𝕆𝕟𝕖 𝕊𝕙𝕠𝕥𝕤 || Sherlock BBC

Obsession

Point de vue extérieur :

Sherlock tirait à intervalle régulier sur le mur de son appartement en soupirant, lançant un regard froid au smiley jaune au sourire éternelle.

- Tu veux ma photo ?

Le génie se releva en titubant, la voix rauque, étant en peignoir et pyjama blanc depuis des jours désormais. Aucune affaire n'était intéressante depuis des mois et même si une sortait du lot de temps en temps, il la résolvait en quelques minutes à peine.

Son cerveau était en manque. En manque d'adrénaline, d'action, de déduction et de mystère à résoudre.

Il ne pouvait même plus se rabattre sur John vu que celui-ci vivait tranquillement sa petite vie de père auprès de sa femme Mary et sa fille Rosie, il venait toutefois le voir quelques fois.

Mais tout restait fade aux yeux du détective consultant, rien ne lui donnait envie, il passait ses journées à prendre différentes drogues pour espérer occuper son esprit. Néanmoins, aucune substance ne parvenait à l'aider bien longtemps, les effets s'estompaient de plus en plus vite.

Dans les vapes, le brun décida de prendre une douche puis de s'habiller rapidement avec les premiers habits qu'il trouvait, se fichant pas mal de son état.

Il se dirigea vers la porte, enfila son manteau puis son écharpe et sorti, sans réellement savoir où aller.

Ses pieds le guidèrent peu à peu vers le parc du centre-ville et durant tout ce temps, Holmes pensa à la seule chose qui pouvait encore faire fonctionner ses neurones et lui procurer une source d'intérêt.

Sa Némésis. Moriarty.

Elle seule était capable de lui donner du fil à retordre, de le tracasser au point de ne plus dormir, de réfléchir sans relâche à un moyen de la retrouver.

Oh comme il voulait être confronter à elle, l'entendre lui conter son plan d'une voix suave, lire dans ses yeux brûlants l'amusement de la situation.

Jim seul était en mesure de le hanter chaque instant, inlassablement, il était partout. Dans son palais mental, dans ses rêves comme dans la réalité où Sherlock cherchais encore et encore un moyen de l'arrêter.

Pourtant, le Napoléon du crime était la seule personne encore en liberté que Holmes n'avait pas su mettre hors d'état de nuire.

Le détective cependant, appréciait ce petit jeu. Il adorait même la tournure des événements. Sherlock contre Moriarty, deux fous consultants qui s'opposent et s'attirent tels des aimants, des oxymores pas si différents qui se livrent des duels incessants afin de prouver à l'autre qui a raison.

En soi, tout cela était puéril.

Mais ce qui intéressait le plus Sherlock était Jim, sa personne, son intelligence, son acharnement et l'envoûtement qu'il lui prodiguait. Il ne voyait pas d'autre terme plus qualificatif.

Le bouclé s'assit sur un banc, perturbé par ses propres propos mais en a profité pour effectuer quelques déductions sur son environnement, notamment tous les passants qu'il a croisé. Il tentait désormais de remettre le flot d'information en ordre : "un amant, des fils tueurs à gages, une banque bientôt cambriolée, des professeurs corrompus, une psychologue au bord du suicide..."

Si insignifiant. Si normal. Si... Humain.

Il continua de se remémorer le tout jusqu'à ce qu'une observation primordiale le coupe dans toute pensée.

Sherlock : Vous pouvez venir à côté de moi, un espion est plus efficace proche de sa cible non ?

Sans réponse, le brun continua sa réplique.