tasse de thé  fumante à la main. La pluie bat contre les carreaux, le ciel est chargé de nuages. J'attends l'arrivée du médecin. Je ne présente presque plus aucun des symptômes que j'ai connus 3 ans auparavant.
Durant ma septième année je ne suis pas retournée à Poudlard. Peut être aurais je dû.. Le monde magique a basculé le temps d'une soirée. Et je n'ai pas milité pour le bien.
Voldemort est tombé. Comme énormément d'autres personnes ayant combattus les forces du mal. Et je n'ai pas été là. J'ai sûrement pour ma part passée une nuit horrible, assise dans mon lit à calmer mon angoisse grandissante. Mais pour eux.. Pour tous ces gens ayant perdus la vie, ayant perdu un proche. Je me sens tellement vulnerable, honteuse de ne pas avoir été là. 
Avec qui aurais je combattu ?
Lors de ces dernières années j'ai beaucoup étudié la question, pour me rendre compte qu'au final, je me serait battue avec mon école, je ne me serais pas associer à ses gens, si je n'en n'avait pas été contrainte. A l'heure d'aujourd'hui mon père et mon frère sont en train de pourrir dans une cellule d'Askaban. S'ils ne sont pas déjà morts. Ma mère et moi n'avons pas été jugées. Nous avons êtes considérés comme victimes. Je suis dorénavant libre. Je me suis installée dans un appartement luxueux de Londres. J'ai réussit mes ASPIC haut la main et je travaille à présent au ministère de la magie. Je suis indépendante. Ma mère paie uniquement les frais de Santé, le médecin et mon traitement.

Ma sonnette résonne dans l'appartement, je sursaute manquant de peu de me brûler avec la boisson. Je pose la tasse et ouvre la porte.

Le médecin, le même qui me suit depuis ma première crise me salue et entre. Je m'assois sur le canapé, il m'osculte. Me pose quelques questions, me demande de respirer, plus ou moins fort... Après disons une demie heure il griffonne quelques notes sur son bloc.

- Je suis, je te l'avoue assez bluffé... Les résultats, du suivis que nous avions entreprenu est tout simplement, et inexplicablement incroyable...
-Comment ça ?
- Hayden, tu es guérie.
- Pardon ?!
- Le traitement a été efficace, tu t'es battue, ton corps a répliqué. Je n' ai jamais vu ça, Hayden c'est incroyable ! C'est inexpliquablement époustouflant ! Tout ceci est terminé.... C'est derrière toi à présent.

Je me relève d'un bond.

- Vous êtes sérieux ?
- Très sérieux.
- C'est...incroyable...
Je me jete dans ses bras.
- Merci, merci pour tout !
- Allons allons... J'ai fait mon travail...

Après le départ du médecin, je m'assois, sonnée sur le canapé. Mon dieu... tout ceci est derrière moi. Je suis guérie ! Guérie !
Je m'enferme dans mon bureau jusqu'à tard pour rédiger plusieurs lettres: à ma mère, Draco, Ashley et Narcissa... Mes lettres envoyées. Je me prépare à manger. La météo de dehors, est fade et grisâtre. Mais l'ambiance qui s'installe en moi n'a rien de triste. Je suis incapable de contenir ma joie et mon excitation, je lance un vinyle et me trémousse en remuant les pâtes. Je peux maintenant envisager de construire un foyer, une famille... Vieillir... Mais comment pourrais je me concentrer sur tout ces mots alors que, je viens sûrement de vivre une sorte de rêve éveillé ?

Vers 23 heures, on sonne à la porte. Je m'empresse d'aller ouvrir. Accueillant le visage rayonnant de Draco. Je n'ai pas le temps de prononcer le moindre mot qu'il se jete sur moi, et m'attire contre lui en claquant la porte.

- Hayden ! Tu es guérie !
- Ouii je suis guérie ! Tu te rends compte ? Je suis guérie ! Je suis guérie putain !
Il se recule d'un pas pour me regarder, un sourire en coin.
- Alors, c'est bon, on peut s'installer ensemble ?
- Draco !
- Hayden ! dit il en m'imitant, prenant un air faussement offusqué.
- T'es pas croyable. Sérieux.
- Alors ?
- Oui, oui, bien sur que oui. Mais quelle folie....
- Par merlin, j'adore cette chanson!

Il m'attire à nouveau contre lui, je l'embrasse avec passion. Et il m'entraîne dans une valse. On balance nos corps au rythme de la musique. Enfin. Enfin je retrouve ses sensations. Ses baisers, pour la première fois depuis longtemps, n'ont pas un arrière goût d'amertume. Je suis heureuse. Il l'est. A cet instant je ne suis capable de penser qu'à une seule et unique chose, lui. Je veux vivre avec lui, me marier avec lui, avoir des enfants avec lui, vieillir et mourir avec lui. C'est lui. Uniquement. Depuis toujours. Je l'ai su dès lors notre première rencontre. Au fond de moi, j'ai toujours su que le beau garçon, blond aux yeux gris métalliques, hautain et excentrique ne me laisserais pas de marbre éternellement. Je l'ai vu grandir, au fur et à mesure son physique avantageux, de plus en plus mis en valeur, et son caractère toujours plus insupportable... mais au final.. tout cela pour dire que, après tout ce qu'on a traversé, il n'est pas trop tôt pour nous installer ensemble, au contraire.

Il s'assoit sur mon canapé en soupirant.
- Putain..

Je le rejoins, deux tasses de thé à la main. Je m'installe contre lui en souriant.

Notre nouvelle vie viens tout juste de commencer. Que ma renaissance, commence.