Sous les apparences (Peter Pan x reader)

4 - La salle aux cages

Nous gravissons les escaliers jusqu'au deuxième étage en nous chamaillant comme toujours. En haut, le couloir est libre et nous le traversons sans encombre jusqu'à arriver à une grande porte à double battant. Peter l'ouvre, nous permettant ainsi de voir l'immense salle qui se trouve derrière. Un frisson me parcourt lorsque j'aperçois les chaines qui pendent aux murs et les dizaines de cages qui sont accrochées au plafond. À l'intérieur, des animaux en tout genre sifflent, grognent, piaillent et hurlent dans tous les sens. Nous pénétrons prudemment dans la pièce.

« On dirait qu'on va pouvoir reproduire l'un de tes rêves petit cœur, susurre Peter en attrapant une chaine, est-ce que lorsque tu gémis mon nom la nuit tu es attachée ? »

Il accompagne son sous-entendu d'un regard appuyé, un sourcil haussé dans cette expression qui n'appartient qu'à lui. Le rouge me monte aux joues sans que je parvienne à le réprimer tandis qu'une image audacieuse s'impose dans mon esprit. Pendant un instant j'ai peur qu'il sache réellement que j'ai déjà rêvé de lui, non pas de manière érotique comme il l'affirme, mais bien plus souvent que je n'aime l'admettre malgré tout.

« Arrête tes conneries ! je rétorque durement »

Il ricane et je fulmine en silence. Je détourne les yeux pour faire disparaitre les images de mon esprit et ainsi cesser de rougir comme une idiote. J'observe la salle dans l'espoir de deviner où nous sommes. De nombreuses structures de bois et de métal semblent construire un parcours qui mène aux cages suspendues. C'est intriguant. Cette pièce est vraiment étrange.

« C'est quoi cette salle ? Ce château n'a rien de commun, Barbe Bleue ne peut pas avoir un salon, une cuisine et une salle à manger comme tout le monde ? je commente »

Peter Pan rit derrière moi.

« Cette demeure était normal jusqu'à ce que Barbe Bleue en devienne prisonnier à cause de Anne. Après la défaite contre sa dernière femme, il avait tellement peur qu'on vienne lui voler le Miroir de Vérité qu'il a installé des pièges de partout et redoublé le nombre de gardes. Explique-t-il

- Génial et nous on se jette dans la gueule du loup.

- Ne me dit pas que tu as peur petit cœur ! »

Je me retourne pour répliquer, lorsque soudainement je sens quelque chose de froid se refermer sur mon poignet. Je baisse les yeux et je vois un bracelet en fer accroché à une chaine, quand je la suis des yeux, je découvre avec horreur que Peter est attaché à l'autre bout.

« Qu'est-ce que tu as fait ?! je m'exclame prise entre la panique et la colère

- Rien du tout ! Cette chaine est enchantée. Elle s'est accrochée toute seule ! réplique-t-il sèchement »

Je tire sur le bracelet et secoue la chaine dans l'espoir de la retirer mais rien à faire. Je ne parviens pas à l'enlever.

« Fait quelque chose ! Tu ne peux pas la détacher avec tes pouvoirs ? je lui demande »

Peter me lance un regard noir tandis qu'il agite lui-même son propre poignet. Je vois sa main serrer la chaîne jusqu'à s'en faire blanchir les phalanges. La fureur marque ses traits et je sais que ce n'est pas une bonne chose. Le chef des enfants perdus est effrayant lorsqu'il est en colère et surtout beaucoup plus méchant.

« J'essaie. C'est une magie d'entrave ancienne. Elle bloque une partie de mes pouvoirs, je ne pense pas être capable de la détacher ni la détruire. Il faut accomplir la condition imposée par le sort si nous voulons l'enlever. Grince-t-il entre ses dents »

Super ! Me voilà attacher à Peter Pan sans pouvoir rien faire. En plus la chaine n'est longue que d'une trentaine de centimètre, ce qui limite grandement nos mouvements. Se déplacer comme se battre va être un calvaire. Mais le pire, c'est sans doute la proximité forcée avec lui. Jusqu'à présent j'ai tout fait pour éviter d'être trop proche de lui et voilà que maintenant je suis prisonnière avec lui. Ma vie ne pouvait pas plus mal tourner !