Drogo & Nina (Is It Love? Drogo)

Infirmier Drogo

"Thé ou café, petite chose ?" 

Je me redresse dans mon lit, hébétée par la demande de Drogo. Est-ce que je rêve ou il vient de me proposer de me faire mon petit-déjeuner ? En clignant des yeux, je m'assure que ce n'est pas la fièvre qui me fait délirer. L'entendant grogner, je me dis que tout cela est bien réel. 

"Petite chose ?" 

Il s'impatiente clairement devant mon air ahuri, le surnom qu'il me donne prenant des allures plus douces. J'évite de me moquer de lui : même si je suis malade, je sais que son caractère de cochon peut revenir au triple galop ! 

"Pardon. Je prendrai bien du thé, merci !" 

Mon ton enjoué lui arrache un mince sourire. Mes joues rougissent davantage mais face à la fièvre que je me coltine, je ne pense pas que Drogo ait remarqué quoi que ce soit. C'est un vampire, d'accord, cependant mon état piteusement humain doit quand même lui laisser quelques parts d'ombre... non ? 

Pendant que je me pose ces questions sans queue ni tête, mon vampire, lui, file comme un courant d'air. 

Je me repositionne contre mes oreillers moelleux et sous ma couette duveteuse, je soupire d'aise. Malgré les courbatures et ma tête qui m'élance douloureusement, je suis presque ravie d'être malade. Ok, je débloque. Voir Drogo aussi serviable est tellement... improbable ! Je ne peux m'empêcher de sourire. 

La seconde d'après, ce dernier repasse ma porte, un plateau chargé de pâtisseries en tout genre et d'une tasse fumante au bras. Évidemment, il le tient avec facilité. Si ça avait été moi, j'aurais encore trouvé le moyen de renverser le mug et de me brûler. 

Drogo s'approche du lit de sa démarche fluide et hypnotisante, puis déplie les pieds du plateau avant de l'installer en face de moi. Je suis chacun de ses mouvements comme s'il exécutait une danse captivante : ses longs doigts graciles et diaphanes se meuvent avec rapidité et élégance, son corps élancé aux muscles saillants et sculptés s'assied sur le lit, qui grince légèrement. Je suis obnubilée par lui. Comme toujours.

Il me prend soudain de cours en redressant les coussins qui me maintiennent droite, afin que j'accède plus aisément au plateau devant moi. Mon cœur entame un petit concert de battements très agréable. Bon sang, Drogo est ATTENTIONNÉ ! Drogo Bartholy, arrogant, hautain, désinvolte et agaçant au possible, qui s'amuse depuis plusieurs semaines à me rendre dingue de lui et de nos sexcapades sauvages, prend soin de moi ! Dois-je vraiment mettre ça sur le compte de la fièvre ? 

"M-merci, Drogo..." 

Je me suis exprimée maladroitement, en butant sur la première syllabe, trop abasourdie par la soudaine douceur démontrée par mon vampire dominateur. Il me lance un de ses regards ravageurs dont il a le secret. 

"Tu me fais de la place, petite chose ?" 

Il désigne du menton le côté vide du lit, à ma gauche. Mon dieu, vraiment ? Il veut rester avec moi ? Ah, et s'il pouvait arrêter de m'observer ainsi !

Évidemment, mes suppliques internes sont inefficaces. Je hoche donc la tête, un peu trop frénétiquement, ce qui arrache un petit rire à mon vampire. 
D'une grâce surhumaine, il enjambe le lit et se pose à côté de moi, par-dessus ma couette. J'essaye d'afficher un flegme neutre en choisissant distraitement une pâtisserie à manger, mais j'ai bien du mal à contrôler les battements sourds dans ma poitrine. Maudit palpitant, tu ne m'aides pas ! Je sais bien que Drogo peut l'entendre, d'ailleurs je me dis que même un humain pourrait tellement il bat fort... mais il ne dit rien et se contente de remonter les bras sur sa nuque, nonchalant. Du coin de l'oeil, j'admire sa musculature fine s'étirer. Je déglutis plus bruyamment que prévu.