Chapitre 9 : Amaury

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Je rencontre la première fois Amaury au bord d'un petit lac d'altitude. Il a un camion aménagé : pratique.


J'ai rencontré trois fois Amaury. La première fois se situe en plein cœur de l'été. La chaleur est écrasante et nous décidons de nous voir au frais, en montagne. Il possède un camping-car et ce sera pratique pour le scénario que nous avons prévu.

Nous sommes en fin d'après midi et je termine une petite randonnée qui m'a mis en sueur. Juste avant d'arriver au point de rendez-vous je l'informe par message que je n'ai pas pris de douche. Je ne voudrais pas que ça lui déplaise. Il me dit tout simplement : « tkt j'ai tout ce qu'il faut ». Je trouve ce message assez excitant. Je me demande d'ailleurs s'il fait allusion à son équipement que j'ai hâte de découvrir dans son slip. Il ne m'a pas envoyé de photo de sa queue, prétextant qu'il avait changé de téléphone. Je n'ai pas insisté. On verra bien. Ce sera la surprise totale.

Arrivé au bord du petit lac, je repère vite le camion blanc qu'il m'avait décrit. Ce n'est en fait pas vraiment un camping-car mais plutôt un fourgon aménagé. Le jeune homme l'a garé loin du parking dans un emplacement idéal. À l'orée de la forêt, nous pourrons rester discrets.

Tout en m'approchant et tandis que j'essuie ma sueur - il fait vraiment chaud même à cette altitude - je remarque qu'il est assis à la place du passager. Il cherche visiblement quelque chose dans la boîte à gant. Il porte une casquette verte style militaire et un tee-shirt blanc.

Quand il se relève je suis pratiquement au niveau du fourgon. Il m'indique par un signe de passer par le côté. Son visage est fin, la peau mate et quelques poils de moustache au-dessus de la lèvre supérieure le font ressembler à un adolescent.

Je contourne le camion par l'arrière et arrive sur le côté : la porte latérale est ouverte et Amaury a déjà installé une bâche qui délimite une sorte de parterre où il a installé deux chaises et une table de camping. Je comprends alors qu'il a certainement décidé de passer la nuit ici.

Il apparaît dans l'encadrement de la porte :

- Salut ça va ?

- Oui, désolé je viens de faire une rando : je suis pas très présentable.

- C'est pas grave j'ai une douche. Là.

Il m'indique la direction de la forêt et je remarque la douche solaire pendue à la branche d'un sapin. Il y a même une serviette à côté.

- Tu t'es carrément installé.

- Oui je fais souvent ça le week-end. Je passe une nuit ou deux en montagne, c'est pratique.

- Tu me fais visiter ?

- Oui monte.

Je gagne l'intérieur du fourgon : il a visiblement tout confectionné lui-même en bois. Vu son look il doit être bûcheron ou menuisier.

- Tu travailles le bois ?

- Oui je suis menuisier.

Bingo. Un grand lit surélevé. Des placards, un évier, une gazinière. Pas mal d'ustensiles. Amaury a réalisé la maison de ses rêves. Un véritable petit cocon ambulant.

- Tu veux te doucher avant ?

Le trouvant assez insistant j'accepte bien volontiers.

- Je viens avec toi je te montre comment ça marche. T'as un maillot ? Sinon je t'en prête un.

- Non ça ira. Y a personne dans le coin j'espère.

Pourquoi j'ai dit ça ? Aucune idée. Enfin si : je pense que l'excitation m'a fait dévier du rôle qui m'était attribué au début. Je suis normalement celui qui dessape l'autre.

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