Chapitre 43

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Malissa jeta un dernier regard méfiant à la fiole de potion bleuâtre qu'elle tenait entre ses mains. Un rapide coup d'œil lui apprit que Harry avait déjà avalé tout le contenu de la sienne. Sous ses yeux, il commençait à se métamorphoser en un banal garçon aux cheveux roux.

Sous le regard rassurant d'Auguste, elle prit une grande inspiration, ôta le bouchon de verre de la petite bouteille, et ingurgita cul-sec l'épais liquide qu'elle contenait.

Elle ressentit tout d'abord des picotements un peu partout dans son corps, puis une vive sensation de démangeaison. Avec une grimace, elle se remémora ses premiers voyages temporels. Enfin, si c'était le seul prix à payer pour pouvoir passer quelques heures sans crainte d'être découverte, la jeune femme s'exécutait bien volontiers !

Après encore quelques minutes pour le moins désagréables, Malissa ne sentit plus rien. Avec un froncement de sourcils, elle s'approcha du miroir placé à côté d'elle. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque, dans la glace usée par le temps, elle ne vit non pas une grande jeune femme blonde aux beaux yeux bleus, mais une petite femme entre deux âges, aux courts cheveux d'un châtain délavé tirant vers le gris et au corps boudiné dans les vêtements devenus trop serrés de la jeune femme !

Auguste lui avait répété à plusieurs reprises que l'expérience se révèlerait probablement pour le moins déroutante, et elle avait vu de ses yeux Harry se transformer, mais elle n'était pas vraiment préparée à un tel changement !

Avec un sourire amusé, Molly Weasley s'approcha et lui tendit de nouveaux vêtements et un bâton de bois ouvragé sensé passer pour une baguette magique. Si Malissa voulait faire illusion, le moindre accessoire comptait...

Deux ou trois heures plus tard, la fête battait son plein. Sous la grande tonnelle installée dans le jardin la veille, Malissa discutait tranquillement avec Berry et Ginny.

Alors que la rousse s'éloignait pour aller chercher à boire, un vieil homme vint s'asseoir à côté d'elle. L'air de rien, il lança : « Belle fête, n'est-ce pas ? »

Se composant un visage détendu, Malissa jeta un regard paniqué à Berry, qui haussa les épaules, pas inquiète pour un sou. La jeune femme prit une grande inspiration et acquiesça. Elle n'avait pas intérêt à dire le moindre mot de travers, si elle ne voulait pas être découverte...

- En ces temps difficiles, je n'arrive pas à savoir si c'était une bonne idée ou tout simplement de la folie... continua le vieil homme, heureusement sans avoir l'air d'attendre une réponse. Dumbledore aurait sans doute dit en des termes ambigus que même avec le plus dangereux des mages noirs dans la nature, nous ne devrions pas cesser de vivre... ajouta-t-il avec un sourire mêlant tristesse et amusement.

Malissa haussa un sourcil. Elle ne risquait probablement rien si elle ne faisait que parler avec un vieil homme rencontré au hasard, non ?

- Vous... Vous connaissiez Dumbledore ? demanda-t-elle timidement.

- Bien sûr ! Après tout, qui ne le connaissait pas ? répondit le sorcier avec un nouveau sourire, dirigé cette fois vers Malissa. Charles Dalbirna, à qui ai-je l'honneur ? se présenta-t-il en tendant sa main à la jeune femme, qui écarquilla les yeux.

Comment était-elle sensée s'appeler, déjà ? Pourquoi n'avait-elle pas mieux écouté Molly et Auguste lorsqu'ils lui avaient expliqué son identité provisoire ? Berry, sentant son malaise, roula des yeux et prit la parole.

- Hum... C'est... c'est ma grande tante. Ma... Euh... Mélusine... Prescott. C'est... c'est elle qui m'a accompagnée, répondit-elle à la place de la concernée, d'une voix se voulant assurée.

Pendant ce temps, chez les moldusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant