Le souffle du loup

Chapitre 5 : Alanna

En arrivant à la maison, je trouvais maman dans la cuisine. Je l'embrassait puis Saura entra :
- Votre majesté, dit-elle avec un regard amusé.
Saura laissa échapper un grognement, elle n'aimait pas quand on l'appelait par son titre.
- Aena, je t'ai déjà demander de ne pas m'appeler comme ça, répondis Saura
J'éclatais de rire, Saura faisait presque parti de la famille : en plus d'être ma
meilleure amie, c'était aussi ma sœur de sang, on avait jurer de se protéger
mutuellement en échangeant notre sang. Incapable de se retenir davantage, ma mère éclata de rire. Saura se renfrogna :
- C'est pas drôle, grogna-t-elle pour la forme
Puis, incapable de se retenir d'avantage elle aussi, elle se mit à rire avec nous.
Cléo débarqua dans la cuisine en nous jetant un regard étonné puis il vit Saura. Et oui, mon frère avait le béguin pour notre belle princesse depuis que nous étions tous petits, il
n'a jamais osé lui dire pour deux raisons : la première, il avait peur de perdre son amitié et la deuxième, une grande partie de la meute prévoyait de prendre Saura comme femelle, mon pauvre Cléo n'avait donc pas envie de défier tous les mâles de la meute tout se suite.
Il attendit que nous nous soyons calmées pour nous saluer :
- Salut Al', salut Saura
- Salut mon chou, répondis Saura avec un clin d'œil.
C'était comme un jeu entre eux, ils se cherchaient à chaque fois qu'ils se voyaient.
- J'ai bien envie d'aller courir, pas vous ? Dis-je
- Bonne idée ! S'écrièrent-ils ensembles
- C'est parti alors !
- J'ai préparé du lapin pour ce midi alors ne revenez pas trop tard ! Dit maman
- Ça marche ! Répondis-je en courant dans ma chambre pour me déshabiller, étant plus jeune, j'étais très pudique mais quand on fait partit d'une meute et que tous les autres se déplacent nus, eh bien on fait pareil, car c'est bien plus simple quand on
veut se transformer dans l'urgence sans risquer de faire exploser nos vêtements.

Saura et Cléo m'attendaient déjà dehors, sous leur forme de loup. Ils étaient tous les deux magnifiques : avec son pelage noir et ses yeux doré, Cléo dégageait une force incroyable, il était en plus incroyablement grand même pour un Loup-garou. Je suis sure qu'il pourrait bientôt prétendre au rôle d'alpha. Saura quant à elle était une louve au pelage brun avec de jolis reflets dorés, et ses magnifiques yeux bleus.
Malgré cela, il valait mieux ne pas la sous-estimer : elle est était une des meilleures combattantes de la meute et le sang d'alpha qui coulait dans ses veines lui conférait une puissance hors-norme.

Je transmutais à mon tour, sous le regard admiratif de ma mère : elle avait toujours trouvé ma forme de louve magnifique. J'étais la seule de la meute à avoir une pelage noir avec des reflets bleus ainsi que des yeux dorés, ce qui énervait prodigieusement Alexia.
Je grognais à l'adresse de maman pour lui signifier que l'on partait.
- Soyez prudents !
Je grognais une seconde fois
- On est grands maman !
- Je sais ma fille, je sais, dit-elle en souriant
Les Loups-garou se comprennent sous leurs deux formes, la posture du corps, l'intonation de nos jappements ou de nos grognements suffisent pour que l'on puisse se faire comprendre de nos semblables.
Un jappement retenti, mes idiots préférés s'impatientaient. Je grognais puis parti en un éclair. Le rire de maman résonna derrière moi.

- Le premier arrivé en haut de la colline choisit le lapin qu'il veut pour ce midi ! Dis-je en les dépassant à fond
- Eh c'est de la triche, t'es partie avant nous ! Cria Saura
Je laissait échapper un jappement qui ressemblais à une rire puis accélérait le mouvement. J'adorai la sensation des mes pattes battants le sol à une cadence effrénée, le vent sur ma fourrure, les odeurs. Depuis que j'avais découvert ma forme de louve, ma vie était devenue plus palpitante, mais aussi plus simple : une simple
course poursuite avec Cléo et Saura me comblais plus que je ne l'aurai espéré.
Arrivée au sommet, je me retournai d'un bond pour attendre Cléo et Saura : je me couchais, le museau dans l'herbe, essayant de ma faire la plus petite possible (très difficile pour un loup de 200 kg), puis j'attendis. Sans grand étonnement, Cléo arriva
le premier, c'était un des meilleurs coureurs de la meute, il pouvait courir plusieurs heures sans s'arrêter et lorsqu'il était au maximum de sa vitesse, il pouvait atteindre 85 à 90 kilomètres par heure. Je lui sautais dessus pour le faire tomber puis on
commença à rouler dans l'herbe en se mordillant comme des enfants.
Saura arriva quelques secondes plus tard et se jeta sur nous pour jouer avec nous. Pour se venger de ma petite entourloupe, Cléo et Saura se liguèrent contre moi.