Chapitre 3

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     « 10 septembre 1994 :

Il ne s'est écoulé que trois mois depuis la dernière anecdote que j'ai écrite dans ce journal, mais ce que je vais raconter aujourd'hui date du mois dernier.

Tout d'abord, alors que nous voulions partir en vacances avec ma famille, nous avons constaté que tous les campings et hôtels de la région où nous voulions aller étaient complets. Je vous accorde qu'il n'y a pas vraiment d'étrangeté dans ce fait, mais que des dizaines de lieux de vacances, sur des kilomètres à la ronde, soient tous réservés, est quand même assez fort, même en pleine saison !

Une fois que nous avons enfin réussi à trouver un camping qui n'était pas entièrement complet, et que nous nous y soyons installés pour deux semaines de repos, nos vacances ne s'avérèrent pas tout à fait comme nous l'avions imaginé...

En effet, quelques jours après notre arrivé, une masse de touristes des plus étranges étaient venus s'installer. Nous nous y attendions, car ces gens étaient probablement une partie de ceux qui avaient réservé les campings. Mais, comme je l'ai dit, ils étaient assez... spéciaux.

Habillés étrangement, comme s'ils n'avaient pas su de quelle façon mettre des vêtements pourtant communs, employant des mots tous plus étranges les uns que les autres, s'entassant par familles entières dans des tentes visiblement minuscules et possédant des objets tout à fait extraordinaires, ils attiraient beaucoup l'attention des rares personnes 'normales' résidant au camping, ma famille ne faisant pas exception à la règle. Le directeur de l'endroit, lui, paraissait perdu, tout le temps hébété et à moitié amnésique.

D'ailleurs, maintenant que j'y repense, ma famille aussi semblait un peu dans cet état-là... Chose étrange, personnellement je me portais parfaitement bien. Comme mes parents n'étaient pas tout à fait dans leur état normal, nous ne faisions pas grand-chose de nos journées, me laissant ainsi le temps d'observer à loisir les étranges touristes.

Je me rappelle très bien de certains d'entre eux. Il y avait un homme apparemment toujours vêtu de chemises de nuit pour femmes, un groupe de jeunes filles tout le temps habillées de robes bleues et de drôles de chapeaux légèrement pointus. J'avais aussi aperçu plusieurs fois une fratrie de jeunes aux cheveux roux flamboyants, accompagnés d'un homme qui devait être leur père, d'une fille à la longue chevelure en broussaille et d'un grand garçon brun aux lunettes rondes. Eux étaient habillés plus ou moins normalement, mais j'ai pu voir de nombreuses personnes qui portaient des sortes de robes noires, rouges ou vertes, dont un père et son fils, tous deux blonds très clair.

J'avais aussi cru apercevoir à plusieurs reprises des sortes de petits êtres assez répugnants, aux larges oreilles de chauves-souris et avec d'énormes yeux globuleux, visiblement tous revêtus de taies d'oreillers crasseuses.

Je pourrais passer des heures à décrire ces personnages dignes d'un roman, tant il y en avait, mais ils n'étaient pas les seules choses stupéfiantes que j'ai vu durant ces vacances...

Quelques jours après leur arrivée, tous ces étranges touristes étaient partis pratiquement en même temps, vers le même lieu. N'écoutant que ma curiosité, je les avais suivis. Mais, passé un certain endroit, dont je suis incapable de me souvenir correctement, je m'étais soudain rappelée que j'avais quelque chose d'urgent à faire. Sauf qu'une fois revenue au camping, je m'étais rendue compte que je n'avais en fait rien de prévu. J'avais alors oublié ce que je venais d'essayer de faire, et cela ne m'est revenu que quelques semaines après.

Mais même sans me rappeler de ceci, j'avais pu me rendre compte du retour des étrangers. Certains étaient complètement maussades, d'autres extrêmement joyeux. Des sortes d'étincelles multicolores, à la provenance inconnue, fusaient de tous côtés, l'on entendait des chants, des rires et des cris où que l'on aille et d'immenses feux de joie étaient allumés un peu partout.

L'ambiance, sans que je n'ai pu comprendre pourquoi, était à la fête, jusqu'à ce qu'une file de gens encagoulés et vêtus de noir arrive, bousculant tout le monde et mettant le feu aux tentes. Les cris de joie s'étaient alors transformés en cris de peur, les rires en appels désespérés, les danses en fuites et les feux de joie en incendies.

Ma famille et moi nous étions alors réfugiés dans notre bungalow, complètement terrifiés. J'avais pu voir la file de terroristes capturer le directeur du camping, sa femme et ses enfants, les ligoter et, chose absurde, les faire léviter au-dessus d'eux, tandis qu'ils se tordaient de douleur sans raison apparente.

De nombreuses et affreuses minutes plus tard, une sorte d'immense symbole de fumée verte était apparu dans le ciel, alors encombré d'effrayants nuages noirs. Ce symbole représentait une espèce de crâne avec un serpent lui sortant de la bouche. Cela, ajouté aux innombrables cris d'horreur pure retentissant à ce moment-là, fut l'une des choses les plus horribles que j'ai pu vivre. »

La jeune fille referme son carnet, sa main se décrispant et sa respiration se calmant petit à petit, le temps que le terrifiant souvenir s'estompe. 


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Et voilà, c'était le dernier chapitre pour aujourd'hui !

Alors, le début de cette histoire vous inspire quoi ? J'espère que ça vous plaît, et n'hésitez pas à voter et à commenter pour me le faire savoir...

Et je publierai le prochain chapitre mercredi ou jeudi !

          A bientôt tout le monde !!!!!

Pendant ce temps, chez les moldusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant