CHAPITRE 6 : Révélation surnaturelle.

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Athéna sentit son pouls s'emballer au son de la cloche qui sonnait le début du combat. Il fallait qu'elle se reconcentre, qu'elle ne perde pas son objectif de vue. Cependant, elle n'avait pas de stratégie, et cela la stressait plus qu'autre chose. Elle plongea son regard dans celui de son adversaire et l'observa attentivement. Il s'était mis en position d'attaque, pensant déjà sûrement à ses premiers coups, alors qu'Athéna n'avait pas bougé d'un poil. Aussitôt, elle l'imita d'un geste maladroit. Sa peur se sentait à des kilomètres et William s'en servait comme une motivation. La jeune fille était consciente que le combat était loin d'être équitable. Elle serra les poings. Elle allait montrer à ce fichu Roi qu'on ne se moquait pas d'elle aussi facilement.

Après plusieurs secondes, William se décida à faire le premier pas. Il fonça vers elle à toute vitesse en commençant par tenter de lui donner un coup de poing au visage, mais Athéna avait esquivé et répondu par une balayette qui l'envoya au tapis. Il se releva aussitôt, le visage plus crispé qu'avant, et Athéna fit un bond en arrière.

A cet instant, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas d'arme. Les combats avaient pour seule règle l'interdiction de tuer l'adversaire, à part pour le combat du Roi. Il n'était donc pas stipulé les armes et les coups permis ou non. Ainsi, les combattants pouvaient utiliser ce qui leur convenait. Athéna aurait dû se munir d'une épée - plus pratique au corps à corps que l'arc - mais avec tout le stresse, elle avait oublié de la prendre. Elle jeta un regard furtif autour d'elle en espérant qu'elle puisse encore en prendre une si l'on n'avait pas rangé toutes les armes mais elle n'en vit aucune. En revanche, elle remarqua un petit garçon assis sur une des chaises près du ring en train de jouer avec un poignard. Elle se demanda d'abord comment une mère pouvait laisser jouer son petit garçon avec un poignard,  puis elle eut l'idée de lui prendre.

Soudainement, William tenta une nouvelle attaque mais Athéna l'esquiva également et en profita pour se glisser en dehors du ring et rejoindre la petit garçon.

-Je peux t'emprunter ça ? lui demanda-t-elle alors qu'on entendait des protestations dans la salle.

Le petit garçon fit oui de la tête, les yeux grands écarquillés, puis Athéna revint sur le ring comme si de rien n'était.

-Regarde, j'ai un nouveau jouet ! s'écria-t-elle à William qui était devenu rouge de colère.

Le Roi esquissa un sourire en coin.

L'adversaire cependant, fou de rage et prenant cela comme un manque de respect, dégêna son arme jusque là inutilisée.

-Ah... Tu en as une un peu plus grande... constata doucement Athéna, un peu jalouse, en découvrant l'immense sabre que son adversaire tenait dans sa main et qui était pointé sur elle.

Elle déglutit et regarda son poignard qui paraissait maintenant tout petit. William profita de ce moment pour abattre son sabre sur elle, mais ce ne fut que le poignard d'Athéna qu'il percuta. Il appuya de toutes ses forces sur ce dernier, obligeant la jeune fille à poser genoux à terre alors qu'elle luttait pour ne pas céder. Cependant, son adversaire avait beaucoup plus de force qu'elle et, bientôt, Athéna finirait coupée en deux si elle ne faisait rien. Elle lâcha alors subitement et esquiva en même temps. La lame n'eut le temps que d'atteindre son épaule droite. L'adolescente lâcha un gémissement. Elle se redressa en s'éloignant le plus possible de son adversaire, une main sur son épaule ensanglantée. Elle n'arrivait plus à bouger le bras. Elle enleva son haut avec difficulté, se retrouvant en débardeur noir, et arracha sa manche pour l'enrouler autour de son épaule afin de ne pas perdre trop de sang. Puis, Athéna lança un regard oblique au Roi : il avait le sourire glacial et imperceptible qu'elle détestait tant. Bien que le bandage aidait un peu pour la perte de sang, elle ressentait toujours autant la douleur et ne pouvait donc se servir que de son bras gauche.

William, par galanterie, et aussi parce qu'il savait qu'il allait gagner de toute façon, avait laissé Athéna se mettre son bandage ridicule. Son but n'était pas de martyriser cette jeune fille, mais si elle continuait à s'obstiner, il n'allait pas se gêner.

-Abandonne, dit-il en la fixant d'un regard sensé être intimidant qui n'affectait pas du tout Athéna. Tu ne gagneras pas.

La jeune fille sourit de toutes ses dents.

-Je n'en ai pas l'intention ! Tu crois vraiment que je suis assez stupide pour penser que j'ai une chance avec toi ? Non, je continue parce que je suis suicidaire et que je veux mourir, évidemment ! 

-Ah oui ?

Athéna éclata de rire.

-Non. J'aime juste te faire chier.

Cette parole enragea William qui fonça sur elle. Le problème avec lui, c'était qu'il était émotif et violent, Athéna l'avait bien compris. Mais elle était joueuse et aimait taquiner au péril de sa vie. 

Cette fois, il enchaina les coups de sabres. La jeune fille essaya de les contrer du mieux qu'elle pouvait mais elle était clairement en désavantage physique. Surtout qu'elle n'était pas gauchère. Au final, après qu'elle ait reçu plusieurs coups malgré ses efforts pour les contrer, William réussit à la désarmée. Il laissa alors tomber le sabre pour passer aux poings. Athéna, fatiguée, ne prit pas la peine d'esquiver. Puis, il la projeta à l'autre bout du ring. Elle tenta de se relever mais était à bout de force. Elle était male en point et n'arrivait plus à rien faire. Son adversaire s'approcha pour lui donner le coup de grâce.

Au moment d'abattre son poing, Athéna ferma les yeux et eut le reflex de mettre ses mains devant elle pour se protéger. Elle ne sentit pas le coup atteindre son visage. Quand elle rouvrit les yeux, William était figé au dessus d'elle dans une expression effarée. Elle abaissa son regard et remarqua le morceau de glace semblable à une lame qui lui transperçait le ventre. C'est seulement à ce moment qu'elle sentit l'étrange froideur aux creux de ses pommes. Elle resta figée elle aussi. Était-ce vraiment possible ? Cette glace venait vraiment d'elle ? Non... C'était impossible ! C'était physiquement et scientifiquement impossible !

Le Roi, ainsi que tous les spectateurs, était bouche bée. C'était la première fois qu'il était aussi surpris. Son sourire se dessina plus nettement sur son visage. Il était satisfait. Elle ne l'avait pas déçu. Jusqu'à présent, toutes ses croyances n'étaient qu'hypothèses, mais elle était le miracle qui les avaient rendues réelles.

Ils existaient vraiment... Les dieux existaient vraiment.

 𝙾𝙱𝚂𝙴𝚂𝚂𝙸𝙾𝙽 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant