Dès que je pénètre dans les couloirs de la fac, je la sens.
Comme si mon odorat vampirique était relié à son parfum, son essence, sa présence toute proche. Mon instinct et mes sens exacerbés m'indiquent où elle se trouve exactement et je me renfrogne : la bibliothèque. Putain. Je déteste cet endroit. Trop calme, trop envahi de livres, trop sage, trop... pur. Je ne m'y rends jamais. Je ferai clairement tâche là-bas. Comment Peter fait-il pour supporter cette ambiance studieuse ? Le "temple de la connaissance", comme il l'appelle, me fait gerber. Je hais toute forme de lieu de culte, et la bibliothèque en est un par extension. Alors, pourquoi tu t'y diriges, hein ?Un rictus déforme mon visage tandis que mes pas me conduisent vers elle. Je ne m'avouerai jamais que je suis sous son emprise. Non. Je veux juste jouer. Elle est ma distraction. C'est ça.
Devant l'entrée de la bibliothèque, je me fige. Hors de question que j'y entre. Je vais l'attendre et lui faire une petite surprise. J'ai hâte de voir son air ahuri et outré lorsque je la prendrai contre le mur, juste là. Les étudiants sont tous partis depuis longtemps, il n'y a plus personne. Pas que ça me dérangerait qu'on nous voit, cela dit... la stimulation serait plus intense et sa sensibilité plus forte. Je souris d'un air lascif. Je me lèche les lèvres rien qu'à l'idée de la faire devenir dingue juste à côté de ce "temple de la connaissance".
Je me poste à un angle stratégique, dans la pénombre, et la repère tout de suite. Elle range des bouquins sur une étagère immense. Son corps s'étire comme un chat, aussi souple que magnifique. Oh, petite chose... ce que je te prépare requiert ta souplesse.
Je la détaille avec intérêt, m'attardant sur ses longues jambes, la courbure de ses reins, sa poitrine gonflée dont je saisis chaque contour malgré son uniforme. Merde, j'en ai l'eau à la bouche. Et soudain, je sens un autre parfum près du sien.
Je me raidis en reconnaissant Sebastian Jones à côté d'elle, lui passant des livres. Qu'est-ce qu'il fout encore là à cette heure, lui ?! Je réprime un grognement et me concentre sur leur conversation. Ils parlent du cours de Mythes et Légendes. De banalités dont je me fous complètement. Ils sont trop proches. Recule, connard. Le visage du prof s'éclaire soudain d'un sourire chaleureux. Putain. Il s'approche de Nina et lui pose une main sur l'épaule. Putain !
Traversé par une colère sourde, j'ai envie de bondir et de lui faire retirer ses doigts dégueulasses de MA petite chose. C'est une élève, bordel, il n'oserait quand même pas...? Subitement, Nina recule. Je respire plus sereinement et ma colère s'estompe. Le prof semble choqué. Ouais, connard, bas les pattes ! Il range sa main baladeuse et lui souhaite une bonne soirée avant de se diriger vers la sortie.
Il passe devant moi sans même s'étonner de me voir en embuscade près de la porte ouverte. Je lui adresse un regard glacial pour le prévenir que là, il vaut mieux qu'il se la ferme. Le con n'a pas l'air impressionné, ce qui m'agace encore plus. Je le toise avec animosité. Baisse les yeux, connard. Il n'en fait rien et me dévisage avec un air indéchiffrable, puis me lance un sourire en coin hautain. Je vais l'étriper ! Il s'éloigne avant que j'ai pu laisser libre cours à mes pulsions.
Je reporte mon attention sur Nina, qui vient de s'installer à une table, entourée par une dizaine de bouquins aussi épais que des dictionnaires. Bordel, elle ne va pas passer la soirée là quand même ?! Je n'aurais pas la patience d'attendre si longtemps. Sans réfléchir, je pénètre dans la bibliothèque et m'approche d'elle avec discrétion. Très bien, il est temps de lui faire comprendre que j'ai envie de jouer.
"Alors petite chose, on donne des rendez-vous au prof dans la bibliothèque, maintenant ?"
Elle lève ses grands yeux de biche vers moi, ahurie.
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Drogo & Nina (Is It Love? Drogo)
FanfictionDeux semaines que Nina Stanford travaille pour les Bartholy. Deux semaines que Drogo, l'un des frères vampires, lui fait de l'oeil. Ce soir, le manoir est vide, la jeune femme peut succomber à son désir secret de pénétrer dans la chambre du beau blo...