-Noonnn !!! Hurlais-je.
Gémissements. J'entendais ses gémissements. Les gémissements de mon chien. Les larmes montaient, ma gorge se nouait et je m'effondrais en sanglots. Je devais faire quelque chose, je pouvais faire quelque chose, il le fallait ! Je tendais une main tremblante et écorchée. Mais rien ne se produisit. Non, non, non. Ce n'était pas possible. Pas maintenant !! Les battements de mon cœur s'accéléraient. Ma respiration était de plus en plus saccadée. Je devais me calmer. Non, je dois me reprendre ! Je ne serai capable de rien dans cet état. Respire. J'inspirais une grande bouffée d'air.
La jeune conductrice sortit précipitamment. Elle ne devait pas avoir plus de 20 ans, elle était coiffée au cordeau, carré au épaule lisse, châtain. Elle semblait profondément désolée, paniquée...
-Je... je suis désolée. Je vais t'aider. Je...
-N'approchez pas !! Dis-je, hors de moi.
Elle s'arrêta et ouvrit la bouche mais se tut. Son regard se restait posé sur moi, les larmes au bord des yeux. Elle se mordait la lèvre inférieure. Culpabilité.
Je levais la main. Elle recula et rentra dans sa voiture. Mais cette fois-ci, je me vis bouger. Je me relevais et courais en arrière. La voiture repassa derrière moi et j'aperçus de nouveau mon chien, figé, puis il se ranima à nouveau et se rapprocha de moi. La laisse revint dans mes mains, ou plutôt dans les mains de... « mon double ». Je baissais la main et fus aspirée dans mon corps. Je tombais à genoux, haletante, choquée. Mon chien s'approcha de moi en me regardant, intrigué. Je l'attrapais et le serra dans mes bras, enfouissant ma tête dans ses poils. Les larmes coulaient le long de mes joues. Cette fois-ci, c'était des larmes de soulagement. J'entendis la voiture au loin et sans plus attendre, m'élançais dans une ruelle adjacente, entraînant mon chien derrière moi. Je tenais mon chien fermement. La voiture passa en trombes et j'attendis d'être sûre et certaine qu'elle se soit suffisamment éloignée pour reprendre ma balade.
Mes sens restaient en éveil, j'avais peur de ce qui pouvait se passer. Au moindre bruit, je sursautais. Mon chien, lui, ne semblait pas s'en inquiéter le moins du monde... Je regagnais rapidement ma maison. Mon père était rentré et il avait commencé à préparer le repas de ce soir. Je mettais la table, mes mains tremblaient toujours légèrement. On passa à table et je ne dis pas un mot concernant ce qui s'était produit et personne ne me posa de questions. Tant mieux. Je n'étais pas très fatiguée mais montait quand même dans ma chambre assez tôt...
J'attrapais le roman que j'avais commencé il y a une semaine déjà et continuais ma lecture là où je l'avais arrêtée. Je lus une heure durant puis éteignis la lumière pour essayer de m'endormir. Les souvenirs de la balade se ravivèrent et je n'avais désormais plus qu'une pensée :
« Que se serait-il passé si je n'avais pas eu mon pouvoir ? » Je n'osais pas l'imaginer...
Je parvins quand même à trouver le sommeil rapidement, la fatigue et le stress accumulés eurent raison de moi.
Les premiers rayons du soleil commençaient à percer lentement mes rideaux et je me réveillaient lentement avec la lumière du jour. Je me redressais et m'étirais. Je regardais l'heure affichée sur l'écran de mon téléphone : 8h47. Ma mère devait déjà être au travail. Je faisais défiler les publication, répondais aux messages que j'avais reçus puis l'éteignais avant de me lever pour descendre dans le salon. Mon frère finissait son petit déjeuner et mon père était sur le point de partir à son travail et rassemblait ses dernières affaires. Encore à moitié endormie, j'avalais quelques tartines et retournais dans ma chambre pour m'habiller. Je mettais un jean et un chemisier car la météo de la journée était plutôt douce. Je mettais mon cahier d'histoire-géographie dans mon sac, le manuel associé, ma trousse ainsi que quelques feuilles de brouillon. Une fois mes affaires prête je redescendais mettre la table et préparais à manger pour trois parce que mon père rentrerai pour manger.
Nous mangeâmes tous les trois. Je m'étais plutôt bien débrouillée pour le repas. On discuta un peu, et je me dépêchais de finir de manger pour pouvoir partir et arriver à l'heure.
Je récupérais mon sac et saluais mon père et mon frère avant de quitter la maison. Je me rendais à la bibliothèque à pied car elle se trouvait à moins de 10mn à pied. J'y parvenais et rentrais. J'avais un peu d'avance et j'en profitais pour regarder les nouveaux livres sur les présentoirs. Je gagnais rapidement la table la plus proche et y déposais mes affaires puis déverrouillais un ordinateur et m'y installais. J'ouvrais une page internet et insérais ma clé USB. Je n'attendis pas longtemps avant qu'Alexandre arrive. Il rentra dans la grande salle de la bibliothèque et, le reconnaissais, je lui fis signe.
-Salut ! Alexandre, c'est bien ça ? Demandais-je avec un sourire.
-Ne m'appelle pas comme ça ! S'énerva-t-il.
-D'accooord... Moi c'est Maëlys. Dis-je, mon sourire s'effaçant de mon visage. Viens, j'ai pris un ordinateur.
-Ok. Répondit-il plutôt froidement.
Il me suivit jusqu'au poste informatique et je lui demandais :
-Tu as une idée de pays ?
Il réfléchit quelques instants et dit :
-J'ai pensé à l'Espagne. C'est bien comme pays...
-Hum... oui pourquoi pas, acquiesçais-je en haussant les épaules.
Eh bien... il ne ressemblait pas à l'idée que je m'étais faite de lui... Je le laissais commencer les recherches sur internet et m'éloignais pour fouiller dans les manuels sur le pays.
Nous fîmes des recherches et avancèrent sur l'exposé pendant au moins 2 heures. Lorsque l'on estimait que l'on avais assez travaillé, nous enregistrâmes notre document sur ma clé USB et nous fixâmes un rendez-vous mardi pour continuer le travail à la bibliothèque encore une fois.
Je m'éclipsais plutôt rapidement pour mettre fin à ce rendez-vous... Je rentrais chez moi et la soirée passa vite. J'allais me coucher mais mis du temps à m'endormir. Je réfléchissais à demain... Je m'endormis avec une pensée en tête : J'irai à ce rendez-vous demain.
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La gardienne du temps
FantasyLe passé, le présent, le futur... c'est plutôt abstrait non ? C'était aussi ce que je pensais jusqu'à lors... mais... Mes parents m'ont toujours répété : « Tu ne peux pas changer le passé, alors vis le moment présent et forge ton futur sans oublier...