Exercice Français

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Ce n'est pas un prologue, mais quand j'ai eu un sujet de français, (de mémoire) c'était "Evoquez un lieu qui fut pour vous source d'apprentissage et de jeux". On devait parler de nos sentiments et de la description. Normalement, on devait parler d'un lieu réel, mais j'ai quand même bien imager pour avoir plus de matière à traiter, mais ça, elle ne le sais pas :-). Je voulais vous la mettre car je l'aime bien et qu'elle pourrait vous plaire.
N'hésitez pas à laisser votre avis, ça me fera super plaisir !

Je me souviens, il y a longtemps, quand j'allais chez ma grand-mère pendant les vacances, c'était pour moi, le meilleur moment de l'année.

Elle habitait dans une immense et vieille maison, un ancien moulin, qui fait un peu peur, à deux kilomètres de la ville la plus proche, entre champs, prés de vaches et grande forêt. Son jardin, gigantesque, est le meilleur endroit pour jouer. Il y a le bassin dans lequel on peut jeter du pain au carpes et aux canards. On peut aussi aller faire un tour en barque. Il y a aussi le pré où vivent deux vieux chevaux que j'avais parfois le droit de monter. Et derrière, il y a le poulailler et sa dizaine de poules. J'adorais me glisser entre les bâches et les bottes de foin pour trouver leurs œufs. Je croyais découvrir des trésors, ce qui était un peu le cas. De l'autre côté, il y a l'établi en bois où mon grand-père rangeait ses outils J'aimais fouiller dans les caisses, trouver de vieilles affaires et les montrer fièrement.

Parfois, mon père m'emmenait en tracteur dans la pommerai. J'avais même le droit, lors d'occasion exceptionnelles de conduire le tracteur. Ensuite, avec ma grand-mère, on cueillait des pommes. Celui qui en avait le plus ne mettait pas la table le soir ! Après, elle m'apprenait à en faire du jus. C'est le meilleur que j'ai goûté ! Il y a aussi, tout au fond du jardin, un pré, laissé à l'abandon. Je m'amusais à y aller en secret, quand mes parents étaient occupés ailleurs. Une fois que j'y étais, j'aimais me promener et me perdre dans les hautes herbes, tel un explorateur. Avec mon grand-père, on allait parfois pêcher dans la rivière. Il n'y a rien de mieux que de manger son propre poisson. Et dans la maison, il était impossible de s'ennuyer. Les nombreuses protes cachaient toujours un mystère à découvrir. Même au bout de plusieurs années, je continue de trouver des placards, des portes, que je n'ai jamais remarqués. Quand le grenier, en haut, grinçait sous le poids d'une quelconque souris qui se baladait ou d'une chauve-souris qui prenait son envol, je courais me cacher, effrayée, près du feu de la salle, dans les bras de ma mère. Et le lendemain, je partais chercher ce qui m'avais fait peur. Bien sûr, je ne trouvais jamais rien. Il y a aussi le tableau d'une fille qui lit un livre à l'ombre d'un arbre, juste au-dessus de mon lit. Quand je suis couchée, je peux la regarder. Je craignais toujours qu'à un moment, elle tourne sa tête vers moi. Alors je ne la quittait pas des yeux, de manière à surveiller le moindre de ses mouvements, qui n'arrivait jamais. Je jouais souvent à cache-cache. Il y a des milliers de cachettes là-bas.

Les jours où il faisait beau, avec toute ma famille, on prenait nos vélos. On roulait sur le chemin plein de cailloux pour arriver dans la forêt. Il y règne toujours un calme apaisant, comme si la forêt ne connaissait pas les malheurs. C'était un monde à part. Je ne compte plus le nombre de cabanes que j'y ait construit. Nous allions manger au pied du vieux chêne. Imposant, majestueux, vieux de je ne sais combien d'années, il se dresse au milieu de la forêt. On ne peut pas le croiser. Je l'ai escaladé des dizaines, peut-être même des centaines de fois. C'était comme un vieil ami qu'on retrouve après longtemps. Il nous manque, mais on sait qu'au moins une fois par an, on ira le voir, et que lui nous attends, au milieu de son carrefour. Je l'aimais beaucoup. Ensuite, si on continue sur le chemin de droite, on arrive dans une autre partie de la forêt. Les pins et la bruyère me donnait l'impression d'être dans un autre monde, un monde magique, dans une autre temporalité, qui n'existe qu'ici. Euphorique, je laissais mon vélo et je me mettais à courir en criant, sous le regard amusé de ma famille. C'est pendant ces balades que j'ai eu l'occasion de voir, pour la première fois, une biche et son faon. Je n'en avais jamais vu avant. Ils ne m'avaient pas entendu arriver, malgré le raffut que je faisais. J'ai été toute aussi surprise qu'eux de les voir. J'étais à dix mètres d'eux, et ils ne bougeaient pas, la mère cherchant sûrement si j'étais une menace. Elle a dû penser que non, car on est resté comme ça pendant ce qui m'a semblé une éternité. Elle était majestueuse et m'avais beaucoup impressionnée. Elle ressemblait à une reine, et d'après la manière dont elle se tenait, elle le savait aussi. Ils m'ont autant impressionnés que le vieux chêne. Quand mon père et le reste de ma famille est arrivée à leur tour, ils les ont fait fuir. J'étais triste de les voir partir, mais leurs souvenirs me suffisent. Je me suis mise à courir vers mes parents pour leur raconter. J'ai vu qu'ils ne m'ont pas cru. Même maintenant, je crois qu'ils pensent toujours que j'ai tout imaginé. Mais moi je sais que c'est vrai, et ça me convient. Sur le chemin du retour, parfois, le soleil se couchait. Et quand on arrive à l'entrée de la forêt, la lumière se découpe sur les arbres et depuis un certain angle, on pourrait croire que la forêt est en feu, mais pas un incendie dévastateur, mais un feu bienveillant, comme celui qui nous réchauffe depuis la cheminée.

Et pendant notre retour, sur le chemin de cailloux, on assistait au coucher de soleil depuis le meilleur point de vue. Le ciel se drapait de couleurs magnifiques. Et le soir, on dînait sous les étoiles. À la campagne, on peut observer ces points blancs dans toute leur splendeur. Ma famille m'a appris à les reconnaître. Souvent, on voyait des étoiles filantes, et je faisait un vœux, toujours le même, celui de revenir ici le plus vite possible ici.

C'est dans cette maison que j'ai passé les meilleurs moments de mon enfance.

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