Danse enfiévrée

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Je m'étire une nouvelle fois et soupire : j'ai pu m'échapper du manoir des Bartholy, aujourd'hui, et je compte bien en profiter ! J'ai pas mal de retard à rattraper au niveau de ma chorégraphie pour le festival de l'Université qui approche à grand pas, je révise d'ailleurs un enchaînement plutôt complexe depuis près d'une heure et demie, sans parvenir au résultat souhaité.

Tranquillement entrain de répéter, j'effectue une cabriole contrôlée et glisse soudain sur une tâche sombre (Personne fait jamais le ménage ici ?!) L'instant d'après, je me reprends avec une belle esquive et zieute nerveusement dans le gymnase désert. Tout va bien, il n'y a personne pour me juger ou se moquer de moi... je souffle, crispée, et décide de me détendre en dansant comme j'en ai envie pendant 5 minutes. Inutile de trop forcer, je sais bien que ce n'est pas la solution. 

La musique dans mes écouteurs se fait plus sensuelle, plus lancinante. J'accorde mes mouvements au tempo, élance mon corps vers l'avant, puis vers l'arrière, dans des gestes gracieux. Je me vide la tête et me concentre uniquement sur la musique, qui m'englobe toute entière pour mon plus grand plaisir. Les dernières notes s'éloignent tandis que le morceau touche à sa fin, je cambre mon corps, balance ma tête et termine ma chorégraphie improvisée par un grand écart souple et majestueux. Décidément, il n'y a que lorsque je ne pense à rien d'autre que j'arrive à exploiter tout mon potentiel. 

Alors que je suis encore un peu engourdie par l'endorphine que m'a procurée cette danse, j'entends quelqu'un qui applaudit non loin de moi. Bordel ! Brutalement, je me redresse et époussete maladroitement mon legging, range mon iPod dans une poche puis, les joues cramoisies, me tourne vers l'importun.

J'étouffe un juron quand je m'aperçois qu'il s'agit de mon vampire adoré et détesté : Drogo Bartholy. Ce dernier me toise de son regard ambré si particulier (et si captivant), son sempiternel sourire en coin moqueur sur les lèvres. Il s'approche de sa démarche féline comme pour me narguer et me prouver que mon petit déhanché n'atteindra jamais son niveau de grâce. Je soupire, agacée de constater que le moindre de ses gestes me rend toute chose. Je suis décidément trop faible pour lui résister, quelles que soient les circonstances.

Arrivé devant moi, il s'arrête à quelques centimètres et me détaille de haut en bas. Son regard change, ses prunelles se rétrécissent et je déglutis bruyamment. 

"On s'entraîne, petite chose ?" 

Il ajoute devant mon air faussement blasé : 

"Tu es en sueur."

Je jette un coup d'œil  à mon corps et me rend compte qu'il a raison. Je ne devrais pas me justifier mais ce je ne sais quoi d'irrésistible me pousse à lui répondre : 

"C'est normal. On transpire quand on fait un effort physique, nous les humains." 

Ses prunelles semblent me percer de leur éclat hypnotique. J'ai sciemment exposé cette sentence d'un ton légèrement sarcastique, histoire de lui faire passer un message. Il a apparemment apprécié, vu son attitude provocatrice. Avec un ricanement qui envoie de délicieux spasmes me lécher la colonne vertébrale, Drogo se penche et murmure à mon oreille : 

"Tu me donnes vraiment envie de te croquer, là tout de suite." 

Mon vampire enflammeur de culottes n'est jamais bien loin, c'est clair ! Je me liquéfie depuis qu'il est rentré dans le gymnase, de toutes façons, et inutile de lui cacher, il l'a sûrement flairer à des kilomètres. Pour autant, je lui lance sur un ton discret : 

"Pas ici, Drogo. On est à la fac." 

Il hausse un sourcil, nonchalant. 

"Et alors ?" 

Drogo & Nina (Is It Love? Drogo)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant