Kakashi x Ano

Une petite honte

Le lendemain, je me réveille dans le lit d'Iruka sous les draps, seule, avec le soleil qui me caresse les joues. Je m'étire doucement et regarde l'heure. Je sursaute à cette vue, 10h22.

*Quoi ? Comment j'ai pu ne pas me réveiller, je suis totalement à la bourre au boulot. Et pourquoi Iruka ne m'a pas réveillé ?!*

Je vois alors un message d'Iruka sur mon portable : « Je t'ai laissé dormir, tu en avais besoin... j'ai prévenu que tu étais souffrante au boulot, ne t'inquiète pas. Reposes-toi, prends une journée pour toi. Il y a des pommes dans la cuisine : je sais que tu aimes ça au petit déjeuner. Je rentrerai vers 11h30/12h, si tu veux on ira manger ensemble et tu peux rester autant de temps que tu veux à la maison. Je dormirai sur le canapé, ça ne me dérange pas, ma petite institutrice préférée ☺️. »
Il est vraiment mon ami le plus cher... je me lève tranquillement, décide de prendre un bon bain chaud et d'aller manger une petite pomme. Je remet les affaires que je portais hier, n'ayant pas d'autre solution et ne voulant pas rentrer chez moi pour le moment. J'irai en récupérer chez mes parents dans la journée.

11h45 vient de s'afficher sur mon portable, suivi d'un petit message d'Iruka : « J'arrive ! ».
Quelques minutes plus tard, la porte d'entrée s'ouvre. Je me jette dans ses bras et lui fais pleins de bisous sur les joues. Il est totalement gêné et surpris, mais il sourit.

- Alalala alors toi je t'aime trop, tu es le meilleur ! Dis-je en détachant mon étreinte.
- Raaah dis pas n'importe quoi, je tiens à toi, rien de plus normal. On va manger ? Dit-il encore un peu gêné.
- Oui allons-y, je meurs de faim.
- Ichiraku ? Ça te dit ?
- C'est parfait ! Je vais prendre un bol de ramen au porc, dis-je avec envie. Iruka touche ma joue et regarde attentivement la plaie.
- Tu as une jolie marque tout de même... et ça commence à bleuir à certains endroits. Ça va ?
- Oui je ne sens quasiment rien, t'inquiète pas ça va vite partir.

Je récupère mes affaires et nous partons en direction du restaurant de ramen. Une fois sur place, nous nous installons et commandons nos plats. C'est délicieux comme d'habitude.

- Whaa je suis pleine ! Dis-je en m'étirant.
- Haha tu me fais toujours autant rire, petite tête.
- Iruka je vais aller chez moi pour récupérer quelques habits pour avoir au moins de quoi me changer et je pense qu'on se retrouvera ce soir. Je vais te préparer un bon petit plat pour ta gentillesse, dis-je en lui faisant un bisou sur la joue.
- Heu... tu veux que je t'accompagne au cas où ... tu sais qui ...
- Ah non ! Je ne vais pas là-bas, je vais chez mes parents, ne t'inquiète pas je pense pas réussir à y retourner tout de suite... J'espère que ça ne te dérange pas de me loger sinon je trouverai une solution, dis-je en regardant le sol. Il me caresse les cheveux.
- Je te l'ai déjà proposé donc bien sûr, reste le temps qu'il faudra, on se débrouillera, dit-il en souriant et en me regardant. À plus tard du coup !

Je lui fais un signe de main et part vers la maison de mon enfance. J'espère juste que tout le monde sera sorti pour éviter de devoir mentir à propos de ma joue. Une fois devant la maison, elle semble vide. Heureusement. Je monte rapidement, récupère une petite valise et prends ce dont j'ai besoin. Je descends vite, prends une feuille et j'écris : « Coucou, je suis passée prendre des habits. Ne vous étonnez pas, je vous aime. Bisous,  Ano ». Je pose la feuille sur la table du salon et je referme la porte derrière moi. Je soupire de soulagement. Je commence à marcher dans le village, perdue dans mes pensées. Je regarde le sol et réfléchis à ces derniers jours pour comprendre ce que j'ai bien pu faire pour mériter un tel acharnement. Sans m'en rendre compte, je commence à pleurer en silence. Tout à coup... *BOUM*. Je me retrouve au sol, les fesses par terre. Je viens de bousculer quelqu'un. Je lève la tête en direction de mon obstacle.

- Pardon pardon, je m'excuse, je n'ai pas regardé où j'allais c'est de ma faute... pardon... Dis-je en comprenant qui je viens de bousculer. Il me tend la main.
- Excuse moi, j'étais plongé dans mon livre je suis aussi fautif que toi Ano. Dit-il en me relevant.
- Oh Kakashi c'est toi... Merci de m'avoir aidé, c'est gentil.
- Je voulais justement te trouver pour te parler, mais je ne pensais pas tomber sur toi au sens littéral du terme, répond-il en souriant.
- Oh, heu... eh bien tu veux aller boire un truc ? Dis-je sans réfléchir.
- Oui viens, je connais un petit café sympa, on y sera tranquille pour parler.

Nous partons tous les deux dans la même direction. Je le suis sans connaître la destination. La seule chose que je peux dire à ce moment, c'est que je ne sais pour quelle raison je le suis... je pourrais peut-être m'excuser pour la dernière fois...
Une fois arrivés, nous prenons une table en extérieur car le temps est bon. Je commande un latté et lui un café noir.

- Tu voulais me dire quelque chose ? Dis-je une fois le serveur parti.
- Oui... J'ai parlé avec Iruka il y a 2 jours et je me suis rendu compte de beaucoup de choses. A vrai dire, je voulais m'excuser pour tout... Il baisse les yeux.
- Tu te rappelles enfin...
- Oui et Ano, je tenais à te le dire personnellement. J'ai été complètement débile de t'avoir fait souffrir étant jeune. Je sais que ça n'excuse rien mais je ne me rendais pas compte de l'impact que mes mots pouvaient avoir. Je voulais aussi m'excuser pour notre dernière rencontre. Je comprends mieux ta réaction aujourd'hui et je voulais m'excuser de ne pas t'avoir reconnu... même si pour cela je ne suis pas totalement coupable ! Tu as tellement changé en presque... 13 ans. Ouh le coup ! Ça faisait 13 ans qu'on ne s'était pas vu et j'ai été un vrai con avec toi... excuse-moi. Il me regarde droit dans les yeux en me disant tout cela. Je comprends alors très vite qu'il a de vrais regrets.
- Écoute... dis-je en baissant les yeux. Tout ce qu'a pu te dire Iruka est sûrement vrai, mais j'accepte tes excuses et te pardonne. Je... voulais également m'excuser pour la façon dont je t'ai parlé à l'entraînement. De vieux souvenirs et sentiments sont remontés d'un seul coup en te voyant et le fait que tu ne me reconnais pas m'a blessé d'avantage.
- C'est rien Ano je te comprends... Dit-il en me souriant à travers son masque.

Nous avons continué à parler un bon moment. Pour dire vrai, ce moment est agréable. Au fur et à mesure de la conversation, nous nous libérons et commençons à rigoler ensemble.

*pensées : olalala ce rire, je craque...*
*pensées de Kakashi : elle a bien changé la petite Ano dis-donc*

- Dis-moi, qu'est ce que tu t'es fait à la joue ? Dit Kakashi en fixant ma joue.
- Oh heu... ça ? C'est 3 fois rien, je me suis pris un placard ouvert en pleine nuit. Je suis pas très douée tu sais. Dis-je en essayant d'afficher un sourire crédible.
- Ah c'est pas très malin en effet. En tout cas, soigne-le parce que ça va être de plus en plus bleu je pense, vu l'état de la plaie.
- Merci, je m'en occuperai. Je vais pas tarder il est déjà tard, je vais rentrer, dis-je en me levant. Il se lève également.
- Je te raccompagne.
- Heu bah, oui si tu veux, dis-je gênée.

Nous marchons tranquillement jusqu'à la maison d'Iruka. Kakashi est près de moi et je ne sais pourquoi mais cela me plait. Il est plutôt grand et a l'air fort.
Une fois arrivés devant la maison, Kakashi me regarde, surpris.

- Heu mais, c'est chez Iruka ?... Il ne comprenait pas vraiment la situation. Vous êtes... ensembles ?
- Ah non, rien à voir ! Je... loge chez lui pour des raisons personnelles, question de facilité disons. Mais non ! C'est mon meilleur ami, dis-je, décelant des rougeurs sur les joues de Kakashi.
- Oh je vois. Et bonne soirée Ano. Il se retourne au dernier moment pour me regarder et me dire. Heu, je pensais que pour des questions pratiques... pour Sakura etc. Il rougit et met sa main sur sa nuque. Je pourrais peut-être te donner ça, dit-il en me tendant un morceau de papier où est marqué son numéro de téléphone.
- Oh... ah ! Euh, oui... Dis-je en bégayant.

Il sourit en partant... et au bout de quelques mètres, continuant à l'observer sous toutes les coutures, je le vois se retourner. Nos regards se croisent. Je me retourne d'un coup et rougis plus que de raison.

*Pensées : Oh non, oh non ! Je vous en supplie, faîtes qu'il ne m'ait pas vu ! Je vous en supplie ....!*
Puis j'entends au loin.

- Je t'ai vu ! Dit-il en rigolant avant de partir.

*Pensées : Oh non, la honte ...*