Chapitre 4

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Aujourd'hui est le plus beau jour de notre vie, car hier n'existe plus et demain ne se lèvera peut-être jamais.
Le passé nous étouffe dans les regrets et les remords, le futur nous berce d'illusions. Apprécions le soleil qui se lève, réjouissons-nous de le voir se coucher. Arrêtons de dire « il est trop tôt » ou « il est trop tard » ; le bonheur est là : il est l'instant présent.
Les premiers rayons du soleil commencent à percer l'opacité de mes rideaux. Le chant des oiseaux me tire doucement de mon sommeil. Je me redresse lentement et m'étire dans un bâillement bruyant. Je me levais et gagnais les escaliers. Je me rendis dans la cuisine, remplis la gamelle de Watson qui me fit la fête en guise de bonjour. Je pris mon petit déjeuner et fis le tour des notifications de mon téléphone. Clémence, qui avait les contacts de quasiment tout le monde, m'avait passé le numéro d'Alex et je décidais de lui envoyer un message.

 Clémence, qui avait les contacts de quasiment tout le monde, m'avait passé le numéro d'Alex et je décidais de lui envoyer un message

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J'appuyais sur la touche « envoyer » et reposais mon téléphone.
Mon petit déjeuner terminé, j'allais prendre une douche pour me réveiller. Mon frère se réveilla peu après, suivis par mes parents quelques minutes plus tard. Une fois douchée, je retournais dans ma chambre et me motivais pour commencer mes devoirs. Plus vite commencés, plus vite terminés. Mes questions de la veille restaient toujours sans réponse et je ne cessais d'y penser... La matinée était plutôt fraiche malgré le fait que je sois dans ma maison. Je me redescendais me préparer une tasse de thé et l'emmenait dans ma chambre. J'entamais les exercices de maths, c'étais plutôt facile pour moi. Je griffonnais frénétiquement  mes réponses.
Un bruit à l'extérieur fit aboyer mon chien. Je sursautais et donnais un coup de coude dans ma tasse. Elle vacilla et bascula par dessus mon bureau.
- Non !!!! Dis-je entre mes dents, tendant la main pour la récupérer.
Merde. Elle se fracassa  contre le sol et se brisa, renversant son contenu sur le sol. Puis le temps s'arrêta. Je vis la tasse se réparer et revenir sur mon bureau. J'étais bouche bée. Je ne savais pas comment c'était possible. Je... je suis capable de remonter le temps !!! Ce... non c'est impossible. Je ne comprenais plus rien, je restais là, seule, ma tasse sur la table. Je tentais de me replonger dans mes devoirs mais j'en fus incapable. De toute façon il allait bientôt être l'heure de déjeuner...
          Je descendis les escaliers et rejoignis mes parents et mon frère dans le salon. Je mis la table. Silencieusement. Je fus plutôt absente et distraite durant le repas. J'avais le regard dans le vide. Lorsque j'eus terminé, je sortis de table et partis me préparer pour notre sortie de l'après-midi. J'enfilais un jean et un pull confortable et attrapais un sac à main. Je pris le bus pour me rendre en ville et me dirigeais vers le café.
J'étais la première à arriver. Je prenais une table et sortais mon téléphone. Une notification s'afficha, je cliquais dessus et lu le message qui s'afficha sur mon écran.

 Une notification s'afficha, je cliquais dessus et lu le message qui s'afficha sur mon écran

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Je répondais rapidement et il accepta puis je verrouillais mon téléphone. Lucie arriva à ce moment-là.
- Salut !! Me salua-t-elle d'un signe de la main.
- Salut, comment tu vas ? Dis-je en lui faisant la bise.
- Ça va, ça va et toi ? Me répondit-elle.
- C'est... hum compliqué... dis-je hésitante.
Clémence arriva, coupant court à notre conversation. Nous la saluèrent, et réengageâmes la conversation mais toutes deux dévirent rapidement vers le sujet principal.
- Alors ? De quoi tu voulais nous parler ? Commença Lucie.
- Oui, je n'attends que ça depuis hier ! Renchérit Clémence.
Nous fûmes interrompues pas l'arrivée du serveur. Mon choix se portait sur un chocolat chaud, tandis que Clémence optait pour un verre d'eau pétillante et Lucie pour un verre de coca.
Je reprenais une fois qu'il fut assez éloigné.
- Je... ça va vous paraître bizarre et vous n'allez peut-être pas me croire mais je vous assure que c'est vrai... Je.....
J'hésitais de la manière dont j'allais l'annoncer sans que ça ne paraisse trop étrange, mais, dans tous les cas, cela serait bizarre. Hier tout était tellement flou que je n'avais même pas réfléchis à la manière sont j'allais l'aborder. Une nouvelle comme celle là, ce n'est pas commun. Je décidais de ne pas y aller par quatre chemins.
- Je crois que je suis capable de remonter le temps. Dis-je d'une traite
Devant leur air ahuri je rajoutais ;
- Je sais que ça parait fou et impossible mais c'est la vérité !
Elles me regardaient, bouche bée. C'est Clémence qui fut la première à se dire quelque chose.
- Que... quoi ? Attends vraiment ? C'est pas une blague hein ?! T'es sûre... enfin...
Elle cherchais ses mots. Je repris la parole pour l'empêcher de s'enfoncer davantage.
- Oui, j'ai attendu d'être à peu près sûre pour vraiment vous en parler.
Je leur racontai le cours d'hier et ce qui s'était passé avec la tasse ce matin.
- C'est... wahou. Je sais pas quoi dire. C'est incroyable. Dit Lucie.
Le serveur revint pour nous apporter notre commande.
- Comment tu pourrais nous le prouver ? Demanda Clémence, à voix basse, sceptique.
- Hum... C'est vrai... Je n'avais pas pensé à ça. Je réfléchis quelques instants puis repris.
- Je pourrais peut-être essayer de vous prédire les mots que vous allez dire. Allez-y. Écrivez n'importe quels mots. Je sortis de mon sac une feuille de papier et un stylo que je leur tendis.
Elles griffonnèrent quelques mots tour à tour et je récupérais le papier.
Je lus les mots « balade, vacances, ornithorynque, sport, chaton et réservation. »
Je les mémorisais quelques instants et reposais la feuille.
- D'accord. C'est parti. Dis-je.
Je tendis ma main devant moi et me concentrai, le temps recula. Je rabaissais mon bras et le temps repris son cours.
Clémence reposa sa question.
- Comment tu pourrais nous le prouver ? Dit-elle avec la même mine suspicieuse qu'avant.
- Je vais prédire les mots auxquels vous pensez. Écrivez les premiers mots qui vous viennent à l'esprit, je ressortis un feuille de papier de mon sac, comme la première fois.
Elles réécrire des mots sur la feuille puis annonçais fièrement.
- Balade, vacances, ornithorynque, sport, chaton et réservation.
- C'est bien ça ! Dit Clémence, de plus en plus convaincue.
- Attends ! L'interrompue Lucie. Est-ce que tu serai capable de prédire des évènements qui vont se passer ?!
J'acquiesçais et observais les alentours. Un piéton manqua de se faire renverser et insulta le chauffard. Un client du café renversa sa boisson sur sa chemise. Le téléphone de Clémence sonna, sa mère l'appelait. J'en avais assez vu.
Je remontais le temps et Lucie me posa sa question. Je répétais les évènements qui allaient se produire.
- Un piéton va manquer de se faire renverser par une voiture juste là, -j'indiquais un passage piétons un peu plus loin-, et il va insulter le conducteur. Un client va renverser son café sur sa chemise et enfin ta mère va t'appeler dis-je en m'adressant particulièrement à Clémence.
Toutes les actions que je venais de citer se produisirent. Elles furent encore plus ébahies. Clémence répondit au téléphone et parue catastrophée.
- Je vais devoir y aller, dit-elle en se levant. Je suis désolée mais ma mère à reçu un appel urgent de son travail et elle doit s'y rendre immédiatement. Je dois garder ma petite sœur, elle est trop jeune pour rester seule à la maison... elle paraissait vraiment dépitée.
La mère de Clémence était chirurgienne, elle pouvait être appelée à n'importe quelle heure ses jours de garde.
- Ne t'inquiètes pas, la réconfortais-je. On remettra ça une autre fois, dis-je avec un sourire encourageant. On s'organise ça pour la semaine prochaine. On ira à ce nouveau magasin ne t'inquiètes pas. C'est moi qui paye, vas-y maintenant !
On se dit au revoir puis Lucie partit également en le remerciant.
Je faisais signe au serveur qui s'approcha et déposa l'addition sur la table et se retira. Je déposais l'argent sur la table, à côté du ticket de caisse et remarquais un papier glissé à l'intérieur. Je le dépliais et lu :
« Lundi,
même endroit, 14h.
Viens seule. »

Je déglutissais bruyamment et regardais autour de moi paniquée. Peur. Mon regard se posa sur le serveur, qui prenait la commande d'un couple quelques tables plus loin. Était-ce vraiment de lui ? Je rangeais mon téléphone et quittais le café précipitamment en direction de chez moi. Je ne voulais pas trainer ici plus longtemps.

La gardienne du tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant