Au clair de lune

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Le bureau de Toto Wolff baignait dans la lumière des baies vitrées environnantes. Le mot qui lui correspondrait le mieux serait "minimaliste". La pièce était tout en longueur, le bureau en verre, les chaises en cuir noir de buffle d'Espagne et le sol en moquette noir. Du noir et du blanc, tels étaient les deux seules couleurs de ces lieux. Il n'y avait aucun cadre, aucun effet personnel, qui pourrait venir dénaturer la discipline ce lieu, si ce n'est qu'une imposante peinture accrochée sur le mur latéral de la pièce. Ce dernier avait automatiquement retenu l'attention de la jeune femme qui ne pouvait pas s'empêcher de le regarder comme aimantée par l'oeuvre d'art.

Mathias continua à aborder différentes thématiques avec le manager autrichien à leur arrivée dans la pièce, pendant que la jeune femme continuait à admirer la pièce d'art. Mr. Wolff fit mine d'écouter l'ingénieur, mais son attention fut tout de suite interceptée par la jeune femme. De son bureau il l'a regarda du coin de l'oeil.

- Je peux savoir ce qui vous intrigue autant ? Demanda un peu agacé le manager. Mathias s'interrompit en tournant du regard vers sa collègue. Il était tellement stressé par cette entrevue, qu'il était effaré de voir le laxisme d'Alexandra.

- Au clair de Lune de William Fichterman. Je n'avais jamais vu une reproduction aussi fidèle. Faisant référence au tableau. Il s'agissait d'une jeune femme seule dans l'obscurité agenouillée par terre fixant la lune d'un regard salvateur.

- C'est parce que ça n'en est pas une. La jeune femme regarda le manager blême. Il avait du dépenser des millions uniquement pour l'accrocher vulgairement dans son bureau sans aucune protection. Nu, complètement vulnérable à la moindre maladresse. Il était posé là, abandonné au bon vouloir de son admirateur.

Un tel achat pouvait révéler deux choses de l'Autrichien, soit il l'avait acheté pour prouver à tous que rien n'était hors de sa portée, soit ce tableau avait une réelle signification pour lui. La première option semblait être la bonne pour la jeune femme.

Apres ce léger écart professionnel, Mathias repris son argumentaire et s'ensuivit celui d'Alexandra. Toto Wolff semblant satisfait pour cet échange, invita les collaborateurs à clore cet échange. Mathias sorti du bureau légèrement soulagé par la fin de cette entrevue.

Alexandra était sur le point de le suivre mais avant de franchir la porte, elle jeta un dernier regard au tableau exposé.

- J'ai toujours aimé ce tableau. Il me rappel l'insouciance de la jeunesse. Le moment ou l'on pense ne rien avoir à perdre, que nous sommes invincibles. J'aimerais retourner à cette époque ou tout était plus simple et ou le seul reflet de la lune suffisait à nous émerveiller. Expliqua nostalgiquement la jeune femme. Toto Wolff, l'a regarda attentivement. Il appréciait ce bref instant de vulnérabilité de la part de l'avocate.

Alexandra se retourna vers son allocutaire, elle mourait d'envie de lui demander ce que ce tableau représentait pour lui, mais elle savait que c'était déplacé.

- Et pour vous ? Après tout elle n'avait rien à perdre se dit-elle.

- C'est un bon retour sur investissement. Répondit froidement l'autrichien, qui l'invita à quitter son bureau.

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