第7章

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   Sky savait pertinemment que c'était égoïste de sa part de leur cacher un tel secret après la gentillesse dont ils avaient fait preuve avec lui. Mais il ne savait pas comment s'y prendre. S'il leur révélait, le prendraient-ils pour un monstre? Chercheraient-ils à lui faire du mal? Ou est-ce qu'ils auraient déjà entendu parler de son peuple perdu et auraient en tête de revendre ses ailes? L'argenté avait connu trop d'hommes faits ainsi pour ne pas se méfier de chacun.
   En revenant un peu à lui, l'adolescent réalisa qu'il était resté immobile au milieu du chemin depuis plusieurs minutes déjà et que les gens commençaient à le regarder bizarrement. Rabattant sa cape contre lui, il se remit en route, ses joues rosissant un peu de honte.
   Le garçon marcha, sans trop savoir quoi faire maintenant. Devait-il retourner au bateau et y attendre les autres? Cela ne servirait probablement pas à grand-chose après ce que Zoro lui avait dit. S'il tenait réellement à rester auprès des Chapeaux de Paille, il se devait de trouver le courage et la bonne manière de leur avouer ce qu'il était.
   Relevant la tête qu'il avait un peu baissé pendant sa réflexion, il remarqua qu'il se trouvait toujours dans une rue marchande et, en observant un peu plus attentivement les boutiques, l'une d'elles éveilla particulièrement son intérêt. Il s'agissait d'un magasin offrant des fournitures de voyage pour ceux qui comptaient prendre la mer.
   Sky avait grandement besoin d'un sac de voyage. Il désirait s'en procurer un depuis longtemps maintenant, mais il n'avait jamais trouvé le temps, l'argent ou la qualité qu'il convoitait. Étant un grand voyageur, il devait posséder un sac assez solide et robuste pour transporter des objets plus ou moins lourds, tout en demeurant imperméable — si la pluie se ramenait — et facile à prendre avec soi.
   Intéressé par la marchandise exposée en vitrine, le blanc fut attiré à l'intérieur de la boutique, aussitôt enveloppé d'un parfum de vacance et d'aventure. Le magasin était assez petit, mais c'était sûrement une impression due au nombre d'articles offerts. Plusieurs valises et grands sacs de voyage trônaient sur des étagères à gauche, du côté de la vitrine de présentation. Le reste de la pièce était principalement occupé par des vêtements de plage, des maillots de bain, des accessoires en tout genre — tels que de la crème solaire, des sandales, des bouées, des jouets pour enfants et autre — et le comptoir où les clients devaient payer.
   L'adolescent se dirigea directement vers la marchandise qui l'intéressait, n'hésitant pas à examiner chaque modèle qui lui faisait envie.

- Oh! Bonjour, jeune homme, je ne t'avais pas vu entrer! s'exclama une voix rayée par le temps.

   L'interpellé se tourna vers le comptoir de paie et y vit une vieille dame déballer de nouveaux articles et les exposer sur les supports et étagères derrière elle. De courts cheveux gris légèrement bouclés délimitaient son visage, dont les traits étaient marqués par les années passées. Elle portait une chemise fleurie à manches courtes et un short long en toile beige. Le garçon ne savait pas ce qu'elle chaussait, mais il supposait fortement que ce soit une paire de sandales.

- Bonjour, madame.

   Cette dernière, en entendant la réponse de Sky, arrêta ce qu'elle était en train de faire pour orienter toute son attention vers lui.

- Tu cherches quelque chose de particulier? Je peux t'aider peut-être...

   L'argenté allait refuser poliment la proposition, mais il se ravisa à la dernière seconde. Après tout, il avait ses critères et peut-être qu'elle pourrait lui offrir le ou les modèles qui lui correspondraient le plus.

- Je ne dis pas non! Voyez-vous, je suis un voyageur et je bouge constamment. Il me faudrait un sac assez robuste pour endurer de longs trajets avec des objets lourds, imperméable et peu fatigant à transporter. Est-ce que vous possédez un modèle de ce genre?

   Tout en expliquant ce qu'il cherchait, l'adolescent s'était rapproché du comptoir en bois derrière lequel se trouvait la vendeuse. À la fin de sa description, la vieille dame passa une main sous son menton et le frotta lentement, le front plissé dans une intense concentration.

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