Chapitre 8

52 1 0
                                    

Arrivé à la maison, il monte à l’étage, même si c’est un endroit où il n’a pas envie de monter.
Il marche dans le couloir, puis s’arrête devant une porte, ses émotions sont mélangées entre la colère et la compassion, mais s’il fait ça, c’est surtout pour Alice.
Il prend une profonde inspiration avant de parler.
-Francesco, c’est Alessio, je sais que tu ne dors pas. Tu dois sûrement être en train d’observer Alice de ta fenêtre, inquiet pour elle. Sache qu’elle commence à être un peu bourrée, et qu’elle n’a pas fini la bouteille. Nous savons tous les deux que tu n’as pas envie de la laisser s’endormir ivre morte sur ce foutu ponton, ainsi que les raisons qui t’ont poussé à avoir de telles paroles envers elle. Maintenant, tu as le choix, soit tu l’aides à rentrer, soit tu l’abandonnes sur ce ponton. Bonne nuit Francesco.
Puis il quitte le couloir, ainsi que la maison, pour gagner sa caravane.
*
Malgré le pourcentage d’alcool qu’Alice a dans le sang,  elle arrive à sentir qu’on l’a déplacé d’un sol dur en bois, qui n’est autre que celui du ponton, à celui d’un matelas aussi moelleux que pourraient être les nuages.
Elle s’y sent beaucoup mieux, mais cette téléportation l’oblige à émerger de son sommeil brouillé par les vapeurs de l’alcool.
Recroquevillée sur elle-même, elle se redresse en plissant les yeux, sentant un fort mal de crâne débuter, ce qui semble normal après s’être descendu une bouteille de whisky à elle toute seule !
En regardant autour d’elle, elle reconnaît parfaitement la chambre spacieuse de Francesco, faite de bois du sol au plafond.
La première question qu’elle se pose « C’est comment a-t-elle pu atterrir ici ? ».
Elle sort du lit, ne se sentant pas du tout à sa place dans cette pièce, mais en voulant se lever des vertiges la prennent d’assaut, l’obligeant malgré elle, à devoir se rasseoir sur le lit.
-Je resterais tranquille si j’étais toi, prononce Francesco en sortant de la salle de bain.
Alice se tourne vers lui, il est simplement vêtu d’une serviette, la lumière de la salle de bain est allumée derrière, il vient sûrement de prendre une douche.
La vision de son torse parfaitement bien dessiné est un régal pour les yeux, Alice ne peut pas s’empêcher de le dévorer du regard.
-Reste allongée tranquillement, je pense que ça vaut mieux, ajoute-t-il.
Alice rigole.
-Comme ci, tu en avais quelque chose à faire, dit-elle.
-Evidemment que j’en ai quelque chose à faire.
-Ah bon ? Alors tu peux m’expliquer pourquoi tu m’as pratiquement insulté il y a quelques heures !? demande Alice.
Des flash-back sur les paroles de Francesco lui reviennent aussi clairs que de l’eau.
Ce dernier soupire.
Il sait très bien qu’il a eu tort de lui parler comme ça, il n’aurait jamais dû parler ainsi à une femme qu’il respecte autant, mais comment faire lorsque la seule peur qu’il a c’est qu’il lui arrive du mal et qu’il l’a perde, comme il a perdu Penelope ? Le seul moyen qu’il a trouvé c’est de se faire détester, mais en a-t-il vraiment envie ?
Il s’approche d’elle, toujours assise sur le lit, en attente d’excuses de sa part, et lorsqu’il la voit avec ce regard brisé et triste, il ne peut s’empêcher de se détester d’avoir osé lui affliger pareil chagrin.
Francesco s’installe en face d’elle, il plonge son regard de braise dans celui d’Alice en recherche d’amour et d’excuse.
-Je suis désolé de t’avoir dit de telles choses, j’ai perdu le contrôle…c’est juste que, lorsque j’ai vu Alessio revenir avec toi, je me suis senti pris au piège. Et te voir l’aider m'a rendu jaloux, j’ai tellement besoin de toi, que je n’ai pas accepté que tu aides un autre homme, surtout celui que j’ai fait souffrir … raconte Francesco d’une voix grave remplie de sincérité.
Alice peut lire dans ses yeux, qu’il n’y a pas une seule once d’hypocrisie chez lui, il dit la vérité et il le regrette vraiment. Elle se sent à la fois soulagée, mais elle aussi peur, est-ce que cela veut dire qu’à chaque fois qu’il aura l’impression qu’elle lui échappe, il deviendra cet homme froid, distant et cruel qu’elle déteste ?
-Promets-moi juste une chose Francesco, dit-elle en baissant les yeux.
-Tout ce que tu veux.
-Promets-moi, de ne plus jamais me manquer de respect, c’est une chose que je n’ai pas supporté venant de toi…explique-t-elle fragile.
-Je le sais…si tu savais à quel point je m’en veux…je ne t’ai pas quitté des yeux lorsque tu étais sur le ponton, mais je savais que venir te voir serait une mauvaise idée, alors c’est peut être stupide, mais j’ai attendu que tu t’endormes. Je ne t’aurais jamais laissé passer la nuit dehors de toutes façons, répond-il en glissant sa main sur la joue d’Alice.
Ils collent leurs fronts l’un contre l’autre, avec cette même envie de s’embrasser, mais tous les deux se demandent si l’autre va accepter ce baiser.
L’atmosphère dans la chambre est apaisée, mais on y sent également une pointe de timidité dégagée par les deux amants.
Francesco finit par se redresser, devenant plus grand qu’Alice.
Il semble impossible pour eux de se quitter des yeux.
La bouche du bel Italien s’incline sur celle de la petite Bordelaise, alors que le baiser devient plus profond et enivrant, elle sent tout son corps trembler d’ivresse.
Elle attendait ce moment depuis tellement longtemps.
Il l’embrasse comme un homme qui se noie perdu au milieu de l’océan, c’est à la fois rempli de désir mais aussi de désespoir, qu’ils échangent ce baiser. Sa bouche est chaude comme le cercle de lumière. Le feu circule dans les veines d’Alice à chaque baiser profond et délicieux.
Les doigts de Francesco viennent frôler le ventre de la jeune femme, alors qu’il soulève son haut le long de sa poitrine, de ses côtes, puis par-dessus sa tête, avec une grande délicatesse.
Il jette le haut au sol, puis parcourt le corps exposé d’Alice, elle se sent frissonnée et rougir face au regard sauvage de l’Italien.
Ayant une idée en tête, celui-ci attrape la main de sa douce et l’a conduit dans la salle de bain, tout en se débarrassant de la serviette, laissant paraître ses fesses bien rondes. Alice ne peut s’empêcher de  glousser comme une gamine de 16 ans.
Il ferme la porte dans un violent claquement, puis la plaque contre. Il la désire comme si sa vie en dépendait.
Après avoir défait son soutien-gorge, il se penche vers elle, les mains de chaque côté de sa tête, son torse effleurant les seins de sa proie. Elle cambre le dos pour se rapprocher de lui, mais il s’éloigne, ne permettant pas à leurs deux corps de rentrer en contact.
Francesco passe un doigt dans le pantalon d’Alice, puis lui retire d’un seul geste, surprenant la jeune femme.
-Francesco ! Glousse-t-elle.
Puis il vient glisser sa main sous l’élastique de sa petite culotte, la titillant avec son touché électrique.
-Putain Francesco…
Il lui embrasse l’oreille.
-Si tu savais depuis combien de temps j’ai envie de te prendre dans cette pièce, murmure-t-il.
Il fait glisser sa culotte le long de ses jambes, l’exposant complètement, le corps palpitant d’excitation, puis il vient faire glisser un doigt le long de son entrée, faisant frissonner Alice.
Ne sachant pourquoi, Francesco la soulève brusquement et la dépose sur le comptoir de la salle de bain, puis il l’embrasse longuement, lentement, Alice en même temps explore son corps avec ses mains agitées, se déplaçant jusqu’à ce qu’elles atteignent son érection palpitante.
Il lui agrippe les fesses en grognant et l’attire sur le rebord du comptoir pour se frotter contre elle.
-Hum…gémit Alice.
Elle enroule ses jambes autour de sa taille et pose ses mains sur son cou, pour lui donner un long baiser enivré.
Lorsqu’ils se séparent leurs visages sont remplis de douceur et de sérénité.
Puis Francesco vient s’enfoncer en elle délicatement.
Alice halète et lui griffe le dos, fermant les yeux à la sensation, puis elle vient les ouvrir et le regarde fixement, ses yeux calmes et doux l’aident à se détendre.
Il se déplace lentement, comme la première fois, bougeant ses hanches et s’enfonçant plus profondément à chaque coup. Lorsque ses hanches viennent rencontrer les cuisses de la petite Bordelaise, elle gémit de plaisir.
Leurs corps dansent parfaitement la danse de l’amour, ils ne font qu’un dans cette énergie si intense.
Francesco s’arrête pour capturer un baiser, puis recommence, un peu plus fort.
Alice bouge contre lui, le poussant à la pénétrer plus profondément, elle enfouie ses mains dans ses cheveux, alors qu’il entre en elle, plus fort et plus vite. La pression s’accumule.
-Hum…disent-ils.
Alice finit par lâcher prise, permettant à l’orgasme de l’inonder, la remplissant jusqu’à la moelle.
-Putain Alice ! jure Francesco, le visage dans les cheveux d’Alice.
Dans un dernier râlement, lui-même atteint l’apogée, mais il ne se repose pas pour autant.
Il porte Alice hors de la salle de bain et la dépose sur le matelas avant de s’y mettre à son tour près d’elle.
Il vient l’embrasser, tout en l’attirant contre lui.
Alice ressent un courant électrique la parcourir dans tout le corps.
Il se rapproche davantage pour enfouir son visage dans la chevelure brune de sa belle, pour ensuite entrelacer ses doigts avec ceux d’Alice, un geste tendre réchauffant le cœur de la jeune fille, qui avait l’impression de le perdre il y a quelques heures.
Puis ils restent ainsi l’un contre l’autre, leurs corps complètement détendus, respirant encore le désir charnel qu’ils viennent d’assouvir, silencieux, mais satisfaits.
Sa tête posée contre le torse de Francesco, elle entend son cœur battre et ne peut s’empêcher de sourire en l’entendant, pendant qu’il fait glisser lentement ses doigts le long de la colonne vertébrale d’Alice.
Puis il décide de passer en dominant.
Il se met sur Alice, tout en admirant chaque centimètre de son visage. À cet instant, il trouve que c’est la femme la plus belle qu’il n’ait jamais vu, elle est si simple, si pure, il pourrait même dire si parfaite à ses yeux, c’est elle qu’il veut aucune autre.
-Tu es tellement belle…attends, dit-il en sortant du lit.
Alice le regarde fouiller dans un tiroir, il en sort un appareil photo polaroid, qu’il fixe vers elle.
-Mais qu’est-ce que tu fais !!? dit-elle.
Elle essaye de cacher son corps avec ses bras, ses mains, ses jambes.
-Laisse-moi te prendre en photo, demande-t-il.
-Non ! Tu ne vas pas prendre en photo, ma peau d’orange, mes vergetures et ma graisse !
A ces mots, Francesco se penche sur elle et lui attrape le visage avec sa grande main puissante.
-Ne redis jamais ça ! Tu es la femme la plus belle qui existe, et si je dois te faire atteindre l’orgasme tous les jours pour que tu le comprennes, crois-moi, je le ferais, dit-il avec énormément de sérieux.
-Tu le penses vraiment ? demande-t-elle.
Francesco lui offre un baiser brûlant, qui vide l’esprit d’Alice.
Puis il se retire sans la quitter des yeux.
-Maintenant, laisse-moi te prendre en photo, demande-t-il.
Alice écarte ses bras, pour laisser sa poitrine respirer, puis ouvre légèrement les jambes, tout en se tournant légèrement.
En le regardant, elle lui offre son plus beau sourire, il est impossible à Francesco de ne pas faire de même, puis il appuie sur le bouton, un flash vient éclairer la pièce, puis la seconde d’après une photo sort de l’appareil, qu’il récupère de suite.
Puis il rejoint Alice dans le lit, qui se blottie contre lui en se mettant sur le dos, et il brandit le polaroid au-dessus d’eux. Ce sont tout d’abord des photos avec de beaux sourires, des regards émouvants qu’ils échangent l’un pour l’autre, puis viennent rapidement celles avec des grimaces.
Lorsqu’ils choisissent d’arrêter la séance photo, ils se retournent sur le ventre et regardent les photographies l’une après l’autre tout en échangeant des baisers tendres et sincères, ainsi que des rires francs.
En observant Alice riant aux éclats, Francesco passe sa main dans ses cheveux pour la tourner vers lui.
Elle remarque bien qu’il ne la regarde pas comme d’habitude.
-Qu’est-ce qu’il y a ? demande-t-elle intriguée.
-Rien…je suis juste heureux d’être là…avec toi, dit-il d’une voix douce.
Ils s’embrassent dans un baiser qui dégage une tendresse si forte, qu’aucun d’eux ne pensait pouvoir en ressentir autant envers une autre personne…
Ils se glissent sous la couette, tout en échangeant de légers baisers, puis se blottissent l’un contre l’autre.
Alice soupire en sentant les lèvres de Francesco s’appuyer sur sa tête, elle se sent bien dans ses bras forts et son corps chaud, c’est une place où elle se sent en sécurité et de laquelle elle ne veut pas partir.
-Dormons, demain est un nouveau jour, chuchote-t-il en glissant sa main dans celle d’Alice.
-Nous allons encore surprendre nos amis, rigole-t-elle.
-Je pense oui, mais ils peuvent être rassurés, je te fais la promesse de ne plus te briser le cœur, assure-t-il.
Alice dépose un baiser dans le cou de son bel Italien, ne croyant toujours pas qu’un homme comme lui soit attiré par une femme comme elle, mais elle se promet de profiter de chaque moment passé avec lui.
Ils s’endorment dans une ambiance apaisée, dans les bras l’un de l’autre, chacun heureux que les choses se soient arrangées.

L'Empire de RomeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant