Les préparatifs du depart

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Paris 4 mars 2017,

Alexandra était entrain de préparer ses affaires pour son voyage d'affaire à Londres. Elle avait rendez-vous le lendemain au siège de Mercedes Petronas Motosport à Bracklay pour pouvoir examiner la pièce. Elle avait sorti en avance son passeport et ses billets de train pour tout à l'heure. En temps normal, Alexandra était une vraie tête de linotte. Elle oubliait toujours ses affaires, et encore plus au moment de partir. Une fois une heure avant le décollage pour un voyage d'affaire à New York, elle avait réalisé qu'elle avait oublié son passeport chez elle. Le vol a dû être annulé et le voyage d'affaire décalé. Michel lui avait tellement fait la leçon que depuis elle préparait toujours ses affaires la veille.
Aristote était assis sur le tapis berbère de la chambre, en la regardant plier ses valises. Il était toujours accablé de chagrin quand il l'a voyait partir. Alexandra se retourna vers lui, et le prit instinctivement dans les bras. Elle adorait ce chien ! A défaut d'avoir des enfants ou quelqu'un dans sa vie, Aristote était l'homme de la maison.

Sa chambre était très lumineuse, avec deux grandes fenêtres orientées Sud. Il y avait un mélange des matières entre le bois et le tissu qui se marier pour faire une pièce très cocooning. Elle avait plusieurs tableaux disposées sur le mur. Plusieurs représentants des œuvres de Banksy et d'autres des photos de Yellow Korner. Plusieurs livres parcouraient sa table de chevet, allant de Orwell à Huxley ou encore de Atwood à Zola. Mais une photo était légèrement cachées entre les bougies et les orchidées. Elle représentait une jeune adolescente dans la quinzaine, avec un garçon un peu plus âgé. Tout les deux se taquinaient avec le garçon frottant la tête de sa partenaire avec son coude. Le cadre n'avait pas une seule trace de poussière en comparaison du restant des objets disposaient. Ça témoignait de son importance pour la jeune femme.

Alexandra regarda l'heure une nouvelle fois sur son portable : 14 h 30. Encore 2 heures avant le départ du train, se dit la jeune femme. Elle avait rendez-vous à 16h30 à la Gare de Lyon pour prendre l'Eurostar en directement de Londres. Mathias, l'ingénieur brevet du cabinet la rejoindrait sur place. Ils avaient réservé un hôtel dans Londres pour pouvoir profiter de la soirée, plutôt que de devoir attendre à Bracklay sans rien avoir à faire.

La jeune femme se dirigea vers la cuisine pour prendre un dernier thé avant son départ. Le thé était une véritable religion pour Alexandra. Elle avait plusieurs boîtes des Frères Damman et des Mariages frères sur le comptoir. Si elle n'était pas devenue avocate, elle aurait sûrement ouvert une torréfaction avec un salon de thé.
Au même moment son téléphone vibra pour indiquer une notification : Anniversaire de maman. Mince se dit la jeune femme en reposant sa tasse de thé. Son sentiment était mitigée entre l'angoisse d'avoir oublié son anniversaire et l'angoisse de devoir l'appeler. Un sms ? Se demanda-t'elle. Non pas assez personnelle. Alexandra inspira et expira, puis composa le numéro de téléphone de sa mère.
Le numéro retentit pendant plusieurs secondes, puis une voix guillerette répondit :

- Qui est au téléphone ? Questionna une voix dans le vide.
- Alexandra ! Répondit la jeune femme
- Alexandra qui ? Alexandra leva les yeux au ciel exaspérée.
- Ta fille maman.
- Oh Alexandra ! Excuse moi, je n'ai pas l'habitude que tu m'appelles.
Et encore des reproches, pensa l'avocate.
- Je suis un peu occupée en ce moment. Et encore plus depuis ma récente nomination en tant qu'associée. S'excusa Alexandra, tout en annonçant subtilement sa promotion.
- J'imagine. D'ailleurs est-ce que je t'ai dis que j'avais vu un rouge gorge devant la chambre d'Etienne hier ? Ça fait déjà la troisième fois qu'il vient. Je suis sure que c'est un signe.

Alexandra ne s'étonna même pas de l'indifférence de sa mère envers l'annonce de sa nomination. Elle avait finit par en avoir l'habitude. Anne, sa mère, était une personne très exubérante et perdue dans ses pensées depuis le drame. Elle était incapable de se concentrer pendant toute une conversation sans finir par diverger. Elle s'était reconvertie vers une profession artistique, et aujourd'hui elle vivait de ses ventes d'art et expositions temporaires. Elle avait même réussi à se forger un nom dans son domaine.
- Tant que ça te rends heureuse c'est l'essentiel. Répondit vaguement Alexandra. Je voulais te souhaiter un joyeux anniversaire maman.
- Oh c'est vrai ! Merci ma chérie j'avais complément oublié ! Tu te souvient ce qu'Etienne avait l'habitude de me faire pour mon anniversaire ?
- Non...
- Il me faisait toujours des Pancakes bonhomme comme celles que je lui faisais enfant. Il me les m'amenaient au lit avec un petit vase et une rose dedans. C'est un enfant génial ! Très doué ! Et très intelligent ! Il a prit ça de moi. Divagua Anne.

Alexandra a l'autre bout de la ligne, fit mine de l'écouter. Elle n'osait pas la corriger et lui dire que maintenant c'était au passé qu'il fallait en parler. A chaque conversation avec sa mère, c'était toujours la même scène. Alors pour ne plus avoir à en souffrir, Alexandra l'appelait de moins en moins, puis plus qu'une fois par an, le jour de son anniversaire. Elle se défendait en se disant qu'elle n'avait pas le temps de l'appeler avec son travail, mais en réalité elle n'en avait pas la force. Une fois le récit nostalgique de sa mère terminé, Alexandra mis fin à la conversation par un : bisous maman je t'appelle dès que j'en ai l'occasion. Ce à quoi sa mère lui répondit : merci ma chérie, à dans un an.

Alexandra reprit ses esprits et rangea sa tasse dans le placard. Elle déposa ensuite les croquettes d'aristote sur la table, pour que Maria, sa femme de ménage, puisse le nourrir pendant son absence. Elle saisit ses affaires, embrassa une dernière fois son compagnon puis ferma l'appartement, avant de prendre un taxi en direction de la Gare de Lyon.

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