Chapitre 7

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« Je compare souvent la vie à une salle. L'intérieur de la pièce, c'est le présent. Il peut être bien rempli ou complètement vide, on peut y être seul ou avec de la compagnie, qu'elle soit bonne ou mauvaise, et parfois, des personnes y rentrent ou en sortent. L'avenir se trouve derrière la porte et on ne sait pas ce qui s'y trouve, il peut nous réserver des surprises, qu'elle soient bonnes ou mauvaises. La fenêtre c'est le passé, on peut voir à travers mais ne pas avoir envie de regarder. Parfois, elle est embuée et on ne discerne plus certains souvenirs... »
          Je fermais la porte à clé derrière moi et prenais la même direction que l'avant-veille. Le bus était plutôt vide et calme à une heure pareille, mais peu importe...
Je m'installais à une table du café et attendis. Je commençais à me demander si c'était vraiment une bonne idée quand un homme d'une bonne vingtaine d'années vint s'asseoir en face de moi. Il était châtain avec les cheveux courts et pas vraiment coiffés.
-Bonjour Maëlys. Me dit-il.
-Comment... comment connaissez-vous mon nom ? Demandais-je soupçonneuse, déglutissant bruyamment.
-Ça fait longtemps qu'on te cherche... Toi... et ton pouvoir.
Mon cœur rata un battement. Ma respiration s'accéléra. Je jetais un coup d'œil paniqué autour de moi. Il dût s'apercevoir de mon malaise et de mon inquiétude car il ajouta :
-Ne t'inquiète pas. Je suis seul.
Devais-je le croire. Non. Une voix intérieure me disant de prendre mes jambes à mon coup tandis qu'une autre me disait de rester. Peut-être qu'il connaissait la réponse à mes questions ! C'était la première personne extérieure à être au courant. S'il me cherchait c'est qu'il doit savoir des choses. Plus que moi en tout cas. Poussée par la curiosité, je demandais :
-Qui êtes-vous ?
-Je m'appelle John. John Reynolds.
Je restais dubitative et tentais d'en savoir plus. Je reposais ma question.
-Qui êtes-vous ?
Je le défiais du regard. Le visage fermé tentant de dissimuler la foule d'émotions en moi.
-Je m'appelle John Reynolds. J'ai 28 ans.
Hum... Plus le temps passait plus je me disais que j'avais pris la mauvaise décision. Un grand silence s'installa entre nous. Je ne lâchais pas son regard. Il dit alors :
-Je fait parti d'une organisation : Ombres. Et nous avons besoin de toi. Tu devrais bous rejoindre.
-Alors, premièrement, pourquoi ? Et ensuite qu'est-ce qui me dit que je peux vous faire confiance ?!! Coupais-je.
-Tu es plus importante que tu ne le crois. Nous avons vraiment besoin de toi.
Il s'arrêta et fouilla dans sa poche. Il en sortit une montre à gousset. Je la regardais comme hypnotisée. Il la posa devant moi et plongea ses yeux dans les miens. Il était à la fois menaçant et rassurant. L'atmosphère était étrange.
-Qu'est-ce que c'est ? Dis-je décrochant de son regard.
-Une montre à gousset. Dit-il le plus simplement du monde.
-Oui, merci... Pourquoi ?
-Elle est à toi. Elle peut te servir mais il faut que tu viennes avec moi. Nous pouvons répondre à tes questions.
À ces mots, je relevais la tête mais il continua.
-Je me répète mais nous avons besoin de toi.
-Dernière question. Vous avez besoin de moi... Mais est-ce que moi j'ai besoin de vous ?
Un silence s'installa. Sur ce, je me levais, attrapais mon sac et quittais le café d'un pas rapide, pressé. Je ne ralentissais pas l'allure, au contraire et je finis par me mettre à courir. Je rentrais. Je ne voulais pas avoir quelque chose à faire avec eux. Je marchais dans les rues de la ville. Il n'avait pas l'air de m'avoir suivie... Tant mieux. Mais j'avais parlé trop tôt...
Je marchais d'un bon pas pour regagner l'arrêt de bus qui n'était plus très loin quand soudain, une main m'agrippa le bras et me tira dans une ruelle adjacente. Je me débattais de toute mes forces.
-Lâchez-moi, hurlais-je hors de moi.
Je donnais un violent coup de coude à mon agresseur qui chancela mais ne desserrât pas son étreinte. Je tentais de reprendre mon calme mais c'était compliqué. Je tendais ma main sans trop d'espoir. Le temps s'arrêta. Je parvins à bouger et repoussais l'homme qui m'avait attrapé. Je sortis de la rue le plus vite possible. Je ne savais pas combien de temps je pouvais tenir alors je détalais en courant. Les peu de passants dans les rues se ranimaient peu à peu et le temps reprit son cours. J'étais essoufflée mais ne ralentissait pas pour autant. Ma vision commença à se troubler et je ralentissait enfin, espérant être assez loin. Je ne savais plus quelle route j'avais prise... Toujours en courant, je manquais de trébucher et bousculais un passant. Haletante, je m'excusais et ce ne fut qu'à ce moment que je me rendis compte de l'ampleur de mon problème... De toutes les personnes sur lesquelles j'aurais pu tomber, il avait fallu que je tombe sur John. Je poussais un cri étouffé en reculant d'un bond. Il attrapa mon bras. Fermement mais délicatement.
- Je ne veux pas te faire de mal. 
Une main derrière moi me couvrit la bouche d'un chiffon. Je me débattais encore usant des dernières forces qu'il me restait mais je sentis que je sombrais. Je fermais les yeux en sachant éperdument que je n'aurais pas du...
Je me réveillais en face de John. J'étais assise sur une chaise devant une table. Il était accompagné d'un jeune femme d'une vingtaine d'années comme lui. Un badge indiquait qu'elle se prénommait « Inaya ». Elle était très grande et avait de très longs cheveux noirs.
-Nous ne te voulons pas de mal. Me dit John d'une voix calme et compatissante.
Difficile à croire quand vous venez d'être enlevée par ces mêmes personnes... Les larmes me montaient aux yeux. J'avais peur...
-Qu'est-ce que vous me voulez ? Dis-je intimidée.
-Nous te cherchons depuis longtemps mais pas pour les raisons auxquelles tu pense... Nous savons que nous ne sommes pas les seuls, mais je te le promets, nous voulons ton bien, nous allons te protéger. Je t'en donne ma parole !
Il me tendit sa main. J'hésitais mais ne la serrait pas.
-Tu peux nous poser des questions si tu en as, et je supposes que tu dois en avoir pas mal...
Il avait raison mais encore une fois, qu'est-ce qui m'assurait qu'ils me diraient la vérité ? Je prenais un grande inspiration et demandais.
-Est-ce que vous savez d'où viens mon pouvoir ?
Il échangea un regard avec Inaya qui prit la parole pour la première fois.
-On ne sait pas très bien... mais nous avons des pistes. Malheureusement nous ne pouvons rien te révéler pour le moment. Sa voix était claire et assurée.
-D'accord... dis-je quelque peu dépitée.
Avant que j'eus le temps de poser une autre question, John s'adressa à Inaya et lui d'aller chercher un certain « Samuel ». Elle quitta alors la pièce me laissant seule avec John.
-La montre ? À quoi elle me servirait ?
-Ah ça. Il la déposa devant moi. Elle peut avoir plusieurs utilités. Elle peut te servir pour remonter un peu plus loin dans le temps, elle peut t'aider à arrêter le temps. Ah d'ailleurs, à ce propos, tu ne peux arrêter le temps que 15 secondes. Mais attention ! Tu as une sorte de « recharge »... Tu ne peux pas remonter ou arrêter le temps plusieurs fois d'affilée... Et dernière chose, si un jour tu as vraiment un gros problème, à l'intérieur il y a un bouton qui envoie directement à l'organisation. On arrivera le plus vite possible.
Je prenais la montre dans ma main, elle était reliée à une chaîne dorée. Je la rangeais dans une poche de mon pantalon. Inaya revint. Je vis à son regard que quelque chose n'allait pas...

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⏰ Dernière mise à jour : May 08, 2021 ⏰

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