XXXIII. La reconquête du mur Maria

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Le lendemain matin, les rayons du soleil aveuglèrent la jeune femme qui se réveilla lentement. Son visage orienté vers la fenêtre de la chambre de Livaï fut ébloui et elle se protégea avec son avant-bras. Le départ pour la bataille aurait lieu aujourd'hui. Plus exactement le soir, au coucher du soleil. Hannah ouvrit péniblement ses yeux qui tombèrent sur le Caporal, et son cœur rata un battement. C'était la première fois qu'il dormait avec elle. Les autres soirs, elle s'endormait seule puisqu'il se relevait ensuite et travaillait une grande partie de la nuit. Parfois, il lisait un livre ou il sortait. Livaï n'avait pas menti la fois où il lui avait dit dormir peu. Il ne prenait même pas la peine de se coucher, il s'endormait sur une chaise, ou affalé sur son bureau, lorsqu'il ne résistait plus à la fatigue. Chaque nuit, il parvenait ainsi à récolter quelques précieuses heures du sommeil, mais jamais beaucoup.

Ce matin pourtant, il dormait bel et bien à ses côtés et elle se permit de le contempler. Il était sur le dos, son visage tombait légèrement vers elle, et ses lèvres étaient à peine entrouvertes. Ses yeux explorèrent son torse si bien façonné et remontèrent sur son épaule, où elle avait recousu sa plaie. C'était il y a plus de deux mois, on pouvait à présent voir une fine ligne violacée. À terme, elle blanchirait pour se faire plus discrète. Sa respiration était lente, profonde et pourtant, il n'avait pas l'air serein. Même endormi, il gardait son air sévère. Ses doigts se contractaient parfois nerveusement. Il rêvait, et ça n'avait pas l'air plaisant. Hannah voulu le réveiller mais elle se dit que c'était une mauvaise idée. La bataille serait rude, et il avait le droit de se reposer. Elle se contenta donc de se blottir contre lui aussi discrètement que possible en espérant qu'un peu de chaleur humaine l'apaiserait. Lentement, elle caressa ses cheveux du bout des doigts. Il ne le dirait sûrement jamais, mais elle avait remarqué que ça le calmait. Et en effet, ça semblait fonctionner, puisque les traits de son visage se détendirent un peu. Lorsqu'il fut plus serein, la jeune femme s'éclipsa silencieusement et veilla à ne pas troubler son sommeil.

Elle passa le reste de la matinée avec son groupe d'ingénieurs, qu'elle briefa sur les installations des autres abattoirs de l'enfer. Il fallait en commanditer un par district du mur Rose. Même si les titans étaient bien plus nombreux dans les territoires sud. Toutefois, attendre le résultat de la mission de reconquête était une bonne chose. S'ils récupéraient le mur Maria, il ne serait peut-être pas nécessaire d'installer ces machines partout. Le bataillon sortirait directement pour faire le ménage. Lorsqu'elle quitta son équipe, il était l'heure de l'ultime réunion avant le départ. La jeune femme se rendit donc dans la salle du briefing, la tête rentrée dans les épaules. Elle était en retard et lorsqu'elle ouvrit la porte, tout le monde était déjà présent. Le Major, Eren, Hanji, les autres gradés du bataillon, chefs d'escouades et bien entendu, le Caporal. Elle adressa un sourire timide à ce dernier et pris place dans un coin de la pièce. Livaï se tenait en appui sur le mur opposé, comme toujours en retrait de la conversation.

Erwin pris la parole et déroula le plan sur la table avec le schéma de la formation. Cette mission se déroulerait en deux temps, si tout se passait bien. Une partie du bataillon restait à l'extérieure du district avec les chevaux, l'autre tue les titans à l'intérieur pendant qu'Eren scelle la porte avec sa capacité d'auto-pétrification. Sur cette partie du plan, chacun savait exactement ce qu'il avait à faire. Ils en vinrent rapidement aux détails. Tant de choses improbables pouvaient se produire, le Major faisait toujours des hypothèses. Surtout sur le titan bestial. On savait si peu de choses sur ses capacités, sur comment est-ce qu'il avait transformé les habitants de Ragako en titans. Il émit la possibilité que le pouvoir du titan bestial était justement de créer des titans à l'envie, ce qui fit réagir toute l'assemblée. Cette idée-là ne plaisait à personne mais encore une fois, ce n'était qu'une hypothèse et le Major se voulu rassurant. Ils continuèrent pendant une heure à envisager le pire, et à décider ce qu'ils devaient faire dans tel ou tel cas. Pour clôturer l'entrevue, il se tourna vers elle.

Ce qui ne nous tue pas - Livaï x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant